XXV

761 137 127
                                    

- Viens ici chienne !

Je grimace sous la douleur, je sens mon cuir chevelu se déchirer sous l'assaut de ses mains qui me maintiennent fermement contre lui.

- Lâchez-moi ! Vous me faites mal ordure...

Je m'agite plus fortement et arrive à me défaire de son emprise. Sans perdre une seconde, je me précipite vers la porte. Je l'ouvre, mais elle se referme tout aussi vite.

Le duc, fou de rage, m'attrape par le cou et me jette sur le lit. Il me maintient le visage enfoncé dans le matelas d'une main et de l'autre, je l'entends enlever ses vêtements. J'étouffe. J'essaie de prendre appuie sur mes bras pour me relever, mais impossible. Il me tient trop fort.

Je suffoque, cherche mon souffle. Mes larmes coulent. Je pleure de frustration, d'impuissance face à ce qu'il me fait, quand brusquement, il me retourne et me fait face à nouveau.

Un sourire sadique naît sur ses lèvres fines et pâles, un air lubrique flotte dans son regard. Je me force à ne pas regarder en bas, pourtant du coin de l'œil, j'aperçois son bras bouger frénétiquement, alors qu'il se donne du plaisir devant moi. Il commence à pousser des grognements d'animaux en rute, alors que son mouvement s'accélère. Perdu dans sa folie, il tire sur le haut de ma robe pour dévoiler ma poitrine à son regard infâme. Il attrape un de mes seins dans sa main et le serre fortement, me faisant hurler de douleur.

Sans que je m'y attende, il m'assène un coup sur le visage. Sous la rudesse du choc, ma lèvre se fend et un goût de sang se propage dans ma bouche. S'ensuit alors une série de coups sur tout mon corps.

--------------

Je me réveille en sursaut, les bras devant mon visage pour me protéger des coups qui n'arrivent pas. Mon souffle saccadé se répercute dans le silence de ma chambre. Mon corps est moite et mon vêtement est trempé. Rageusement j'essuie mes larmes et me lève en balançant le drap par terre.

J'enlève ma robe, mais je frissonne. Ma fenêtre est ouverte, une brise légère vient caresser ma peau humide. Je vais la fermer et part me chercher une autre robe que j'enfile rapidement.

Une nausée me prend quand je réalise, qu'une fois encore, ces souvenirs me hantent. Je n'arriverais jamais à oublier tout ce qu'il m'a fait. Son regard lubrique me suivra dans ma tombe.

J'aurais aimé ne pas me réveiller seule, mais Irisian devait retrouver son amant cette nuit. Alors, je suis retournée dans ma chambre après avoir passé la soirée avec elle.

Je n'ai pas non plus revue Zahir. Nour m'a indiquée qu'il était dans son bureau. Cela m'arrange, même s'il me manque. Je dois me l'avouer une fois pour toute, je suis éperdument amoureuse de cet homme.

Toujours perdue dans mes pensées, je tousse et grimace de douleur. Ma gorge est sèche et me pique. J'attrape la carafe pour me remplir un verre, mais elle est vide. Je soupire, désespérée puis attrape la bougie et sort dans le couloir obscur. Tout le monde dort, le palais est plongé dans un silence à la limite du cérémonieux.

Aucune lumière ne filtre sous les portes, je me sens plus seule que jamais. L'angoisse remonte en moi, si facilement que j'en désespère. Je m'arrête quelques secondes pour calmer mon souffle.

- Allez, Aylïa ! Inspire, expire...

Je me motive et le fait plusieurs fois d'affilé. Peu à peu ma crise d'angoisse s'évanouit aussi vite qu'elle est venue.

J'arrive enfin dans la cuisine. Je remplis ma carafe, bois un verre d'eau au passage, puis je décide de retourner dans ma chambre. Je tourne à gauche, histoire d'être sûre qu'il dort lui aussi. Cela m'aidera sûrement à trouver le sommeil. Mais quand j'arrive devant sa chambre, une faible lumière se reflète sur le sol en mosaïque, créant des ombres hypnotiques.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant