𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆

XIX

Le réveil m'est difficile. Ma bouche est légèrement pâteuse et mes lèvres sont sèches. Je me relève et me mets en position assise dans le lit, tout en prenant un verre d'eau que je vide d'une traite. Je gémis de bonheur en sentant la douce caresse de l'eau qui coule le long de ma gorge, soulageant instantanément mon irritation.

Puis, je regarde autour de moi, je constate qu'Irisian a disparue. Un léger sourire étire le coin de mes lèvres. Elle n'a jamais aimé rester trop longtemps au lit. De nous deux, c'est toujours elle qui est levée la première.

Je peux encore l'entendre me râler dessus en tirant sur la couverture pour me faire sortir du lit.

" Princesse, le monde appartient à ceux qui se lève tôt ! Alors debout..."

Mais aujourd'hui, elle m'a laissée dormir, sûrement a t'elle jugée que j'en avais besoin. Au-dehors, je peux entendre une agitation particulière. Des hommes courent en hurlant des mots que je ne comprends pas, dans une langue que je ne connais pas, mais qui m'est tout de même familière. Zahir, s'est exprimé plusieurs fois en l'utilisant, cela doit être leur langue maternelle. Sans plus m'en formaliser, je me lève, m'étire pour soulager mon corps endolori, attache mes cheveux en une couette haute, puis me décide à sortir sur le pont pour comprendre ce qu'il s'y passe.

À peine ai-je mis un pied dehors que déjà le soleil agresse mes yeux. Je lève ma main pour me protéger tout en grimaçant. Je m'avance en essayant de trouver un visage familier parmi cette foule. Je me fraye un chemin entre les hommes qui s'agitent puis me pose contre la barrière n'ayant trouvé personne.

Étonnée, je remarque que nous rentrons dans un port. J'examine le paysage, complètement soufflée par la beauté qui s'en dégage. Totalement différent de ce que j'avais l'habitude de voir.

Ici, tout est entouré de sable qui s'étend à perte de vue. Un sable d'une magnifique couleur ocre, qui vire légèrement au orange. Une grande ville pleine d'agitation se présente devant mes yeux ébahis. Faite de maisons en pierre d'une blancheur renversante, contrastant merveilleusement bien avec la couleur vive du sable. Je peux y voir et entendre les villageois vaquer à leurs occupations du jour.

Au loin, je perçois des hommes qui travaillent dans une sorte de plantations d'arbres immenses. Leurs troncs sont fins et leurs feuilles sont gigantesques, colorée d'un beau vert foncé.

Le paysage est tellement exotique, j'ai l'impression d'être dans un de mes livres d'aventure. Le sourire aux lèvres, je vois plus loin des enfants qui se mettent à courir en suivant notre bateau. Ils rient et font de grands signes dans notre direction.

Amusée, je laisse un rire s'échapper de mes lèvres, en leur faisant des signes à mon tour. Sans réfléchir, je me retourne pour pouvoir aller de l'autre côté du bateau afin de continuer à observer ce fantastique paysage. Manque de chance, je suis vite stoppée dans mon élan. Prise dans l'euphorie du moment, je n'ai pas remarqué sa présence derrière moi et le percute de plein fouet.

Encore légèrement secouée, je ne réagis pas et reste collée contre son torse, le nez enfouis entre ses pecs. D'une main ferme, il attrape mon bras pour m'aider à retrouver mon équilibre.

Après quelques instants de flottement où j'essaie de reprendre mes esprits. Je relève mon visage et plonge mes yeux dans les siens, qui déjà ne me lâchent plus. Je suis happée par l'intensité qui se dégage de ces magnifiques orbes ambrées. Ce que j'arrive à y percevoir, me fait frissonner. Un mélange d'agacement, de soulagement et d'une autre chose que je n'arrive pas à reconnaître.

Toujours collée à lui, je peux sentir la dureté de ses muscles contre ma poitrine, ainsi que la crispation de son corps contre le mien. Cette proximité me fait frissonner de désir. Je le vois souffler fortement, les traits tirés, comme s'il était en train de souffrir.