XXVII

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Un... Deux... Trois...

Quatre petits gâteaux qui finissent dans ma bouche.

Je bois ensuite une énorme gorgée de ce " Je ne sais quoi " pour faire passer tout ça, puis avale en grimaçant.

Cela va faire une bonne dixième de minutes que je suis là devant ce buffet, seule, à manger tout ce qui me passe sous la main.

J'ai réussi à semer un peu la foule qui commençait doucement mais sûrement à m'oppresser.

"Mon mari" s'occupe d'entretenir ses relations, pendant que moi, je me cache et me fond dans la masse. Du moins j'essaie sans grand succès. Ma tenue doit sûrement y être pour quelque chose. J'aurais dû demander à toutes les femmes ici présentes de porter une robe blanche. Amusée par ma propre réflexion, je laisse un rire m'échapper, quand une voix froide et désagréable vient obscurcir mon état demi-jovial.

- Ma reine...

Je me retourne, devant moi se matérialise Jasmine qui s'incline, sourire forcé et hypocrite sur les lèvres. L'amertume et le dégoût se lisent sur son visage quelques peu enlaidis par des grimaces dédaigneuses.

- Vous devriez vous calmer sur les sucreries, je doute que notre bien-aimé Zahir aimerait poser ses doigts sur une femme qui possède beaucoup trop de gras...

Tout en disant ses paroles, elle laisse son regard couler sur moi de haut en bas.

- Surtout que vous n'êtes pas un exemple de minceur...

Je me fige stupéfaite par ses paroles. Pendant longtemps mon corps a été pour moi une source d'angoisse et de souffrance. Ne pas avoir ma mère avec moi ne m'a pas aidé, je n'avais pas grand monde pour me rassurer. Mon père a bien essayé, en m'assurant qu'une femme se devait d'avoir des formes. Il m'a même précisé que les hommes aimés la volupté et la sensualité, alors quoi de mieux que des formes généreuses pour les représenter.

Cela m'avait quelque peu rassurée, du moins pour un temps. Puis, un jour lors d'un voyage, j'ai croisé beaucoup de femmes bien en chaire qui assumaient leurs formes, je les ai trouvées magnifiques. Une dame de joie m'a d'ailleurs avouée que ce qui faisait chavirer les hommes était un corps qu'ils pouvaient tenir fermement et brutalement durant l'acte charnel. Ses paroles m'avaient choqué sur le coup mais finalement après mûre réflexion je suis rentré chez moi, puis ai pris la décision de m'assumer et de ne plus douter de moi. Alors entendre cette garce se moquer de mon corps fait monter en moi une forte colère et une haine sans nom.

Fièrement, je lève la tête en lui souriant.
Je touche mon ventre légèrement rebondi et mes hanches prononcées.

- Vous trouvez ?

Je me mets ensuite sur le côté et touche mes fesses rebondies tout en la fixant.

- Pourtant, à plusieurs reprises mon époux m'a démontré que mon corps ne le laissait pas indifférent...

J'insiste bien sur le mot époux, puis m'avance vers elle. Son regard se plisse de colère pourtant elle ne m'impression pas.

- N'oubliez pas à qui vous parlez ! Je suis votre reine à présent. Continuez sur ce terrain-là et je vous promets, qu'un seul claquement de doigts suffira pour vous faire disparaître de ce château dans la minute.

- Comme vous le voudrez ma reine, je voulais simplement vous conseiller. Vous savez, je connais Zahir depuis tellement d'années. Je peux avoir la prétention de le connaître plus que vous...

- Merci infiniment pour votre bienveillance à mon égard, mais je peux me débrouiller seule.

- Bien, nous verrons cela pendant la nuit de noce. Soit, il la passe dans vos bras, soit dans mes draps.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant