Les jours qui ont suivi cette soirée mouvementée ont été plutôt calmes. J'ai été en cours, sans reparler à Malefoy et je ne sais pas trop ce que j'en pense. Ce qu'il s'est passé ce jour-là, je ne saurais le décrire, mais il m'a semblé pendant quelques minutes que nous nous comprenions rien qu'en nous regardant. Et je voyais dans ses yeux qu'il se doutait que quelque chose n'allait pas pour que j'ai ainsi crié durant ma vision. Mais il ne m'a pas demandé la raison de mes hurlements, il ne m'a pas menacé de les répéter à toute l'école. Et pour être honnête, ça me soulage vraiment. Je ne sais pas de quoi est fait l'avenir et peut-être que viendra un moment où je regretterais d'avoir presque cru en sa bonne volonté mais pour l'instant, j'ai l'espoir qu'il ne dira rien.
Si mes parents entendraient ça, ils seraient furieux. Ils détestent l'idée que je dépende de quelqu'un, qu'une information compromettante sur moi circule sans que je la contrôle. C'est pour cela que je ne leur dirais rien. Et de toute façon, qu'est-ce que je pourrais dire à ma mère ? Que je me fais battre depuis que j'ai six ans sans qu'elle ne l'ait jamais vu.
Non. Je ne le ferais pas. Je n'ai pas le choix. Et quelque part, j'ai envie de croire le blond. De croire qu'il ne dira rien, par gentillesse. Même si je doute qu'il n'existe de serait-ce qu'une once de bonté non intéressée en lui, j'ai envie d'y croire. Peut-être que je le regretterai, de toute façon, j'aurais tout le temps de m'en inquiéter plus tard.
Parce que dans l'immédiat, j'ai une préoccupation plus importante : le Tournoi des Trois Sorciers. Je ne sais toujours pas en quoi consistera la Première Tâche et j'avoue que j'angoisse un peu à l'idée d'arriver non préparée le jour même. Cela fait une semaine que je passe tout mon temps à la bibliothèque à étudier des sorts qui pourraient m'être utile et je n'en peux plus. J'en rêve la nuit, et je me suis réveillée plusieurs fois en sueur après un cauchemar où je me faisais poursuivre par mon balai ou attaquée par des perroquets.
Nous sommes le 15 novembre, il me reste donc une dizaine de jours pour me préparer.
Je ne vais pas y arriver.
Je m'efforce de faire taire cette pensée parasite aussitôt qu'elle naît dans mon esprit. Je dois avoir confiance en moi, après tout, je suis Aidena Serpentard, héritière de Salazar Serpentard. Je vais y arriver.
Le cours d'histoire de la magie s'achève enfin et je m'empresse de quitter la salle derrière mes amies. Je ne reparle toujours pas à Crosya et je lui en veux toujours mais d'un autre côté, je comprends son point de vue. C'est juste que je donnerais cher pour ne pas devoir subir les tensions actuelles dans mon groupe d'amies. Déjà que je ne suis plus très sereine et détendue à cause de la Première Tâche qui arrive bien trop vite à mon goût, si en plus je dois sentir le poids des non-dits lorsque je suis censée me détendre, je ne vais vraiment pas y arriver.
— Eh, Serpentard !
Je fais volte-face en fronçant les sourcils et je me retrouve face à mon meilleur ami. Harry Potter. Super, déjà que je n'étais pas de très bonne humeur aujourd'hui, voilà qui s'annonce bien.
— Qu'est-ce que tu veux ? je lui demande sèchement, désireuse que cette conversation s'achève le plus vite possible.
— Je peux te parler en privé cinq minutes ?
— Et pourquoi ne le fais-tu pas devant mes amies ? je le défie.
— Ca concerne le Tournoi des Trois Sorciers.
Aussitôt, j'ai envie de savoir ce qu'il va me dire. S'il a des informations, il me les faut absolument. Je fais signe à mes amies que je les rejoindrais dans la Grande Salle et suit le Gryffondor dans une salle de classe vide.
— Alors ?
— La Première Tâche, c'est des dragons.
— Pardon ? Des dragons ? je répète.
Qu'est-ce qu'il raconte ? Je n'y comprends rien. Si ça se trouve, il se moque de moi depuis le début. Je savais que je n'aurais pas dû l'écouter. Après tout, c'est un Gryffondor.
— Je ne peux pas te dire comment je le sais, mais ce sont des dragons. On va devoir passer à côté et récupérer quelque chose qu'ils protègent.
Aussitôt, je devine que sa source n'est autre que le gros balourd qui nous sert de professeur des soins aux créatures magiques. Ce gars l'adore, ça se voit, et si quelqu'un devait se charger de dragons, ce serait lui et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il lui aurait révélé en quoi consiste l'épreuve.
— C'est Hagrid qui te l'a dit, pas vrai ?
Une pointe de surprise passe dans son regard et je comprends que j'ai eu raison. Il semble paniqué à l'idée que je révèle à quelqu'un ce que son ami a fait et je le comprends, ce n'est ni plus ni moins qu'une infraction à la loi. Je caresse un instant la possibilité de tout dire mais je me rends vite compte que ce ne serait pas du tout en ma faveur. Après tout, il a eu la gentillesse de venir me dire ce qu'il savait alors que dans l'autre sens, je ne l'aurais sûrement pas fait. Finalement, il aurait peut-être dû aller à Poufsouffle.
Le problème, c'est que l'idée de devoir une faveur à quelqu'un me déplaît fortement. On ne sait jamais avec lui, il pourrait très bien s'agir d'une ruse pour que j'arrive le jour préparée pour des dragons et que je découvre que la première tâche n'a rien à voir. Mais je pense qu'il dit la vérité. Et s'il déteste les Serpentard, il n'ira pas reproduire notre comportement.
— Je ne dirais rien, ne t'inquiète pas. Ce n'est pas dans mon intérêt, je me sens obligée de rajouter après par peur qu'il ne me croit trop gentille.
Etre gentil, si c'est joli sur le papier, en vérité, ça n'apporte que des ennuis. C'est comme croire que tout est beau et rose. Quand on se rend compte de l'inverse, ça fait un sacré choc. Depuis des années, je vis dans l'optique de la survie, alors forcément, je ne cherche pas à être gentille. On m'a toujours répété qu'être gentil, c'était être faible, alors je ne le suis pas.
— Est-ce que tu as d'autres informations ?
— Non. J'ai... j'ai vu les dragons. Il y en a un qui a l'air très dangereux. La magyar à pointes. J'espère qu'on ne tombera pas dessus.
Sa façon de m'inclure dans le "on" me perturbe un peu. On dirait presque qu'il s'inquiète pour moi. Mais ce n'est pas possible, après tout. Pourquoi le ferait-il ? Il me déteste, normalement. Cela ne doit être qu'une alliance providentielle. C'est assez intelligent de sa part, il a raison après tout, autant être alliés. Si l'on veut ne pas se ridiculiser dans ce Tournoi, on ne sera pas trop de deux après tout.
— D'accord.
Un blanc interminable s'étire après ma réponse. Il ne semble pas savoir quoi faire et moi non plus. Finalement, il se retourne et repart de l'autre côté du couloir en me saluant :
— A plus tard, Serpentard !
Je le laisse partir puis , mue d'un instinct soudain, je crie son nom et il se retourne, l'air surpris. Du bout des lèvres, je prononce ce simple mot qui me coûte pourtant beaucoup :
— Merci.
Il sourit, amusé en voyant à quel point je souffre de devoir dire ça et agite la main avant de s'éloigner pour de bon, me laissant seule dans le couloir.
Encore un chapitre, je suis sacrément inspirée ! J'adorerais que vous me donniez votre avis en commentaire, parce que je voie les lecteurs fantômes mais je n'ai aucune idée de ce qu'ils pensent. Ou juste voter, ce serait super cool pour que je sache que vous êtes là. N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de :
— Les hésitations d'Aidena vis à vis de Malefoy ?
— Son inquiétude pour la Première Tâche ?
— Harry qui la prévient (il est trop gentil ce mec, je vous jure, mais on l'adore quand même !)
— Sa réaction ?
Voilà, merci d'avance si vous commentez je serais ravie !
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La Princesse de Serpentard [EN COURS]
FanfictionDescendante de Salazar Serpentard, Aidena vit depuis sa naissance telle une reine. Mais l'année de ses quatorze ans, elle est envoyée à Poudlard. Malgré ses amies, ses bonnes notes, sa vie va irrémédiablement changer lorsqu'elle fait la rencontre de...