C'est Noël.

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Lorsqu'il me reconnaît, il fronce les sourcils et me fixe, comme s'il attendait qu'explique la raison de ma venue. J'estime que je n'ai pas à me justifie, encore moins auprès de lui alors je me contente de lui demander d'un ton sec :

— Où est Zabini ?

— Juste là, répond la voix du métisse que je n'avais pas vu.

Il émerge de derrière l'armoire et paraît surpris en me voyant mais se reprend très vite.

— Salut, Aidena.

Le fait qu'il utilise mon prénom me perturbe et m'agace un peu, j'estime qu'il n'a pas vraiment ce droit puisque nous ne sommes pas amis mais je n'ai pas envie de lui dire.

— Salut. Pour le Bal de Noël, on y va à quelle heure ?

Du coin de l'œil, je vois un éclair de surprise passer dans le regard de Malefoy mais il le cache assez bien. Apparemment, son colocataire ne lui avait pas dit qui serait sa cavalière. Je me reconcentre sur Zabini afin de ne pas lui donner l'impression que je m'intéresse à ce qu'il pense :

— Il commence à huit heures mais on fait l'ouverture, alors on peut se retrouver quinze minutes avant dans la Salle Commune, qu'en penses-tu ?

 — Parfait, ça me va. Oh, sais-tu comment seras ton costume ? 

— Ma mère doit me l'envoyer d'ici peu et elle m'a dit s'être accordée avec la tienne pour la couleur.

Je note intérieurement que j'avais raison et remercie Zabini. Il a l'air moins insupportable que je le pensais et me rappelle un peu Kate avec son calme qui semble à toute épreuve. Cette soirée ne sera peut-être pas si insupportable que ça, après tout.

Je retourne dans ma chambre sans un regard pour le blond et rejoins mon lit avec gratitude. C'est mon moment préféré de la journée, je peux lâcher prise et tout oublier pendant quelques heures.

Très vite, mes yeux se ferment et je sombre dans le sommeil.


Le Bal de Noël est demain soir et je viens de recevoir par hibou ma robe. Je ne l'ai pas encore vue alors je monte dans le dortoir la déballer.

Je la trouve absolument superbe, bien plus encore que toutes les merveilles que j'ai pu porter aux précédentes soirées auxquelles j'ai été. Elle est verte, ce qui ne m'étonne pas car j'ai pour habitude de porter des tenues qui représentent mes origines mais ce vert là est différent. Je me rappelle avoir appris qu'on le nomme "vert impérial", ce qui correspond très bien selon moi à la situation.

Elle est faite d'un tissu très fluide qui rendra très bien sur moi, j'en suis persuadée. Le décolleté en V est assez basique mais les bretelles qui soutiennent le corset redonnent une touche d'originalité à l'ensemble. Je remarque aussi qu'elle a un très beau dos nu qui contrastera parfaitement avec ma peau pâle.

Elle est parfaite, vraiment. Et je sais que je devrais crier de joie pour avoir eu une aussi belle robe mais là tout de suite, ça ne me fait rien. Alors je pousse un long soupir et la range dans mon armoire. De toute façon, je la verrais bien demain.


Le lendemain, je me réveille sous des lointaines exclamations de joie et il me faut quelques minutes pour comprendre pourquoi. 

C'est Noël.

Comme toutes les petites filles, lorsque j'avais cinq ans, j'adorais cette fête où je recevais plein de cadeaux amusants. J'étais vraiment gâtée et je pensais être l'enfant la plus heureuse du monde. Puis est arrivé la première fois où mon père m'a lancé un Endoloris qui a été un véritable déclic en moi. Alors que je n'avais que six ans, j'ai commencé à sombrer. Peu importaient les dizaines de jouets que je recevais sans même une raison valable, j'étais un véritable fantôme. 

Plus le temps passait, plus je me rendais compte à quel point tout ça ne remplaçait pas l'amour d'un père. Je n'avais que faire de tout ça, au fond, je voulais au moins ne plus faire les frais de sa colère, si c'était impossible pour lui de m'aimer. Mais même ça, c'était trop demander.

Aujourd'hui, posséder autant d'objets inutiles ne me procure plus de joie et j'ai trop souvent l'impression que mes parents essayent de m'acheter avec. Enfin, ma mère moins. Elle a un tempérament beaucoup plus doux que celui de mon paternel, ce qui fait qu'elle ne s'énerve jamais contre moi mais n'est pas non plus capable de lui tenir tête. Mais pour lui tenir tête, il faudrait déjà qu'elle sache ce qu'il me fait vivre.

Les exclamations d'Astoria me tire de mes pensées et je sors à contrecœur de mon lit. Aujourd'hui sera une longue journée mais je n'ai pas le choix de l'affronter. Je les rejoins dans un coin du dortoir où sont entreposés des montagnes de cadeaux.

Comme moi, mes amies sont assez gâtées : elles proviennent toutes de familles riches et aisées et ne manquent de rien. Devant mes yeux, elles déballent parfums, lotions, maquillage, livres en poussant des petits cris de joie. Je m'installe à côté d'elle et attrape un cadeau sur mon tas, orné de mon prénom écrit en lettres calligraphiées. Je reconnais immédiatement l'écriture élégante de ma mère et quand je l'ouvre, je découvre une plume très belle. Sa couleur - vert - ne m'étonne pas et je remarque que sa pointe est faite d'émeraude. Avec, je reçois une panoplie d'encres de toutes les teintes. Un petit mot m'indique qu'elle fait partie de l'héritage familial et a des centaines d'années.

Mon père m'a quant à lui offert un kit d'entretien pour mon Eclair de Feu ainsi que des autographes de tous les joueurs de mon équipe préférée, l'équipe des Bulgares. Je remarque que Krum a signé ce qui me fait sourire. Il a dû usé de ses contacts pour avoir ça et j'apprécie l'effort qu'il a fait d'avoir acheté quelque chose qui me plairait vraiment.

Kate m'a elle offert un joli bracelet en or et Astoria une lotion pour les cheveux dont elle me parle depuis des mois. Je les remercie, touchée qu'elle ait pris le temps de m'acheter quelque chose même si je remarque de façon évidente que Crosya ne m'a rien offert.

Comme je pense à elle, je me rends compte qu'elle ne se trouve pas dans le dortoir ce qui m'étonne. Certes, elle traine moins avec nous mais pour autant, partir le matin de Noël, c'est un peu extrême.

Quand j'interroge les filles à ce sujet, je remarque qu'elles paraissent aussi inquiètes que moi alors je m'efforce de changer de sujet rapidement. Je vois bien qu'il se passe quelque chose d'étrange avec elle mais je n'ai pas la force de réfléchir à quoi alors je laisse tomber.

Je reçois d'autres présents de membres éloignés de ma famille mais rien de très personnalisés : des bijoux, des livres. D'un coup de baguette, je range tout dans mon armoire et descends avec les filles petit-déjeuner.


Encore un chapitre posté ! En ce moment, il ne se passe rien de significatif mais le prochain racontera le bal et sera sans aucun doute intéressant, puis son dîner au Manoir Malefoy arrivera très vite avec son lot de péripéties. Restez connectés parce que les prochains chapitres seront les plus intéressants pour l'histoire et un moment important arrive très vite, plus que vous ne le pensez.

Sinon, qu'avez-vous pensé de :

— La conversation Zabini-Aidena ?

— Le fait qu'elle ignore toujours Malefoy ?

— Sa vision des cadeaux et de Noël ?

— Les présents qu'elle a reçus ?

Voilà, on se retrouve très vite pour la suite. 

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant