Je les trouve magnifiques

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Les jours suivants s'écoulent dans un brouillard confus de moments de joie, de rires, d'émotion. A ma demande, Drago a continué à dormir avec moi parce que je ne me sentais pas réellement prête à rester sans compagnie. Je sais qu'il va bien falloir que je me détache de lui mais la seule fois où j'ai tenté de demeurer seule, je me suis réveillée en sueur au milieu de la nuit en hurlant après avoir revécu une fois de plus mon affrontement avec mon père.

Pour être honnête, on ne fait pas grand chose de nos journées, des fois on discute juste pendant des heures, on se balade dans les environs ou bien on va voler un peu. Ces moments sont si simples mais si précieux à mes yeux et je m'efforce de les graver dans ma tête parce que je sais qu'un jour, mon paradis prendra fin. Et  quand ce sera le cas, j'aurai besoin de toute la force possible.

Aujourd'hui, nous sommes le 31 décembre et demain,  c'est officiellement la nouvelle année. Les sorciers ne fêtent pas vraiment ce jour car il n'a rien d'exceptionnel pour nous alors après un copieux dîner, le blond et moi avons simplement décidé d'aller lire un peu. Le Manoir Malefoy compte une immense bibliothèque qui comporte de nombreux ouvrages de magie noire très intéressants bien que sûrement peu légaux. J'en ai déjà dévoré plusieurs et aujourd'hui, j'en achève un sur les sortilèges secrets car ils sont trop dangereux.

Nous décidons d'aller nous coucher, fatigués bien que nous n'ayons pas été très actifs et après m'être lavée, j'enfile l'habituel t-shirt de Drago. Je ne lui ai toujours pas rendu et je me demande s'il remarquerait si je le lui volais. Il faut dire qu'il est très confortable et en plus de cela, l'odeur si caractéristique du blond me rassure, un peu comme un porte-bonheur.

— Bonne nuit, Aidena, souffle-t-il en baillant.

Je souris en entendant sa voix enrouée à cause de la fatigue. Le soir et le matin, elle est plus grave et rauque que d'habitude et j'avoue qu'elle ne me laisse pas indifférente.

— Bonne nuit, Drago.

Puis j'éteins la lumière et je sombre dans le sommeil.


Je suis réveillée au milieu de la nuit par des hurlements. Terrifiée, j'ouvre les yeux et me redresse dans le lit, cherchant des yeux une menace potentielle. Mais quand je vois le blond se débattre dans le lit à mes côtés, les yeux fermés, je comprends qu'il est en train de faire un cauchemar.

Je me penche sur lui et lui dégage les cheveux de son front trempé de sueur. Il bouge et crie, encore et encore :

— Non, non, arrête ! Arrête !

— Drago, réveille toi, tout va bien, c'est moi... je lui chuchote en touchant son poignet dans un vain effort pour le faire revenir à la réalité.

Le voir ainsi sans défense me brise le coeur et je continue à l'appeler mais rien n'y fait, il ne paraît pas m'entendre, il est trop loin. Soudain, le ton de sa voix change et il murmure en sanglotant :

— Papa, s'il te plaît arrête, ça fait mal ...

Je me fige lorsque je l'entends dire ça. J'ai peur, terriblement peur de comprendre ce qui est en train de se passer. Mais l'heure n'est pas aux interrogations, ma priorité est de le réveiller. Je me penche vers lui et lui caresse doucement la joue pour l'arrêter. 

— Eh, tout va bien, c'est moi, c'est Aidena. Ton père n'est pas là, tu es en sécurité.

En entendant cela, j'ai l'impression qu'il se calme un peu. Je continue à lui répéter la même phrase en boucle et je le vois battre des paupières comme s'il luttait pour se réveiller. Finalement, il les soulève dans un effort qui semble colossal et se retrouve face à moi :

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant