J'attendais mieux de toi

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Trois jours plus tard, mes valises en main, je rejoins le bureau de Dumbledore. Comme prévu par mes parents, il va me permettre d'utiliser sa cheminée pour rejoindre le Manoir Serpentard. Je n'ai pas le mot de passe mais heureusement, il paraît avoir prédit mon arrivée et m'ouvre alors que j'arrive devant la porte.

— Aidena, entre ! Comment vas-tu ?

— Très bien, je vous remercie, je réponds d'un ton monocorde, n'ayant pas le cœur à faire la conversation.

Il est souriant, comme à son habitude et me guide vers le feu. D'un coup de baguette, il l'éteint et me tend le pot de poudre de cheminette. J'en prélève une poignée et le salue avant de partir :

— Au revoir, Professeur.

— Au revoir, Aidena, on se revoit d'ici quelques jours !

Je hoche la tête et jette l'espèce de cendre tout en criant :

— Manoir Serpentard !

J'arrive quelques secondes après et sors, ma robe tâchée de suie. Voilà pourquoi nous n'utilisons pas le poudre de cheminette dans ma famille, c'est très salissant. A la place, nous avons installé dans chaque pièce du Manoir un sortilège dans la cheminée qui agit comme si on transplanait. Il suffit d'y entrer pour se retrouver "téléporté" dans la destination de son choix. Cela évite par exemple si on a un rendez-vous important d'arriver en toussant, le visage plein de fumée. D'un coup de baguette, je retire la saleté sur ma tenue pour ne pas risquer de provoquer un drame.

J'ai à peine le temps de m'extirper hors du conduit que Bestyol se précipite vers moi.

— Madame Serpentard ! Laissez moi prendre vos bagages, vos parents vous attendent à la salle à manger pour déjeuner.

Je la remercie vaguement tandis qu'elle attrape mes lourdes valises et conformément à ses indications, je me rends dans la pièce où nous mangeons habituellement. Elle se situe à l'opposé du château et offre une vue de choix sur le jardin du domaine. En cette période hivernale, les massifs de fleurs sont recouverts de neige et avec les sapins présents partout à l'extérieur, on a l'impression d'être dans un rêve.

Tandis que je marche dans les couloirs, je parcoure les environs du regard. J'ai une impression étrange : à la fois, tout m'a l'air identique au temps où je vivais ici et en même temps, j'ai l'impression que tout est un peu différent. Je me rends compte avec surprise que je n'ai plus ce sentiment de sécurité que j'associais à l'odeur du Manoir Serpentard. Je me sens un petit peu comme une étrangère, je n'ai pas l'impression d'être chez moi. 

Maintenant, quand j'y songe, Poudlard me paraît davantage ma maison qu'ici. J'adore cet endroit, bien sûr, c'est un lieu magnifique, mais l'atmosphère qui règne au château, le parc immense, mes amies... Tout le rend plus beau.

J'arrive dans la salle à manger et tombe nez à nez avec ma mère. Après un silence de quelques secondes, elle m'adresse son habituel sourire qui met en valeur sa dentition parfaite et m'étreint - tout en conservant une certaine distance. Elle me salue d'un ton qui se veut chaleureux mais paraît plutôt surjoué :

— Aidena, ma chérie. Comment te portes tu ?

— Très bien, Maman, je te remercie.

Je ne suis pas surprise de son comportement, ni même déçue. Quand je suis partie à Poudlard, j'espérais qu'en rentrant, elle allait faire preuve de plus d'affection envers moi en raison de la distance qui nous sépare, mais cela n'a pas l'air de se vérifier. Mais cela ne m'atteint pas, je me contente de lui rendre son sourire factice en échangeant des banalités avant de me diriger vers mon père qui m'attend à table.

Quand je m'avance vers lui, il ne prend pas la peine de se lever ce qui me fait pressentir sa mauvaise humeur. J'ignore cet élément et m'assoit à ses côtés, entre le couple. Il entame immédiatement la discussion d'un ton froid :

— Bonjour, Aidena. Tu as fait bon voyage ?

— Oui, pas d'incident particulier.

— Bien. C'est bien que tu sois revenue à la maison. Comment avances tu dans la résolution de l'énigme de la Deuxième Tâche ?

Merde. La question piège. Je me décide pour une réponse pacifique :

— Je crois que j'ai trouvé la solution mais je préfère ne pas m'avancer. Vous verrez le jour même, ce sera grandiose.

Mon sourire forcé ne suffit pas à rassurer mon paternel et je vois ses doigts se crisper sur la nape quand il entend cela.

— J'espère bien. J'attends de toi le meilleur, Aidena. N'oublie pas qui tu es. Tu ne peux pas risquer de faire honte à notre famille. Déjà que ce sale Gryffondor t'a dépassé à la Première Tâche... Quel malheur ! J'attendais mieux de toi, en tous cas. Et quand je pense que tu as tourné de l'œil, quelle faiblesse évidente. 

A mesure qu'il continue à me critiquer, j'ai l'impression de me ratatiner de plus en plus sur ma chaise. Moi qui pensais qu'il était satisfait et allait peut-être me complimenter - pas me féliciter, cela relèverait de l'utopie -, je me suis complètement fourvoyée.

Durant le reste du déjeuner, je l'écoute parler encore et encore de tout ce que je dois faire à Poudlard. Je hoche la tête de temps en temps afin d'avoir l'air intéressée par son discours mais en vérité, cela ne m'atteint même pas. Il me critique sur tout et sur rien, en allant de la fréquence à laquelle j'envoie des lettres à mon temps de devoir chaque jour ou au pyjama que je porte. Je ne me rebelle pas, je ne dis rien, je le laisse faire. De toute façon, c'est toujours lui qui a le dernier mot - et ce dernier est souvent un Endoloris d'ailleurs.

Je profite de l'après-midi pour me balader dans le jardin, seule. Mes parents m'ont dit être très occupés ces jours-ci et ma mère partira d'ailleurs en voyage d'affaire juste après le dîner au Manoir Malefoy. Je rentrerais quelques jours après à Poudlard histoire d'avoir un peu de temps pour m'organiser avant la rentrée.

A vingt et une heure, je remonte dans ma chambre et je vais me coucher, comme d'habitude depuis quelques semaines maintenant. Mais dormir me permet au moins de ne pas réfléchir et pour quelques heures, de tout mettre en "pause".

Et une pause, j'en ai bien besoin.



On a eu un petit aperçu du père d'Aidena. Pas vraiment un personnage sympathique, il est d'une froideur assez extrême et très rabaissant. On l'aime pas, quoi. Sa mère me fait un peu penser à Narcissa mais en plus froide encore, à la limite Cissa fait preuve de tendresse envers Drago. En tous cas, Aidena n'a pas de chance d'avoir une famille pareille ! Qu'avez-vous pensé de :

— Son père ?

— Sa mère ?

— Son sentiment de danger en présence de son père ?

— Ses vacances pas si reposantes qui s'annoncent ?

Voilà, la suite avec le dîner chez les Malefoy arrive très vite ! Et si vous avez des suggestions de robes ou de tenues, je suis preneuse.

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant