Je te protégerai toujours

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Nous restons ainsi à nous regarder dans les yeux en souriant, sans rien dire. Le silence n'est pas pesant ni lourd, au contraire, il est agréable et j'ai l'impression qu'on communique rien qu'en se regardant. Quelque part, je me sens plus à l'aise ainsi, sans avoir besoin de réfléchir à quels mots utiliser, parce que je sais qu'il n'en a pas besoin pour me comprendre.

Finalement, un toquement à la porte nous fait tous les deux sursauter. Je me raidis, un peu effrayée car la maison est censée être vide et Drago se place devant moi en sortant sa baguette, comme pour me protéger. En voyant cela, je ne peux m'empêcher de sentir une nuée de papillons au creux de mon estomac.

— Qui est là ?

— C'est Jaz, monsieur, pépie une voix criarde.

Aussitôt, il se détend et se retourne pour m'expliquer :

— Tout va bien, c'est notre elfe de maison. Tu peux entrer,  Jaz.

Soulagée, je ris légèrement et lui souris. Bon sang, voilà que deviens paranoïaque. La porte s'ouvre dans un grincement et la créature passe sa tête dans l'entrebâillement de la porte :

— Bonjour monsieur, bonjour mademoiselle, le petit déjeuner est prêt.

Je sens son regard s'attarder sur mes jambes nues et je me rends compte en rougissant que je ne porte toujours le t-shirt du blond. Heureusement, il ne fait aucun commentaire et ressort aussitôt. Prise d'une soudaine inquiétude, je me tourne vers le Serpentard :

— Drago, il ne va pas aller dire à tes parents que je suis ici ? S'ils l'apprennent, qu'est-ce qu'ils feront ? 

— Eh, relax, tout ira bien. Il ne dira rien, ne t'inquiète pas, je suis autant son maître que mon père alors si je lui demande il ne pourra pas désobéir. Et ils ne rentreront pas avant plusieurs semaines donc tu peux rester ici.

Légèrement hésitante, je lui demande :

— Tu es sûr que ça ne te dérange pas que je reste ? Tu as déjà fait beaucoup pour moi.

Il sourit et attrape mon menton pour m'obliger à le regarder dans les yeux :

— Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Je serai ravi d'avoir un peu de compagnie. Allez, viens, on va manger, me propose-t-il en m'entrainant vers la porte.

— Et pour le t-shirt ? 

Il s'arrête un instant pour me fixer de bas en haut et son regard s'attarde sur mes jambes, ce qui me fait rougir malgré moi. Il le remarque et sourit mais dit simplement :

— Garde-le, il te va bien. Mais prends ça, sinon tu vas avoir froid.

J'attrape le bas de jogging gris qu'il me tend et qui me rappelle ces habits moldus que j'ai étudié. Etrange qu'il en ait, mais c'est très confortable alors je ne vais pas me plaindre.

Je le suis ensuite à travers des couloirs interminables qui se ressemblent tous à mes yeux. Déjà que mon sens de l'orientation est pourri, si en plus tout est pareil je ne vais pas m'en sortir. Heureusement, il s'arrête pour m'attendre - forcément, je fais deux têtes de moins que lui alors il marche beaucoup plus vite - et je parviens à ne pas me perdre.

Lorsque nous arrivons dans la salle à manger, je reconnais que ce n'est pas la même que celle dans laquelle j'ai dinée. Cela ne me surprend pas vraiment, après tout, au Manoir Serpentard, il y en a cinq et je ne sais pas si c'est intentionnel de la part de Drago d'avoir choisi de changer mais si c'est le cas, j'apprécie l'effort. Il faut dire que je n'ai pas vraiment un super souvenir de cette soirée et même si c'était seulement hier soir, cela me paraît s'être passé il y a une semaine au moins.

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant