Sales lâches

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En arrivant devant la serre, je reconnais une tignasse rousse -un Weasley surement - accompagnée d'une brune aux cheveux en bataille et d'un garçon maigrelet à lunettes rondes. Harry Potter. Bien sûr que j'en ai entendu parler, je ne vis pas dans une grotte. D'après mon père, un garçon qui parle Fourchelangue n'est pas un vrai Gryffondor, et j'admets que j'ai du mal à y croire. Je hausse les épaules et m'installe à côté d'Astoria, Kate et Crosya derrière nous. Chourave, la femme rondouillette que j'avais aperçue dans la Grande Salle, nous présente d'horribles plantes, d'une laideur inimaginables, et presque tous les élèves font un bond en arrière.

-Ce sont des Bubobulbs, explique notre professeur. Vous allez percer leurs vésicules pour recueillir le pus.

-Le quoi ? s'exclame d'une voix horrifiée un Gryffondor.

Non mais sérieusement ils se prennent pour qui. Exaspérée, je pousse un soupire et vois Malefoy faire de même à ma gauche. Au moins je ne suis pas la seule à en avoir ras le bol de ces crétins vantards. Pendant que Chourave explique comment faire, je l'observe plus attentivement. Son visage, débarrassé de son expression hautaine, est figé dans un air concentré, et je le vois se mordiller la lèvre. Ses cheveux presque blancs sont coiffés avec soin et ses yeux du bleu le plus pur que j'ai jamais vu ne quittent pas des yeux les pustules, ne réagissant même pas lorsque Parkinson essaye d'engager la conversation. Pff. Je le plains, cette fille est plus collante qu'une sangsue. 

Soudain, un coup de coude de Kate me tire de mes pensées:

-Arrête de le fixer, et concentre-toi, me chuchote-t-elle. 

Comprenant qu'elle m'a percé à jour, je dirige mon attention vers notre Bubobulbs et commence à lui percer les pustules. Bizarrement, je trouve ça assez satisfaisant, bien que je ne sois pas fan de l'odeur d'essence qui s'en échappe. Les litres que nous avions rassemblés à la fin du cours dans des bouteilles contentent Chourave:

-Voilà qui va faire plaisir à Madame Pomfresh. Le pus de Bubobulbs est un excellent remède contre les formes les plus persistantes d'acné. Avec ça, les élèves de Poudlard devraient cesser de recourir à des méthodes désespérées pour se débarrasser de leurs boutons. 

-Comme cette pauvre Eloïse Midgen, commente la fille aux cheveux bruns épais collée au rouquin et au balafré. Elle a essayé d'enlever les siens en leur jetant un sort.

-Quelle idiote, dit Chourave en soupirant. Heureusement que Madame Pomfresh a réussi à lui remettre le nez en place.

Au même moment, la cloche sonne, et les élèves des deux maisons se séparent. Il faut dire que je n'ai pas vraiment apprécié ce cours. Les Gryffondors sont beaucoup trop sûrs d'eux et arrogants. Et je n'ai pas l'air d'être la seule à le penser, car quand je vois Malefoy partir en lançant un regard méprisant, je me rends compte que je ne sais même pas pourquoi il leur en veux. Ça n'a pas l'air d'une simple rivalité entre maisons, mais je sens entre le trio Weasley-brune-Potter et lui une haine profonde. Curieuse, je m'approche et lui demande:

-Pourquoi leur en veux-tu ?

A ces mots, il fait volte-face et m'assassine du regard:

-Ca ne te regarde pas, lâche-t-il sèchement.

Pas le moindre du monde découragée, j'insiste:

-Ah oui ? Pourtant si c'était un secret, tu ne les regarderai pas comme ça. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

-Laisse tomber, Serpentard, tu veux ? Je ne raconte pas ma vie à la première venue.

Et sur cette réplique cinglante, il rejoint Parkinson et Zabini. 

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant