Véerpé

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Le monde semble se figer. Non, ce n'est pas possible. Je n'ai jamais mis mon nom dans cette fichue coupe, je suis trop jeune, Potter aussi et nous sommes deux! C'est une blague, j'espère ?

Toutes les têtes se sont tournées vers moi et le balafré. Je lui lance un regard stupéfait qu'il me rend. Son visage exprime la plus grande surprise et incompréhension, et même ses amis -la Sang de Bourbe et le traitre à son sang- le regardent sans comprendre. Lui non-plus n'a pas mis son nom, sinon il ne ferait pas cette tête. On est dans la même galère, j'ai l'impression. Pendant un instant, je remercie Merlin de ne pas être seule dans cette épreuve. Mais je me souviens aussitôt qu'il me hait et que ce sentiment est réciproque. Je suis l'héritière de Salazar Serpentard, et je ne trainerait pas avec un Gryffondor, même en danger de mort !

Tous les élèves me dévisagent, une expression de totale incompréhension que le visage. A ma droite, Malefoy me lance un regard étrange, l'air de me demander « c'est quoi ce bordel" ? Crosya a la bouche grande ouverte et Kate les yeux ronds. Astoria, quant à elle, semble perdue et ahurie, et sa tête ferait la une du magazine « grimaces étranges ». Parkinson me fixe avec un air réjoui, pendant très clairement: « chouette, des potins pour moi, et des embrouilles pour l'autre».

McGonagall se lève, me tirant brusquement de ma rêverie, et chuchote quelque chose à Dumbledore. Ce dernier hoche la tête et appelle:

-Harry Potter ! Aidena Serpentard ! Venez ici, s'il vous plaît.

Je me lève lentement, comme dans un rêve et m'avance vers la table des professeurs d'un pas pesant et lourd. Après ce qui me paraît des siècles, j'arrive devant Dumbledore. Ce dernier est impassible, comme si toute la situation était normale. Potter me rejoint d'un pas trébuchant, la tête courbée sous le poids des centaines de regard. C'est étrange, je pensais que l'Elu serait plus à l'aise avec l'attention de son entourage que ça. Il faut croire que non. 

-Dans la pièce voisine, Harry et Aidena, ordonne le visage grave le directeur.

Voyant que Potter hésite, je prends les devants et ouvre grand la porte. La pièce dans laquelle je débarque est minuscule en comparaison avec la Grande Salle, mais des portraits animés en recouvrent les murs, et un superbe feu de cheminée flamboie dans l'âtre, donnant un aspect solennel et majestueux à la salle. Près de cette dernière, Viktor et Delacour sont assis légèrement écartés. La Française passe ses mains dans sa chevelure blond argent tandis que l'élève de Durmstrang s'appuie sur le manteau de la cheminée, courbé en avant. Quand nous les rejoignons, la jeune fille se retourne et nous dévisage:

-Lequel d'entre vous est le champion ? Doit-on retourner dans la salle ?

-Nous sommes tous deux champions, je déclare en la regardant dans les yeux.

Je suis peut-être perdue, mais il est hors de question qu'une inconnue me parle sur ce ton. Sa réaction ne tarde pas:

-Quoi ? Mais comment ? s'étrangle-t-elle, son sourire figé.

A ce moment, Verpey déboule à mes côtés et s'exclame, les yeux brillants:

-Extraordinaire ! Absolument extraordinaire ! Messieurs... Mademoiselle, permettez-moi de vous présenter -si incroyable que cela puisse paraître - les deux champions de Tournoi des Trois Sorciers !

Le champion de Durmstrang semble bondir sur place et se tourne vers Potter et moi. Ses sourcils se froncent légèrement en nous voyant, mais il me reconnait et se détend. Delacour, elle, se reprend et adresse à Verpey un sourire gracieux dont elle a le secret:

-Toujours le mot pour rire, mon cher Véerpé, c'est ce qu'on appelle l'humour britannique, j'imagine.

-Pour rire ? répète avec une étrange grimace l'ancien batteur. Mais non, pas du tout ! Les noms d'Aidena et Harry viennent de sortir de la Coupe de Feu, sur le même parchemin !

La Princesse de Serpentard [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant