Février (2)

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SI ILS NE SONT PAS CHASSÉS, ILS TE HANTERONT TOUJOURS

Je remontai les manches du mien, me mordant l'intérieur de la joue.

— Hier soir, je révisais avec Mathias un contrôle et d'un coup j'ai ressenti une crise monter. C'était pas la première que je faisais depuis le début de la semaine. Mes souvenirs s'embrouillèrent rendant mon récit imprécis. Je veux dire, depuis que mon opération a été envisagée, je stresse et je ne pense presque qu'à ça. Et il a fallu que j'ai un contrôle dont je ne maitrisais rien et d'autres nouvelles pour que tout explose en moi. Et du coup quand j'ai senti cette crise, je suis montée pour aller au troisième étage me calmer aux toilettes. Mais je n'ai pas eu le temps. Je me suis effondrée et j'ai presque perdue connaissance et en revenant à moi, Ethan était là. Il m'avait aidé à enlever mon corset et me tenais dans ses bras en me rassurant que j'étais en sécurité.

La compassion ne se dessina pas sur les traits de mon ami, son regard rencontra le plafond avant de revenir sérieusement au mien.

Sa bouche se pinça,

— Je sais que c'est difficile ta scoliose, mais faut que tu prennes du recul par rapport à ça. Parce que si tu fais une crise juste sur la possibilité d'une opération, imagine si celle-ci a vraiment lieu, l'état dans lequel tu vas te mettre... Faut que tu apprennes à contrôler tes crises et éviter d'en faire en public aussi. Je veux dire, tu as de la chance d'être tombée sur Ethan, mais tout le monde sera pas aussi sympa que lui.

Je réfléchis mon regard constant dans le sien où la pitié naissait.

Avait-elle raison ?

Réagissais-je de manière extravagante pour un élément qui n'était qu'une hypothèse ?

Et Ethan, avait-il fait ça simplement par gentillesse ? N'y avait-il pas autre chose qui se cachait derrière cette étreinte ?

Le bruit de notification de mon téléphone empêcha une nouvelle hypothèse d'envahir mon esprit.

« Coucou ma chérie, on a fini la réunion. Je suis avec Éva on va manger chez eux, Lise a fini son entrainement. Rejoins-nous devant le lycée. »

- Maman

Je répondis à ma mère et informai Charline qui souhaitait m'accompagner.

Le silence marcha à nos côtés, la tête dans mes pensées, je recasai en vain ses paroles.

19h54

Les roues de la voiture dévalaient le gondron.

— Papa nous rejoint direct chez Lise, indiqua ma mère concentrée sur la route.

J'acquiesçais, l'esprit toujours confus.

— Ma chérie ? Ma mère me jeta un coup de furtif. J'aperçu sa prise se renforcer sur le volant. Quelque chose ne vas pas ? C'est pas rapport à ton contrôle ? Tu as eu une mauvaise note ?

Ma réponse bateau à son bord le mensonge, lui fit reformuler sa question.

— Rose, s'il te plait, tu sais que tu peux me parler et que s'il y a le moindre problème tu peux compter sur nous.

La mélancolie se fraya un chemin dans le ton souvent juste de ma mère.

— Est-ce que j'en fais trop maman ?

Je devinai la surprise sur son sourire à moitié assombrit par la nuit d'hiver.

Ses yeux rencontrèrent les miens se remplissant de tristesse une fraction de seconde avant de se reconcentrer.

SCOLIO'MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant