𝐂𝐀𝐙𝐈𝐄𝐋
Brielle m'a embrassé.
Je crois que, quelque part, je m'y attendais. C'était presque écrit d'avance. La jolie fille parfaite, la gentille, celle que tout le monde verrait bien à mon bras. Mais ce que je n'avais absolument pas prévu, c'était... le vide. Pas de choc électrique. Pas de montée d'adrénaline. Pas ce feu d'artifice dont tout le monde parle. Juste un contact, un peu doux, un peu tiède, et puis rien.
Et ça, ça m'a terrifié.
Parce que si même Brielle, avec son sourire ravageur, ses yeux brillants et son aura de fille parfaite, n'arrivait pas à me faire ressentir ce que j'étais censé ressentir... alors qui le pourrait ?
La réponse, je la connaissais déjà.
Orion.
Hier, j'ai tout dit à Riley et Suz. Brielle. Le baiser. Le vide. Le fait que je sois bi. Et surtout... le fait que ce que je ressens pour Orion n'est clairement plus juste de la compassion pour un gars qui a perdu sa sœur. C'est un vrai crush. Un vrai. Qui me retourne le ventre, qui me rend nerveux, qui m'empêche de respirer correctement dès que je pense à lui.
Maintenant que je suis à peu près en paix avec ce chaos émotionnel, il va falloir que je lui parle. Et aussi que j'en parle à ma mère.
Mais pas maintenant.
Chaque chose en son temps. Je tiens un peu trop à ma survie.
Ces pensées me poursuivent encore à l'heure du déjeuner, quand je me retrouve coincé dans l'unique bar-restaurant de Raven Creek, assis en face de ma mère. L'endroit sent le café brûlé, les frites, la viande grillée et la sciure humide. Les habitués sont là, toujours les mêmes : des chasseurs en tenue camouflage, deux ouvriers en pause, le vieux Jim qui lit le journal comme s'il cherchait chaque jour une nouvelle preuve que le monde va mal.
J'aurais dû être avec Riley et Suz.
Et surtout, j'aurais dû être avec Orion.
Ça fait quatre jours qu'on ne s'est pas vraiment parlé. Quatre jours depuis samedi. Et maintenant que je suis obligé d'admettre la vérité, je me la prends en pleine gueule.
Orion me manque.
Putain.
Je baisse les yeux sur mon burger, comme si ce pauvre sandwich était responsable de mes problèmes existentiels. Ma mère me fixe depuis tout à l'heure. Je le sens. Ce regard de policière qui analyse, démonte, décortique.
— Quoi ? je finis par lâcher, la bouche à moitié pleine.
Elle me tend une serviette avec un air faussement sévère.
— Tu vas garder ton bonnet à table ?
Je soupire théâtralement.
— Tu crois que quelqu'un peut s'en offusquer ? Sérieusement... ici ?
Je désigne la clientèle : trois gars en bottes pleines de boue, un type en débardeur en plein mois de décembre, et un autre qui mange un steak à huit heures du matin.
— Caz, c'est une question de savoir-vivre, pas de standing gastronomique.
Je roule des yeux mais j'enlève mon bonnet. Parce que quand elle prend cette voix-là, j'ai déjà perdu.
Et évidemment, c'est à ce moment précis que l'univers décide de tester mes nerfs avec violence.
— Tiens, tiens... mais regardez qui voilà.
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𝐌𝐈𝐃𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓 𝐁𝐋𝐔𝐄
Fanfiction✷ * ⋆ . ·˚ * . Dans une petite ville où tout le monde se connaît, la mort soudaine d'une adolescente vient briser le calme de l'hiver. Une enquête est ouverte, les regards se croisent, les soupçons s'installent, et le silence devient lourd de...
