𝐎𝐑𝐈𝐎𝐍
Chaud. Humide. Irréel.
Les lèvres de Caziel West étaient si proches des miennes que j'en oubliais presque comment respirer. La lumière autour de lui était dorée, comme s'il était éclairé de l'intérieur, comme si le monde entier s'effaçait pour ne laisser que son sourire, ce sourire capable de faire vaciller tout ce que je croyais savoir de moi-même. Ses traits étaient doux, presque trop parfaits pour être réels, et son regard ne me quittait pas.
Ses mains s'élevèrent lentement vers mon visage, hésitantes, tremblantes même, avant d'effleurer ma joue avec une délicatesse irréelle, comme si j'étais fait de verre, comme s'il avait peur de me briser au moindre geste. Son souffle chaud glissait contre mes lèvres, mêlé au mien, et mon cœur battait si fort que j'étais certain qu'il pouvait l'entendre.
— Orion... murmura-t-il.
Sa voix était basse, douce, chargée de quelque chose que je n'osais pas encore nommer. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres des miennes. J'entendais encore ses murmures, des mots étouffés que je ne parvenais pas à comprendre, mais dont la tendresse me transperçait la poitrine.
Et juste au moment où nos lèvres allaient enfin se toucher...
Un bruit strident déchira l'air.
Je me redresse brutalement dans mon lit, le souffle court, le cœur battant à m'en faire mal aux côtes.
— Putain...
Ma voix est rauque, tremblante. Mes draps sont trempés de sueur. Je passe une main sur mon visage, essuyant la moiteur froide qui perle sur mon front, comme si cela pouvait effacer les images encore bien trop vives dans mon esprit.
Était-ce seulement un rêve ?
Ou bien mon subconscient était-il en train de me dire ce que je refusais d'admettre depuis hier soir ?
Caz ne quittait pas mes pensées. Pas une seconde. Et ce rêve n'arrangeait rien. Il ne faisait que rendre les choses plus troubles, plus dangereuses.
Je m'allonge de nouveau sur le dos, fixant le plafond, cherchant à calmer le chaos dans ma tête. Les images reviennent malgré moi. Son regard. Son sourire. La chaleur de son souffle. Ce n'était pas seulement un rêve. C'était une possibilité. Celle que je n'avais pas osé saisir.
— Qu'est-ce qui m'arrive... murmuré-je dans le silence de ma chambre.
Le temps file sans que je ne m'en rende compte. Quand je me décide enfin à me lever, midi est déjà passé depuis longtemps. Mon dimanche me semble gâché avant même d'avoir commencé. J'enfile un pull ample et un vieux jogging, encore engourdi, avant de quitter ma chambre.
Dans le couloir, tout est silencieux.
Trop silencieux.
Et puis mon regard s'accroche à la porte de la chambre de Lyra.
Elle est ouverte.
Mon pas ralentit aussitôt. D'habitude, cette porte reste fermée. Toujours. Comme si on cherchait à préserver un sanctuaire devenu trop douloureux à regarder. Mon cœur se serre.
À l'intérieur, ma mère est assise sur le lit. Autour d'elle, des vêtements soigneusement pliés, des photos éparpillées, une vie entière réduite à des souvenirs immobiles. Elle tient un album contre ses genoux. Ses épaules sont voûtées. Fatiguées.
— Maman...
Elle relève la tête vers moi. Ses yeux sont rouges, gonflés, brillants de larmes retenues.
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𝐌𝐈𝐃𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓 𝐁𝐋𝐔𝐄
Fanfiction✷ * ⋆ . ·˚ * . Dans une petite ville où tout le monde se connaît, la mort soudaine d'une adolescente vient briser le calme de l'hiver. Une enquête est ouverte, les regards se croisent, les soupçons s'installent, et le silence devient lourd de...
