Chapitre 8 : Le quiproquo

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— C'est quoi Emma ?

— C'est parce que c'est réciproque Ugo...

Et c'est vrai. Je ne voulais pas me rendre à l'évidence jusqu'à maintenant. Je l'aime et plus fort que tout.

— Comment ça c'est réciproque ? me demande-t-il

— Je t'aime aussi Ugo... j'avoue

La seconde d'après il s'approche de moi pour venir coller ses lèvres aux miennes. Ce baiser est plein d'amour, de passion et d'émotions. Je l'aime. Il m'aime. Plus rien autour de nous ne compte.

— Alors, commence-t-il, on est ensemble hein ?

— Ben, je sais pas, dis-je en souriant, je crois ?

Et je l'embrasse à nouveau. Bon, ça c'est fait. Je dois rentrer chez moi. Je rompt ce contact. Il me regarde et sourit à nouveau. Je le quitte et passe la porte d'entrée avant un dernier coup d'œil derrière moi. Il me regarde toujours. Je lui souris et ferme la porte. Je monte dans ma chambre et me jette sur mon lit en lâchant un grand soupir de soulagement. Je reste là en attendant mes parents.

***

Le sifflet de l'arbitre retentit dans le gymnase. Le match commence. On joue contre une équipe du nord et d'après le coach, et elles sont fortes. Dans les gradins je vois ma mère mais mon père n'est pas présent. Enfin pas tout à fait. Étant donné qu'il est célèbre dans tout le pays, il ne valait mieux pas qu'il se présente dans un lieu public pour encourager sa fille. Alors ma mère est en appel vidéo avec lui. Comme ça, il peut suivre le match en direct. Je remarque aussi Ugo. Il me sourit lorsqu'il croise mon regard.

On arrive à la fin du match. On est à égalité. Un dernier panier doit être marqué pour finir le match. Notre équipe à la balle. Louise commence à partir en direction du panier mais une adversaire attrape le ballon et se dirige droit sur moi. C'est le moment. Je me précipite sur elle. Elle me feint mais je ne me fais pas avoir et je réceptionne la balle. Je dribble le plus vite possible jusqu'au panier en prenant soin de faire une passe à Célia. Elle me redonne le ballon. Je tire...et marque.

Les gradins hurlent de joie. Je vois un sourire fier sur le visage de ma mère et je pourrais jurer que mon père est pareil à la maison. Je croise enfin le regard d'Ugo. Il est debout comme la plupart des autres spectateurs et il applaudit. Nos regards se croisent. J'arrive à lire un "bravo" sur ses lèvres et je souris. C'est là que je remarque Thomas. Il a vu notre échange avec Ugo.

Merde je pense

J'irai le voir après pour lui parler. Il semble déçu.

Tu m'étonnes.

Il y a deux jours je lui ai dit que je n'avais pas de copains et là je viens clairement de montrer le contraire. Les filles se rassemblent autour de moi, me sortant de ma rêverie. Je me joins à leur joie en criant aussi.

Je sors des vestiaires, les cheveux encore mouillés. Ugo m'attend là. Je m'approche de lui avant de l'embrasser.

— Bravo princesse, murmure-t-il

Je rigole intérieurement.

— C'est quoi ce surnom ?

— Quoi ? T'aimes pas ?

— Si si, c'est juste que... je ne m'y attendais pas.

Je ne me suis jamais considérée comme telle même si mon père est célèbre. Je lui adresse un sourire avant de lui donner une claque sur le torse. Il fait semblant d'être blessé. C'est là que je vois Thomas. Je me dirige vers lui avant de l'appeler.

— Thomas !

Il ne répond pas et il continue sa route. Je répète.

— Thomas, je hurle plus fort

— Quoi ?

— Attends s'il te plaît.

— Non désolé, je parle pas à une menteuse.

— Non mais c'est pas ça Thomas. Ça date d'il y a quelques jours seulement. Je ne t'ai pas menti. Quand tu me l'as demandé c'était vrai je n'avais pas de copain.

— C'est bon j'ai compris Emma. T'es comme les autres. Je croyais que tu étais différente mais non. Toutes les filles tombent dans ses beaux bras pour après souffrir parce qu'il les lâchent comme des merdes.

— Je ne te permet pas

Je sursaute en entendant cette voix. C'est celle d'Ugo. Il vient se poser derrière moi et m'attrape par la taille me serrant contre lui. Thomas fait une mine de dégoût face à ce geste.

— Écoute Thomas, je reprends, je ne veux pas rester en conflit avec toi. On peut rester amis ?

Il réfléchit. J'espère qu'il me pardonnera.

— Ouais si tu veux. marmonne-t-il, il s'adresse ensuite a Ugo, Toi t'as pas intérêt à la faire souffrir.

Ugo reste là muet, sans bouger. Je le regarde. Il est tendu. Thomas finit par partir en m'adressant un dernier regard. Je me retourne face à Ugo et il me toise. J'entends soudain une voix qui m'est trop familière. Je me retourne pour voir ma mère s'approcher de moi son téléphone à la main. Je me détache de l'emprise d'Ugo mais elle à déjà vu.

— Ma chérie, tu me présentes ce beau jeune homme ?

Je la fusille du regard avant de faire les présentations.

— Ugo je te présente ma mère. Maman, je te présente Ugo. Mon ... copain.

Elle fait une mine ravie avant de lui faire la bise. Je ne pensais pas présenter ma famille tout de suite à Ugo sachant que notre relation est vraiment récente. Ugo m'embrasse, dit au revoir à ma mère et s'apprête à s'en aller quand elle lui propose la dernière chose que je voulais aujourd'hui.

— Tu manges avec nous ?

Ugo semble surpris par cette invitation. Je lui lance un regard lui disant qu'il n'est pas obligé. Mais ma mère veut vraiment qu'il vienne.

— J'ai préparé un gratin de pâtes et j'en ai fait assez pour plusieurs personnes.

Ugo, se sentant obligé, je suppose, fini par accepter la proposition de ma mère. Elle est contente. Moi un peu moins. J'ai peur de la réaction de mon père face à Ugo et celle d'Ugo face à mon père. Je ne lui ai pas dit que mon père était un célèbre basketteur. Je crains le pire.

Sachant en plus que mon père est vraiment protecteur avec moi, je pense qu'Ugo ne mangera pas souvent chez nous. Quand mes ex-copains venaient manger à la maison, mon père leur posait une multitude de questions. Ils étaient vraiment stressés et lorsqu'ils répondaient à quelque chose qui ne plaisait pas à mon père, je le savais immédiatement. Et disons que, Ugo n'est pas le garçon le plus sage du lycée. Mais je l'aime comme il est. Et si mon père ne l'aime pas et bien tant pis.

Nous arrivons devant la maison. Ma mère entre la première. Je la suis et Ugo ferme la marche. Ma mère hurle dans la maison.

— On a un invité John !

— J'arrive ! répond mon père depuis l'étage

Je suppose qu'il était dans son bureau puisque j'entends sa chaise roulante. Il descend les escaliers et je peux enfin le voir. Mais son regard ne se fixe pas sur moi mais sur le garçon derrière moi, autrement dit Ugo.

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