Cinq jours plus tard
C'est trop dur. Je ne peux pas. Je n'y arriverai pas.
Aujourd'hui, nous enterrons ma grand-mère. Beaucoup de personnes sont invitées. Je n'ai aucune envie d'y aller. Je ne veux pas. Je ne peux pas.
Il y a quelques jours, elle nous quittais. Lorsque je suis sortie de la chambre d'hôpital, les infirmiers l'avaient déjà prise en charge. Quand mon regard a croisé celui d'Ugo, il s'est levé et il m'a tout de suite prise dans ses bras. Il m'avait murmuré que tout irais bien et qu'il serait là. Son contact m'a fait du bien, mais j'avais besoin d'air. Il a présenté ses condoléances à mes parents. Je suis sortie de l'hôpital et j'ai pris une grande bouffée d'air. Je me suis appuyée à la barrière devant le parking et j'ai pleuré. Encore.
Après ça, tout est flou dans ma tête. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps sous la douche. Je me souviens aussi ne pas avoir mangé beaucoup. Mais le reste, c'est comme si ma vie avait été mise sur pause jusqu'à aujourd'hui. Le jour de son enterrement.
Je suis habillée avec une longue robe noire ainsi qu'un collant fourré. En ce mois de décembre plutôt glacial. J'ai également mis un blazer et des petites bottines.
Nous sommes à présent dans le cimetière, l'heure des derniers au revoir est arrivée. Mes cousins et ma cousine sont là, ainsi que mes oncles et tantes. Il y a aussi beaucoup de connaissances à ma grand-mère mais que je ne les connais pas. Le cercueil est déposé au fond de la tombe. Quelques personnes jettent toutes sortes de choses au fond. Moi, je jette une rose. Blanche. Signe de pureté.
Le plus dur dans un enterrement, je pense que c'est voir l'entièreté de sa famille pleurer. Les voir triste est souvent la dernière chose que l'on voudrait. Surtout les personnes qui on l'air insensible. Lorsqu'on les voit pleurer pour la première fois, ça fait toujours un choc.
La cérémonie se termine et chacun rentre chez soi. Seul ma famille reste chez moi pour un repas. Cela faisait longtemps qu'ils n'étaient pas tous venus et je suis contente de les voir. Ils ont dû faire un certain nombre de kilomètres pour venir.
Alors avec mes cousins, nous décidons de nous remémorer les différents souvenirs communs que l'on partage. On rigole souvent, ce qui réchauffe l'ambiance. Je me rappelle du discours de ma cousine pendant la cérémonie, qui disait que, connaissant ma grand-mère, elle nous dirait d'arrêter de pleurer. Ce détail m'arrache un sourire et je profite du moment que je passe actuellement avec ma famille.
Chacun notre tour, on raconte quelque chose qui nous est arrivé récemment. J'apprends que le plus vieux de mes cousin va être papa, ensuite le plus jeune est parti en voyage au ski avec son école. Beaucoup de trucs simple mais qui nous rapprochent les uns les autres en cette période difficile. Je leur apprends qu'avec mon équipe on va partir en finale de notre championnat. Ils me félicitent tous et on continue notre jeu de révélations.
En fin de soirée, chaque famille fini par partir. Je ne suis pas retournée en cours depuis mon match, ce qui veut dire que j'ai loupé beaucoup d'entraînements. Il ne m'en reste que deux avant la finale de mon championnat qui arrive le week-end prochain.
Lorsque je remonte dans ma chambre, en ayant souhaité bonne nuit à mes parents. Je reçois un message d'Ugo qui me propose de l'appeler. Ce que je fais. Je me mets en pyjama, enfonce mes écouteurs sur mes oreilles et appelle mon copain.
On discute de tout et de rien. Je lui raconte ma journée et il me confie que si j'ai besoin je peux parler avec lui, étant très bien placé dans la gestion d'un deuil. Il me propose d'aller courir demain matin. J'hésite un moment mais je me dis que ce sera l'occasion de souffler un coup et de me remettre en forme pour le championnat. Son équipe et lui sont aussi en finale mais la leur est avant la notre. Cela fait des années, à ce que j'ai compris, que notre lycée n'a pas gagné les deux coupes. Alors on espère, tous les deux, en tant que capitaine, de remporter ces championnats.
Je fini par m'endormir, toujours en appel avec Ugo.
~
- Bonjour princesse, me salut-il quand j'ouvre ma porte d'entrée, bien dormi ?
- Ça va. Et toi ?
- Nickel. Bon on y va ?
- Allez.
Je verrouille la porte et je suis Ugo. Nous commençons d'abord par marcher, histoire de nous échauffer. Puis arrivés au niveau du parc, nous trottinons en prenant le temps de bien respirer. On ne parle pas trop, et nous restons concentré sur nos courses. J'ai beau habiter en ville, il y à quand même un point de végétation autour de chez moi, ce qui fait que je peut respirer de l'air presque pur.
Nous nous approchons d'un chemin longeant une rivière que nous empruntons. Une petite pellicule de glace recouvre celle-ci tout comme les quelques flaques d'eau croisees précédemment sur le chemin. À plusieurs reprises déja, Ugo a faillit tomber et je ne pouvais m'empêcher de rigoler. Le karma m'a vite rattrapée parce que j'ai fini par tomber sur les fesses. Ugo s'est évidemment fendu la poire ce qui n'a fait que m'énerver d'avantage.
- T'es con, lui lâchais-je
- Je sais, mais c'est pour ça que tu m'aime ! a-t-il piqué
Je mime un regard outré et, en faisant comme si je balançais mes cheveux, j'ai repris ma course, le laissant derrière moi.
Sur la dernière ligne droite, je commence à sprinter jusqu'à l'entrée de la ville. Ugo me rattrappe et fini par s'arrêter quelques mètres plus loin. On marche pour calmer nos respirations et nos pouls, puis il me propose d'aller dans un café.
Un garçon à peine plus âgé que nous, nous accueille. Nous nous installons à une table assez retirée du café.- Merci Ugo. Pour tout ce que tu fais pour moi. J'avais besoin de cette sortie je crois.
- De rien Emma. Souvent on a tendance à vouloir s'enfermer et rester dans nos coins mais c'est la pire chose à faire. Surtout lors d'un deuil. Il faut aller de l'avant même si au début c'est difficile. Il ne faut jamais baisser les bras.
Baisser les bras.
Cette phrase résonne dans ma tête. Je ne l'ai pas oubliée. Et je pense que de l'entendre, me fait du bien, contrairement à ce que j'aurai pensé. Je prends alors la main d'Ugo et la serre fort dans la mienne.
À cet instant, le jeune homme de tout à l'heure revient.
- Qu'est ce que je vous sert ? demande-t-il
Il me regarde plus particulièrement et je me sens gênée.
- Un café et un chocolat chaud s'il vous plaît, tonne la voix de mon petit ami.
Le serveur recule et regarde Ugo de haut puis s'en va préparer nos commandes. Je rigole face au comportement d'Ugo.
Il est jaloux.
Il nous les apportes quelques minutes plus tard, ce qui réussi à nous réchauffer. Ugo me raccompagne chez moi avant de filer à son entraînement, me laissant seule chez moi.
VOUS LISEZ
Crossed Games
Teen FictionEmma joue au basketball depuis toujours. Lorsqu'elle arrive dans son nouveau lycée, elle devient la cible numéro une d'une des cheerleaders. Surtout quand le capitaine des basketteurs la remarque. Des tensions vont se créer jusqu'au jour où Emma va...