Chapitre 16 : L'angoisse

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Une fois dans le bus j'enfonce mes écouteurs sur mes oreilles et j'attends que le trajet se passe. Normalement quand je vais rentrer seulement ma mère sera là. Mon père est parti pour le basket. D'habitude il m'emmène avec lui mais là je ne pouvais pas venir à cause des cours et des nombreux contrôles que j'avais.

Une fois arrivée à l'arrêt de bus, je me dépêche de rentrer car je suis pressée de me poser et de prendre une douche pour enfin laisser cette journée derrière moi. J'espère de tout cœur qu'Ugo n'aura pas eu l'idée de m'attendre devant chez moi car là ça serait le pompon. Lorsque j'aperçois ma maison au loin, je suis soulagée de ne voir aucune voiture devant, à part celle de ma mère, bien différente de celle d'Ugo.

Je rentre enfin chez moi. J'embrasse ma mère et monte pour accéder à la salle de bain. Une dizaine de minutes plus tard, je descends habillée d'un jogging et d'un T-shirt emprunté dans l'armoire de mon père. Je sens la délicieuse odeur des lardons grillés et soupçonne ma mère de faire ses fameuses pâtes à la crèmes et aux lardons. Ma pensée se confirme lorsque j'arrive dans la cuisine et vois ma mère s'activer devant sa poêle. Je commence à mettre la table et propose mon aide à ma mère. Lorsqu'elle me confirme qu'elle n'a besoin de rien, je part m'installer sur le canapé et commence à mettre en route ma série, que je n'ai pas regardée depuis longtemps.

Ma mère fini par m'appeler pour manger. Nous commençons le repas et j'ai droit à l'interrogatoire habituel : « Comment s'est passée ta journée » ; « Qu'est-ce que tu as fait d'intéressant en cours ? » ; « Ça été le basket ? »

Bah oui écoute maman, mon copain a embrassé la fille que je déteste le plus devant moi, j'ai séché presque tous mes cours de la journée, mais sinon tout va bien.

Évidemment je ne lui déballe pas tout ça et lui abrège ma journée. Elle me raconte la sienne. J'aime bien ces petits moments avec ma mère où elle me raconte ses problèmes au boulot et on critique toutes les deux sa collègues en rigolant.

Une fois le repas terminé, je l'aide à débarrasser, puis je monte dans ma chambre. Je ferme la porte derrière moi et m'installe sur mon lit avec mon téléphone. J'envoie un message à Célia pour lui confirmer que j'ai échapper à l'interrogatoire de ma mère et la remercie une nouvelle fois pour cet après-midi, qui a permis de nous rapprocher. Puis nous continuons à parler et à rigoler de tout et n'importe quoi.

Soudain l'angoisse monte en moi et je stress à l'idée de retourner en cours demain. À tout moment, Ugo s'est rendu compte à quel point j'étais nulle et il restera avec Léa.

Toutes seules, les larmes montent et coulent sur mon visage. Je m'emmitoufle dans mon lit en continuant de pleurer. Je fini par m'endormir d'épuisement.

~

- Ouvre les yeux Emma ! Regarde comment Ugo m'embrasse avec passion.

- Non Léa ! Pourquoi tu fais ça ?

- Tais toi ! Regarde ! Tu ne le mérite pas ! Je suis bien mieux que toi !

- Arrête Léa !

- Non ! Tu m'as volé Ugo quand tu es arrivée. À mon tour de le faire maintenant !

- Mais t'es une grande malade !

Je les vois tous les deux, collés-serrés. Ugo un sourire sur le visage. Le même que celui qu'il me fait tous les jours. Il ne semble pas m'entendre à côté de lui. Il me tourne le dos et je vois Léa la tête posée sur son épaule, me regardant avec un mauvais rictus sur les lèvres.

- Je suis là moi Emma !

Je me retourne et vois Thomas qui me tends ses bras. Je lui tourne le dos pour aller vers celui que j'aime, vers Ugo mais je suis comme paralysée. Je ne peux plus bouger. La panique me prends. Ugo et Léa s'éloignent de plus en plus de moi tandis que Thomas, lui, est de plus en plus proche. Je veux fuir. C'est un cauchemar. C'est pas possible. Je vais me réveiller. Je sens qu'on me touche et je vois Thomas, un regard psychopathe qui ne lui ressemble pas du tout. Il me secoue et hurlant mon prénom.

- Emma ! Emma !

~

- Emma ! Chut ma chérie tout vas bien. Je suis là. Ce n'étais qu'un mauvais rêve. Chut tout va bien.

- Maman ! C'était horrible !

- Ne t'inquiète pas tout va bien maintenant. Tu vois tu es là dans ta chambre.

Nous restons là quelques minutes. Une fois mes spasmes, provoqués par mes pleurs passés, ma mère reprends la parole.

- Tu veux m'en parler ma chérie ? Je ne te forces à rien. Je veux juste que tu sache que je suis là si tu veux d'accord ?

Si je lui dit, je vais devoir tout lui expliquer et je n'ai pas envie. Alors je préfère lui mentir plutôt que de tout lui raconter.

- Non ça va. C'était un mauvais souvenir qui a resurgit sous forme de cauchemar. Mais t'inquiète pas ça va mieux. Merci maman.

- Pas de souci ma puce. Je serais toujours là ! Bon, je retourne me coucher. Bisou ma puce, bonne nuit.

- Merci maman. Bonne nuit à toi aussi.

Je me recouche et essaye de me rendormir. Même dans mes rêves Léa est là. Je ne sais pas ce que je lui ai fait pour qu'elle me déteste autant.

Je n'arrive plus à dormir. Je regarde l'heure sur mon réveil : 3h27

Je décide de me lever pour aller dans la salle de bain. Je me passe un coup d'eau sur le visage et j'en profite pour boire un coup.

Je fini par retourner dans ma chambre et réessaye de me rendormir. Je me tourne et me retourne dans mon lit. J'ai beau faire des exercices de relaxations, le sommeil ne vient pas. C'est finalement aux alentours de 4h du matin que je m'endors, les joues encore humides à cause des larmes mais surtout de la fatigue.

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