Chapitre 34 : Buzzer Beater

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Trois semaines plus tard

- OK les filles, écoutez moi, je tonne dans le vestiaire. Ce match, il est décisif. Ça passe ou ça casse. Et ça doit passer. On gagne ce match, on est en finale.

- Oui capitaine, répondent-elles.

- Allez. On y va !

Nous sortons une a une du vestiaire en trottinant, dans nos tenues de matchs oranges et noires assorties aux cheerleaders. Je suis en tête et les filles derrière moi. Lorsque nous arrivons sur le terrain nous sommes acclamées par le public. Les cheerleaders agitent leurs pompoms et effectuent quelques pas de leur chorégraphie sur les côtés.

Évidemment, sachant que c'est un championnat, il y a beaucoup de monde. Y compris mon père, ce qui me fait énormément plaisirs.

Nous nous mettons face au public, alignées avec l'équipe adverse. Une des plus fortes de notre poule. Les arbitres nous séparent et nous saluons le public, sous ses applaudissements. On salue ensuite l'équipe adverse ainsi que leur coach. Une fois ce rituel d'entrée de match effectué, les joueuses se positionnent sur le terrain et les remplaçantes sur les bancs.

Au coup de sifflet, le match commence. Le ballon est tout de suite réceptionné par les filles en face, mais nous arrivons, avec une étonnante facilité, à récupérer la balle et avancer progressivement vers le panier. Les passes fusent et alternent entre Célia, Agathe et moi. Malheureusement la balle est repassée dans le camp adverse et se précipite droit vers notre panier. Les filles se démènent pour réceptionner le ballon et empêcher le tir mais les deux premiers points sont marqués par l'autre équipe.

Le public et les cheerleaders, dans leur uniforme dans les mêmes couleurs que leur basketteuses : orange et bleu, s'en donnent à cœur joie contrairement à nos supporters. Je fais de mon mieux pour ressaisir les filles.

Ce n'est que le début.

~

On est à la fin de la première période. En dix minutes, les scores sont montés à 6 pour les filles en face, contre 4 pour nous. Un seul panier nous sépares.

C'est rien du tout.

- Allez les filles ! je clame, Un panier ce n'est rien, vous le savez aussi bien que moi.

Jade, Agathe, Célia et Pauline ont joué la première période jusque là. Je leur demande si elles vont bien et si elles se sentent de continuer. Elles m'affirment qu'elles peuvent continuer mais je les en empêche et les remplaces par d'autres filles qui n'ont pas encore joué.

L'arbitre annonce la fin de la pause et nous nous repositionnons sur le terrain, les nouvelles joueuses en place.
L'engagement est lancé et nous réceptionnons immédiatement la balle. Les filles sont plus réactives cette fois et nos adversaires n'ont changé que deux joueuses.

Nous avons l'avantage car les filles sont efficaces dans leur passes, elles sont toujours démarquées et elle arrivent à surprendre l'adversaire. La dernière passe est pour moi. Je dribble en esquivant la défense, me positionne pour tirer, lance le ballon et tire.

L'arbitre siffle pour indiquer le point marqué.

- Allez les filles on ne lâche rien, on continue comme ça, je les encourages

La deuxième période se poursuit avec des égalisations, des prises d'avantages et quelques lancers- francs.

La mi-temps arrive très rapidement.

Trop rapidement.

On retourne aux vestiaires pour boire un bon coup et revoir notre stratégie. Louise, qui était sur le banc avec les remplaçantes, me demande si elle peut dire un mots.

- Évidemment, tu resteras toujours capitaine pour nous, je lui confie.

Elle souris à ma remarque et hausse la voix.

- Les filles, annonce-t-elle alors, j'ai analysé le jeu de l'équipe adverse. Elles sont très regroupées pour faire des passes courtes et rapides, ce qui fait que leur mode de jeu est presque impossible a suivre. Mais vous avez bossé là dessus lorsque John Trent était là. Alors vous savez comment vous y prendre. Vous devez détourner leur stratégie à votre avantage. Cela va les déstabiliser et vous gagnerez en efficacité. OK ?

On acquiesce toutes. Il nous reste 5 minutes de pause. On récapitule notre nouveau stratagème pour être sûre de comment gérer la suite du match. L'arbitre nous rappelle à l'ordre et nous demande de sortir des vestiaires.

Nous revenons sur le terrain, Célia, Pauline, Thelma, Zoé et moi placées. Les joueuses de la première et la deuxième période ont été mélangées pour cette troisième partie du match.

Je constate que les joueuses en face ont également changées mais pas toutes. Elles n'ont pas beaucoup de remplaçantes, ce qui peut se montrer désavantageux dans certains cas de figures.

On mène 18 à 13. Ne jamais partir gagnant.

C'est ce que mon père me répétait toujours quand j'étais petite. Je pensais que, comme mon père était un célèbre basketteur, j'avais autant de talent que lui et que je gagnais toujours. Mais lors d'une rencontre, j'avais perdue contre une autre équipe, j'étais triste et en colère. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais perdu. Alors mon père m'avais dit:
"Ce n'est pas parce que tu penses avoir du talent quelque part, que les autres n'en n'ont pas autant. On est tous pareils et d'autres personnes peuvent être toutes aussi fortes que toi ma puce."
Cette phrase m'avais marquée, et je la répète toujours lors de mes matchs. Ce n'est pas parce que l'on mène la danse, que l'on va forcément en ressortir vainqueur. Alors on se bat jusqu'au bout, comme tout le monde. J'ai dis la même chose aux filles. Ne partez jamais vainqueurs parce que la roue peut parfois tourner très vite.

Comme le temps. Le temps qui passe. Le temps qui indique les fins. La fin de la quatrième période. On a marqué le dernier point en lancer franc. Il a départagé les deux équipes. 24 pour elle. 25 pour nous. On a gagné.

- ON A GAGNÉ ! je hurle, On est en finale !!

Toute l'équipe se joint à moi ainsi que le public et, aussi surprenant que cela puisse paraître, les cheerleaders aussi nous rejoignent sur le terrain pour crier et célébrer notre victoire.

Comme bonnes joueuses fair-play, nous saluons et félicitons l'équipe adverse ainsi que leur entraîneur qui nous encourage pour la suite.

Soudain, je vois ma mère traverser le terrain. Mais ce n'est pas de la joie que je vois sur son visage.
C'est de la panique.
Elle a juste le temps de me dire.

- Emma, on doit partir. Maintenant !

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