Crossed Games

Chapitre 32 : La nouvelle capitaine

- Bonjour ma puce, bien dormi ? m'interroge mon père au moment où je passe la porte de la cuisine. 

- Ça va, je réponds simplement, j'ai connu mieux.

Je m'installe à table et commence mon petit déjeuner. Aujourd'hui, je prends les cours plus tard, j'ai un prof qui n'est pas là et heureusement d'ailleurs. Je n'aurai pas eu le courage de me lever tôt ce matin, vu la nuit que j'ai passé. 

Je repense à cet affreux cauchemar et à Léa, qui hante mes nuits. Je sais que pour cette fois, elle n'y peut rien. 

Ce matin, le coach va annoncer qui sera notre nouvelle capitaine. Normalement, Louise aidera le coach à la choisir en plus des avis de l'équipe. Il y a de fortes chances pour que Célia soit choisie. Elle a le profil parfait pour être capitaine. 

Je sors de chez moi, mes sacs de cours et de basket à la main. Vu que je commence plus tard, je dois prendre le bus, Ugo ne pouvant pas m'emmener. J'arrive au lycée et je me dirige dans le hall pour déposer mes cours dans mon casier. J'entends des rires lointains, se rapprocher de plus en plus de moi. Je reconnais immédiatement Léa et ses insupportables copines. Je croise les doigts intérieurement pour qu'elles ne m'aient pas vues. Heureusement, les voix diminuent, signe qu'elles sont parties. Je me retourne lentement pour vérifier et lorsque ma pensée se confirme, je pars directement au gymnase. 

Je suis en avance donc je suis seule. Je me change quand même et je regarde l'emploi du temps sur le tableau d'affichage, qui m'indiquent que le gymnase est libre. Je sors des vestiaires, munie de mon ballon et commence à dribbler. Le basket me fait un bien fou, surtout ces derniers temps et ce qu'il se passe avec ma grand mère. 

Je tire maintes et maintes fois, je cours jusqu'à ce que mes poumons me fassent mal, jusqu'à ce que je ne puisse plus reprendre mon souffle. J'entends les portes des tribunes s'ouvrir et se fermer. Je tourne la tête dans la direction du bruit et j'aperçois un homme, plutôt grand, avec un sweat à capuche bleu marine et une casquette, sous laquelle je peux apercevoir des cheveux poivres et sels. Il porte également des lunettes de soleil, masquant son visage. Malgré son déguisement, je reconnais immédiatement mon père.

- Papa ! je lâche en courant vers lui, qu'est-ce que tu fais là ?

- Coucou ma puce. C'est Rémy qui m'a appelé. Il m'a proposer de faire un entraînement pour ses équipes aujourd'hui. J'ai accepté sachant que ma fille et mon beau fils en font partie.

- T'es le meilleur, je souffle en le serrant dans mes bras, mais comment tu vas faire avec... moi ?

- Ne t'en fais pas, je continuerai de vous préservez toi et ta mère, alors pour aujourd'hui, ce sera Monsieur Trent pour toi. D'acc ?

- OK monsieur Trent, je répond avec un malice, un sourire sur mon visage. 

Mon père me laisse et se dirige vers le bureau du coach. Je continue de jouer jusqu'à ce que j'entende du bruit provenant des vestiaires.

Les filles sont là, je pense 

Quelques minutes plus tard, elles sont presque toutes sur le terrain, ainsi que Louise, mais qui elle, est sur une chaise. Les filles s'échauffent à leur tour et le coach fini par arriver.... seul.

- OK les filles rassemblement ! ordonne-t-il

Nous nous exécutons et nous sommes toutes en arc de cercle devant le coach, Louise à ses côtés. 

- Bien, comme vous le savez, Louise a la cheville cassée. Donc ça signifie pas d'entraînement pour elle. Mais nous avons besoin d'une capitaine pour la remplacer pour les prochains matchs. Je me suis concerté avec Louise mais aussi avec vous pour avoir vos avis.

- La nouvelle capitaine de l'équipe sera, continue Louise laissant sa phrase en suspend

- Emma ! lâche le coach.

Boum. Mon cœur s'arrête. Tout comme le temps autour de moi. Je regarde à droite et à gauche et je vois les expressions de mes coéquipières. Elles le savaient. 

Elles m'avaient toutes choisies pour être leur capitaine pour les prochaines semaines. Elles se regroupent autour de moi et hurlent tout en applaudissant. Je souris, comme une débile et je crois même que je pleure. 

Je suis capitaine. 

Mon pouls est réglé en vitesse fois mille. Je ne m'y attendais pas. Pourquoi m'avoir choisie moi ? Après tout je ne suis arrivée que cette année. 

- Bien, bien les filles, reprend le coach après ce moment de joie et d'excitation, en parlant de capitaine, il y en a justement un qui est présent avec nous aujourd'hui. 

Le coach se retourne et laisse place à mon père qui s'avance, dans sa tenue d'entraînement. Le logo des Lakers est imprimé sur son T-shirt et son short. Des exclamations de surprise s'échappent des bouches de mes camarades, ce qui me fait rire intérieurement. Je tourne la tête vers Célia et mon sourire s'accentue lorsqu'elle regarde mon père avec des paillettes dans les yeux. Je peux voir de la fierté dans le regard de mon paternel lorsqu'il croise le mien. Il a dût entendre la précédente annonce du coach.

- Il sera avec nous aujourd'hui pour votre entraînement, poursuit ce dernier, il est là pour vous aider à progresser bien entendu. Si vous avez des questions c'est maintenant parce qu'après, on bosse jusqu'à la fin.

Un petit silence se fait dans le gymnase puis, mon père le rompt en glissant.

- Je suis peut être grand mais je ne mord pas.

Le coach et lui rigole tout le contraire de moi, qui baisse la tête.

Papa s'il te plaît ne fais pas de blagues tu vas te ridiculiser, je pense.

- Bien, poursuit le coach, si vous n'avez rien à dire, on va commencer. 

- Si attendez, moi j'ai une question, s'exclame Célia

J'avoue que ça m'aurait étonné qu'elle ne demande rien, étant une grande fan.

- Oui je t'écoutes, tu t'appelles ?

- Célia, je m'appelle Célia. Du coup quand est-ce que vous avez appris à jouer au basket.

Ma pauvre Célia, tu ne sais pas dans quoi tu te lances.

- J'étais jeune. Je devais avoir quatre ou cinq ans. C'est mon père qui m'y a initié.

Je vois le visage du miens se fermer. Même s'il aimait ses parents, à chaque fois qu'on parle d'eux, il n'apprécie pas du tout. Et je suis étonnée qu'il le dise comme ça à des jeunes qu'il vient entraîner.

Je suis surprise que la plupart des questions posées à mon père soient majoritairement professionnelles. Personnes ne l'interroge sur sa vie privée et tant mieux.

Une dizaine de minutes plus tard, les questions réduisent jusqu'à ne plus exister. Le coach finit par conclure.

- Allez on bosse maintenant !