Chapitre 30 : Le collier

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Je suis Ugo qui me fait quitter le lycée. On divague dans la ville et il m'emmène dans un petit restaurants, où quelques clients sont en train de manger. Il m'invite à m'asseoir à une table où une petite pancarte avec l'inscription "réservé" est posée dessus.

- Dit donc monsieur, tu ne fais pas les choses à moitié, je le taquine

- Jamais avec toi princesse.

Quelques minutes plus tard, un serveur vient prendre notre commande. J'opte pour un Coca Cola à la cerise et Ugo pour un Seven Up. On en profite pour commander nos plats. Je choisis donc une salade César et lui pour un pavé de rumsteak avec une sauce Roquefort. Une fois le serveur parti avec nos commande, je charie Ugo.

- Après manger, interdiction de m'embrasser toi !

- Oh aller, il proteste, c'est super bon le Roquefort en plus !

- Peut être mais c'est non !

Il râle mais déclare forfait. Nos boissons arrivent en première. Nous trinquons alors à "Nous" d'après Ugo.

Une fois nos plats servis, nous commençons à manger et on parle en même temps. Le repas se passe ainsi pendant une trentaine de minutes.

À la fin, Ugo paye pour nous deux, malgré mon insistance pour faire moitié moitié.

J'allais prendre la route pour aller au lycée, mais Ugo m'attrape et m'emmène autre part. Nous arrivons dans un parc, plutôt désert vu l'heure qu'il est. Nous nous baladons, main dans la main et encore une fois on bavarde. Lorsque nous arrivons au niveau d'une fontaine, Ugo s'arrête et je me retrouve face à lui. Là il fourre sa main dans sa poche et en sort une petite boîte.

- Emma, commence-t-il, ça va faire trois mois qu'on se connaît toi et moi. Depuis que je t'ai vue à la rentrée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé en moi, mais je n'avais jamais vécu ça avant. Certes j'ai eu des copines, mais des comme toi, jamais. Je te promet que tout ce que je fais avec toi, je ne l'ai fait avec personne d'autre. Et j'espère que, ce que j'ai fait jusqu'à maintenant t'a plu. Parce que je suis hyper maladroit alors bon.

Sa phrase m'arrache un rire. Mes joues chauffent et je sais que ce n'est pas à cause du froid du mois de novembre, mais bien à cause d'Ugo.

- Tu sais, je t'aime Emma. De tout mon cœur, poursuit-il, et j'espère que nous deux, ça ira loin. Le plus loin possible.

Il ouvre alors la boîte et ce que je vois à l'intérieur, m'émerveille. Un magnifique collier, avec comme pendentif, une rose. Il est très simple, mais en même temps superbe.

Une rose. La fleur préférée de ma grand-mère

- Il est magnifique, je lâche ébahis, tu... je sais pas quoi dire.

- Tourne-toi je vais te l'attacher, m'indique-t-il

Je m'exécute et me retrouve dos à lui. Il m'attache le collier. J'attrape le pendentif et le titure entre mes doigts. La fleur est formée avec du métal et un strass orne la fleur, au niveau des pétales.

- Alors il te plaît ? me demande-t-il

- Ugo, il est incroyable. Merci vraiment. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me touche.

Je m'approche de lui pour l'embrasser mais je me rappelle du contenu de son repas. Alors je lui met une feinte et je m'approche de son oreille pour lui susurrer.

- Je t'avais dis que je ne t'embrasserais pas.

- Hé !

Je recule, un rictus sur les lèvres, fière de mon coup. Je lui tourne les talons et commence à avancer pour rentrer au lycée, mais il m'attrappe le poignet, me tire vers lui et je me retrouve face à lui, mes mains machinalement posée sur son torse. En une fraction de seconde, il s'approche de moi et m'embrasse. À son tour, il recule et affiche le même rictus que le miens quelques secondes avant.

- T'es con, je marmonne

Ma remarque le fait éclater de rire, et nous repartons, main dans la main, en direction du lycée, pour finir notre journée de cours.

~

Une fois ma dernière heure passée, je pars en direction de l'hôpital pour aller voir ma grand-mère. Lorsque j'arrive, je ne passe pas par l'accueil, connaissant maintenant sa chambre. Je suis dans l'ascenseur et au moment où il s'arrête au deuxième étage, je sors et me dirige vers ma grand-mère, avec une rose, comme à chaque visite, et un croissant, parce que les repas ici sont "fades" d'après elle.

Je toque à sa porte et j'entre. Lorsque je la vois, je souris immédiatement et je vais la serrer dans mes bras. Je dispose la rose dans le vase que j'avais apporté il y a quelques jours et je lui donne son croissant.

- Tiens mamie, c'est pour toi.

- Ah ma caille, tu es adorable, merci.

Je lui raconte les péripéties de ma journée mais elle me coupe et approche sa main de mon cou. Là, elle prend le pendentif entre ses doigts et elle l'admire.

- Il est magnifique ce collier ma caille, c'est un nouveau ?

- Oui, c'est Ugo qui me l'a offert aujourd'hui. Il m'a emmené au restaurant à midi. Après on est allés au parc et il m'a offert le collier à ce moment là.

- Il est vraiment super ton petit copain. J'aimerai bien le rencontrer. Avant d-

- Oui mamie, je la coupe en posant ma main sur la sienne, tu le rencontreras, je te le promet.

Elle affiche un sourire triste, et je lui rends le même.

- Si tu veux, je reprends, on viendra te voir tous les deux demain.

- Oui pourquoi pas ! Tu sais ma caille, ton Ugo, il me rappelle beaucoup ton grand-père.

- Ah oui ?

- Oui ! Il était formidable. Il me faisait toujours des petites attentions, sans que je ne fasse rien. Il voulait me faire plaisirs, et ça lui faisait aussi plaisirs. On s'est rencontrés, on avait, vos âges à Ugo et toi. Il venait toujours me voir quand j'avais fini l'école. La sienne était à à peine un kilomètre de la mienne. Et tous les jours il m'apportait des fleurs, ou des petites choses similaires. Et tous les jours il me comblait de bonheur. Jusqu'à son dernier souffle j'étais heureuse. Et je le suis toujours maintenant, car j'ai que de bons souvenirs avec lui. Je l'aimais d'un amour fou et inconditionnel ton papi. Comme toi tu aimes ton Ugo. Alors ma caille, je n'ai qu'une chose à te dire. Profite de la vie et des bons moments que tu passes avec Ugo avant que la vie ne vous sépare. Car s'il y a bien une chose que ma longue existence m'a apprise, c'est que la mort peut tomber à n'importe quel moment. Et on réalise trop tard qu'on n'en a pas assez profité.

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