Crossed Games

Chapitre 22 : Face cachée

TW : Harcèlement
Bonne lecture !

Je me décole d'Ugo, haletante. Sa bouche est entre-ouverte et ses lèvres sont gonflées marquant mon passage sur celles-ci. Nous nous regardons l'un l'autre et un sourire se dessine sur le visage d'Ugo. Je lui rends et le prends dans mes bras.

- Je suis tellement désolé Emma. Tu peux pas savoir à quel point. Je te demande pardon princesse

Il m'appellée princesse. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce surnom et cela me réchauffe le coeur.

- Je te pardonne Ugo, je te l'ai dit. Je comprends totalement et moi aussi je suis désolée de t'avoir laissé attendre aussi longtemps. Tu ne mérites pas ça.

Nous nous serrons une dernière fois puis nous partons, main dans la main en direction du parking rejoindre ma mère qui m'attends.

Lorsqu'elle nous aperçois, je vois son visage s'illuminer et un sourire apparaît sur ses lèvres. Inconsciemment, je serre la main d'Ugo plus fort. Il est à mes côtés et c'est le plus important.

- Bonjour madame, la salut-il

- Bonjour Ugo, comment vas-tu ?

- Très bien merci. Mieux maintenant, répond-t-il en me regardant.

Je sens le rouge me monter au joues. Alors que coupe.

- Bon on rentre ? Tu veux venir manger à la maison ? je lui propose

- Oui pourquoi pas, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, accepte-t-il tournant son regard en direction de ma mère

- Avec plaisirs Ugo, tu es toujours le bienvenue.

- Merci beaucoup

Nous finissons par partir, ma mère de son côté. Ugo et moi du nôtre.

Une fois installée dans la voiture, Ugo ne démarre pas tout de suite. Il ferme sa portière et me dévisage. Un silence s'installe pendant notre échange. Il fini par rompre le contact visuel puis démarre.

Quelques minutes plus tard, je franchi le seuil de ma porte, suivie de près par Ugo. Il me tient toujours la main. J'avance un peu plus dans le salon, quand je découvre mon père avec... mon coach.

Évidemment, je lui avais proposé de passer à la maison. Lorsque mon père s'aperçois de ma présence ainsi que de celle d'Ugo, il vient à notre rencontre. Il m'embrasse d'abord puis sert la main d'Ugo.

- Comment vas-tu mon garçon ?

- Très bien monsieur merci. Et vous ?

- Oh, ça va pas trop mal non plus.

Je laisse Ugo dans le salon deux minutes, le temps de remonter mes affaires. Je prends ensuite cinq minutes pour aller sur mon téléphone. Je m'aperçois que j'ai une dizaine de notifications, venant toutes d'Instagram. Je déverrouille mon portable et je suis effrayée par ce que je vois.

Un compte sur le lycée nous montres Ugo et moi en train de s'embrasser Certes, il n'y a rien de grave jusque là. Bien sûr, j'ai été identifiée sur la photo ainsi qu'Ugo.

Je regarde ensuite les commentaire. Les insultes fusent toutes à mon égard:
"Tu ne mérites pas Ugo" ; "Vous avez vu sa dégaine ?" ; "Je préfère largement Léa" et bien encore.

Les larmes ont commencées à monter. Mais le pire étaient dans mes messages. Plein de gens que je ne connais pas m'ont rabaissées et humiliées.

C'en était trop. J'ai éclaté en sanglot. Je me suis allongé sur mon lit et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps dans mon oreiller.

J'ai entendu frapper à la porte. J'ai essayé de sécher mes yeux mais c'était peine perdue. Ils étaient rouges et gonflés. La porte s'est ouverte sur Ugo.

- Emma ? On va mang..

Il n'a pas fini sa phrase. Il me regarde et lorsqu'il voit mon téléphone, il semble comprendre tout de suite. Il court jusqu'à moi et me prends dans ses bras. Il me console et m'embrasse sur la tempe.

- Chut Emma, tout vas bien

- Pourquoi les gens sont méchants ? Qu'est-ce que je leur ai fait ?

- Tu n'as rien fait de mal Emma. Ils sont justes jaloux. Je sais que de dire de les ignorer c'est facile mais c'est la meilleure chose à faire. Crois-moi. Je suis passé par là aussi.

Silence. Comment ça il est aussi passé par là ?

- Comment ça ?

- Tu crois vraiment que j'ai toujours été le mec le plus populaire ? lâche-t-il en rigolant

- Bah oui, t'as tout pour plaire.

- Peut être que maintenant oui. Mais avant c'était tout le contraire Emma.

Nouveau silence.

- Racontes-moi

Je regrette tout de suite mes mots. Je sens Ugo se tendre à côté de moi. Il se redresse pour s'installer plus confortablement et m'indique de m'asseoir à coté de lui. Je m'exécute et il me prends dans ses bras. Il s'éclaircit la voix, puis commence sont récit.

- Alors voilà. Avant le lycée, je n'était qu'un pauvre mec qui était le "dépressif", le paria. Personne ne m'aimait. Je me faisait insulter tous les jours et des fois, les mecs les plus populaires, mais surtout les plus cons me frappais. Ça m'est arrivé de saigner. Tout le monde se moquait de moi. On m'humiliait. Tous les jours.

- C'est horrible, je lâche dans un murmure

- Oui. Et puis un jour, une fille est arrivée, avec son frère jumeau. Comment tu peux t'en douter, il s'agit de Léa et Thomas. Thomas à été comme un frère pour moi à cette époque là. Il me défendait et, sachant qu'il avait une carrure assez imposante, les connards ne venaient plus m'embêter. Léa elle, m'a aidée a sortir de cette dépression dans laquelle j'étais. Car oui j'étais en dépression.

Je laisse échapper un hoquet de surprise. Je me rends compte que je ne connait pas aussi bien Ugo que je le pensait. Je le sers alors plus fort, pour lui montrer a quel point je le soutient.

Il s'apprête à continuer quand ma mère frappe à la porte. Je sais quand c'est elle.

Je lui dit d'entrer et elle nous regarde tous les deux. Ugo et moi enlacés. Elle sourit et prends la parole.

- On mange les loulous.

- D'accord maman, on arrive.

Je regarde Ugo. Il n'a pas de larmes. Mais il est tendu. Je le sais. Alors je l'embrasse et je me lève en lui tirant la main pour l'entraîner avec moi.

Je sens que cette histoire est loin d'être terminée.