Chapitre 31 : C'est impossible !

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Ça fait vingt minutes que j'ai quitté l'hôpital. Je suis maintenant dans le parc à côté de chez moi. J'ai bien sûr préalablement posé mes affaires dans ma chambre avant de sortir. Je suis seule et cette solitude me fait du bien. J'aime bien faire ça des fois, sortir et me poser, en écoutant les quelques oiseaux qui restent pour une période assez tardive de l'année.

Lorsque le froid commence à s'emparer de moi, je décide de rentrer. J'ouvre ma porte d'entrée et je découvre ma mère dans la cuisine en train de préparer à manger, avec mon père. Je les saluent et les embrassent puis je file me laver. D'habitude quand j'ai entraînement au lycée je me lave là-bas, mais ce matin j'étais trop préoccupée de ce qu'il se passait que j'ai totalement zappé.

Lorsque je redescends, ma mère me demande de mettre la table, ce que je fais. Puis elle m'arrête en me saisissant le bras. Là elle m'observe et je sais déjà ce qu'elle va relever.

Mon collier

Ma pensée se confirme lorsqu'elle se saisit du pendentif et l'observe. Elle le retourne et l'examine de plus près. Elle souris et elle murmure.

- U et E. Vos initiales c'est ça ?

- De quoi tu parles maman ?

- De ton collier ma chérie, regarde, un U et un E sont gravé au dos de la rose.

Je baisse la tête et je me rends compte qu'elle a raison. Nos initiales sont gravées sur le pendentif.

Il a fait gravé nos initiales dessus.

Mon père arrive aux côtés de ma mère et il observe à son tour le collier. Il est aussi émerveillé que sa femme et moi l'étions.

- Il est vraiment super ce garçon ma puce, me confie-t-il, je suis contente qu'il prenne autant soin de toi. Et surtout en ce moment.

- Merci papa. Oui c'est un garçon en or. C'est pour ça que je l'aime !

- Oui on n'en doutes pas.

Après ce petit moment découverte, on passe à table. J'en profite pour leur raconter l'accident de ce matin, et mon repas de ce midi. Je supçonne ma mère d'avoir été au courant avant moi, vu la réaction bien prémâchée qu'elle affiche. Je rigole intérieurement et écoute à mon tour leurs problèmes de travail.

Une des collègues à maman a, je cite, "mal fait son boulot et s'est empressée de me le redonner". Avec mon père on éclate de rire et on juge cette collègues en question, tous les trois. On sait que ma mère ne l'aime pas trop alors lorsqu'elle nous raconte ce qu'elle fait, c'est critiques et fous rires assurés.

Le repas fini, j'aide une dernière fois mes parents et je monte dans ma chambre. Je regarde les quelques messages que j'ai reçu et je parle un petit peu à Ugo. Je fini par m'endormir au bout d'une heure de papotage.

~

- OK les filles rassemblement ! hurle le coach.

On s'exécute et on se retrouve toutes autour du coach.

- Comme vous le savez, Louise s'est blessée. Donc pour la remplacer, on va élire une capitaine provisoire. J'ai choisi moi-même une leadeuse qui me semble parfaite. Aucune protestation ne sera acceptée. Si l'une d'entre vous n'est pas d'accord, elle devra être obligée de quitter l'équipe.

Le suspens est énorme. Je m'attends alors à entendre le nom de Célia ou de Jade prononcé par le coach.

- Saluez votre nouvelle capitaine, Léa ! s'exclame-t-il

Quoi ?!

Toutes les filles se mettent a l'acclamer alors que j'aurais juré qu'elles la critiquaient toutes autant.

- Mais coach !

- Emma j'ai dit, pas de protestations !

- Oui mais coach, elle ne fait même pas de basket !

- Emma ne discute pas et va saluer ta capitaine. Sinon tu sais ce qu'il t'attends.

- Je suis désolée coach, je proteste, mais non je ne peux pas saluer une fille qui agite des pompoms et qui ne sait même pas tenir un ballon.

- Emma, dernier avertissement !

- Coach, elle ne sait pas jouer au basket, c'est une garce avec tout le monde ! Elle ne saura pas mener notre équipe !

- OK Emma, tu es virée de l'équipe

Un silence se fait dans le gymnase. Là ma soit disant nouvelle capitaine s'approche de moi. Son visage se retrouve à quelques centimètres du miens. Un mauvais rictus est dessiné sur son visage. Je la fusille du regard.

- Coach, si vous la nommez capitaine, elle ne vous apportera que des défaites. Elle ne connaît aucune règles du basket et elle ne sait pas y jouer !

- Très bien Emma, si tu insistes, tu es virée du lycée ! Tu sors maintenant.

- Mais coa-

- Ne m'appelle plus coach, je ne suis plus ton professeur. Tu prends tes affaires et tu quitte le lycée. Tout de suite !

Je regarde autour de moi, les yeux de mes amies sont vides. Seule Léa une lueur mauvaise dans le regard.

- Je t'avais dis que tu allais le regretter, me susurre-t-elle

- Non coach s'il vous plaît !

À son tour, son regard est vide. Et d'un coup, ils commencent tous a murmurer les mêmes mots en même temps. Au début, ils sont incompréhensibles. Et puis petit à petit, ils deviennent de plus en plus clair. Ils se mettent tous alors à s'exclamer en cœur.

- Dehors Emma. Dehors Emma. Dehors Emma.

La voix pleine de désespoir je hurle

- Non, s'il vous plaît !

Des larmes commencent à couler le long de mes joues. Léa se joint aux autres, mais son regard reste bien vivant. En même temps de prononcer ces mots, elle me fait un signe d'au revoir de la main. Et je peux lire sur ses lèvres " bye, bye"

- Non ! je supplie, s'il vous plaît, non, non, non !

~

Je me réveille en sursaut. Je suis pleine de sueur. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je dois poser ma main dessus pour la calmer. Je crois que quand je criais dans mon cauchemar, j'ai réellement crié car la lumière du couloir s'est allumée. Ma mère se trouve dans l'embrasure de la porte.

- Tout va bien ma chérie ?

- Oui maman, j'ai juste fais un cauchemar. T'inquiètes pas, retourne te coucher.

- OK, si tu as besoin, tu n'hésites pas.

- Merci maman.

Elle referme la porte et la lumière du couloir s'éteint. Je saisis ma bouteille d'eau qui est a côté de mon lit et je laisse couler le liquide dans ma gorge.

Ce n'était qu'un cauchemar. Ugo a dit que le coach allait choisir à l'unanimité, je me rassure.

Je regarde mon téléphone qui indique 3h16. Je me recouche et j'arrive tant bien que mal à me rendormir.

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