Brianna

Le reste de la soirée se passe de manière beaucoup plus calme. Hari raconte à ma famille son intention de me nommer Directrice Générale de Stanford Edition dès que nous serons mariés.

— Bree n'aura pas besoin d'être constamment dans les locaux de l'entreprise.

— Je vais donc pouvoir candidater à l'UNY, j'ajoute.

— Je me demande comment tu comptes faire une fois que le bébé sera là, grommelle mon père.

Sonia passe un bras autour de ses épaules :

— Les six grands-parents seront là pour ça.

— Huit grands-parents, la rectifie ma mère, les parents d'Hari sont tous les deux remariés.

Un petit sourire se dessine au coin de mes lèvres :

— Pour le mariage, nous allons y réfléchir dès cette semaine, ajoute Hari.

Le regard de ma belle-mère se pose sur moi:

— Je suppose que tout cela veut dire que notre séjour entre femmes sur la Côte d'Azur, l'été qui vient, devra attendre ?

— Oui, je grimace.

Elle lève les yeux au ciel, une expression amusée sur le visage. Le dessert fini, ma mère et moi l'aidons à débarrasser tandis que mon père, Bobby et Hari se mettent à la vaisselle. Nous éclatons de rire en chœur les regardant faire tels des enfants qui ne cessent de se chamailler. Eponge et produit fusent aux quatre coins de la pièce. En un rien de temps la cuisine se retrouve sens dessus dessous, si bien qu'il s'écoule encore une bonne heure avant que nous ne prenions congé.

Sonia et mon père nous raccompagne jusqu'à l'ascenseur. Ma mère et Bobby, quant à eux, nous quittent dans la rue pour regagner un petit hôtel non loin de là.

— Rendez-vous à 10h00 pour un brunch Bobby, Hari, toi et moi, dit ma mère.

J'acquiesce :

— Promis.

Elle me serre contre elle tout en m'embrassant le front. Bobby passe un bras aimant autour de sa taille. Hari et moi le saluons rapidement puis, main dans la main prenons la direction de la maison. Owen nous récupère au passage malgré l'heure tardive. Le trajet se termine dans un silence reposant, comblé par les douces notes du Casse-Noisette. Lorsque nous arrivons, tout le monde dort à poing fermé à l'exception de Lewis et Eleanor qui attendaient notre retour devant une comédie romantique.

Hari et moi retirons nos manteaux puis préparons quatre décaféinés avant de nous installer au salon avec eux. Je leur raconte comment s'est déroulé la soirée faisant attention à n'omettre aucun détail. Notre couple d'amis m'écoute avec attention. Du coin de l'œil, je vois mon fiancé extirper son téléphone de sa poche. Ses doigts s'activent à toute vitesse sur l'écran tandis qu'il tend l'oreille tant bien que mal.

— Nous sommes donc convenus de nous marier le plus rapidement possible, je conclus en sirotant ma boisson.

Le visage d'Eleanor s'illumine instantanément :

— Pourquoi n'organiserions-nous pas un double mariage ? Quelque chose de simple avec nos familles et nos amis les plus proches, loin des caméras. (Elle marque une courte pause. Ses yeux pétillants jonglent entre nos visages.) Qu'en dîtes-vous ?

— Bonne idée, approuve Lewis.

— France ou Angleterre ? je les questionne, taquine.

— Aucun des deux, s'esclaffe El. Finalement nous avons opté pour la Côte Amalfitaine, dans le Sud de l'Italie.

Elle allume son téléphone et me montre quelques photos d'un magnifique petit village coloré, construit en flanc de falaise.

— Étant donné que nous partons sur un mariage en petit comité, en passant par quelques contacts et en nous y prenant vite pour les logements, nous pourrions partir sur un mariage aux alentours de fin février-début mars, au lieu de juin comme nous l'avions initialement prévu.

Fin février-début mars. J'en serai à deux mois de grossesse, ce qui veut dire que mon ventre ne se verra pas encore beaucoup. Je lance un regard interrogateur à mon fiancé toujours occupé sur son téléphone.

— Haz ? (Il relève la tête.) Qu'en dis-tu ?

Son téléphone vibre entre ses mains. Il le glisse dans sa poche non sans y jeter un rapide coup d'œil.

L'ombre d'un sourire effleure ses lèvres :

— Je suis d'accord.

**

Après un dernier décaféiné, Lewis s'effondre de fatigue sur le canapé et Hari disparaît à l'étage où Hayden l'appelle d'une voix endormie. Profitant d'un moment entre femmes, Eleanor et moi établissons une première liste des invités ainsi qu'une répartition des tâches pour l'organisation. Chose faite, elle me souhaite une bonne nuit et va se coucher.

Le corps fatigué, mais l'esprit encore vif, je regagne la salle de bain où je me précipite sous la douche. La douce chaleur de l'eau chaude me fait frissonner agréablement.

— Je peux me joindre à toi ?

Je tourne la tête. Hari ouvre la porte de douche, nu comme un ver. Je m'écarte un peu afin de lui faire une place. Se glissant derrière moi, il referme la porte et attrape le savon. Les yeux fermés, je me laisse aller entre ses bras tandis que ses mains baladeuses s'aventurent le long de ma gorge, de mes seins et de mon ventre, jusqu'entre mes cuisses. Son pouce et son index s'attaquent à mon bourgeon de chair dans des gestes tortueux. Un spasme de plaisir me parcourt l'échine.

— Hari...

Ses lèvres s'étirent contre le lobe de mon oreille :

— À peine quelques caresses et tu es déjà toute mouillée, me taquine-t-il la voix rauque. (Je gémis.) J'ai très envie de te baiser. (Ses caresses s'arrêtent.) Maintenant.

Sans plus de cérémonie, il lâche le gel douche et m'empoigne par les hanches. Mon cœur bondit d'excitation. Ma poitrine plaquée contre le mur carrelé, il m'empoigne les poignets qu'il remonte au-dessus de ma tête. L'eau chaude dégouline en cascade sur nos corps recouverts de mousse.

Dans un puissant coup de rein, il me soulève m'arrachant un cri de plaisir. Son corps claque contre le mien tandis qu'il me pilonne encore et encore, ses doigts entrelacés aux miens. Nos bruits de plaisir, étouffés par celui de l'eau, se font écho. Hari accélère ses coups de boutoir, la tête enfouie dans le creux de mon cou. La caresse de son souffle saccadé, mélangée à la sensation de l'eau et de nos corps enchevêtrés, suffit à me faire tourner la tête. Mon être entier se crispe voluptueusement sur le point de céder à l'extase.

Is maith liom thu, mo gra, souffle mon fiancé d'une voix profonde et tremblante. Je t'aime mon amour. Anois agus go deo.

Maintenant et pour toujours.

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Au Premier Regard (tome 2) EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant