Hari

Une fois dans la ville, nous déposons Lewis et Eleanor chez eux, puis Owen nous conduit chez les Andrews où nous sommes attendus pour dîner. La dernière partie du trajet se fait dans une drôle d'atmosphère. Bree ne cesse de verrouiller et déverrouiller son téléphone relisant le même message.

— Un problème ?

Elle tourne la tête vers moi.

— Juste Fanny qui voulait savoir si nous étions bien rentrés comme prévu. (Elle range son téléphone dans sa poche.) Elle organise une petite soirée chez elle demain soir, avec la bande, ajoute-t-elle. Je lui ai répondu que je viendrai seule.

Sympa. Elle m'adresse un sourire furtif puis descend de voiture. J'en fais de même, l'esprit échauffé. Je récupère nos bagages et la suit jusque dans le grand hall d'entrée.

— J'aurais cru que tu resterais chez ton père et Sonia jusqu'au mariage de ta mère au moins.

Elle hausse les épaules.

— J'ai des choses à faire à Spring Valley.

— Mon cul oui, je marmonne dans ma barbe. (Elle me jette un regard réprobateur. J'ajoute d'une voix un peu plus forte :) Quitte à fuir, tu pourrais au moins être honnête et admettre que tu cherches à mettre le plus de distance possible entre nous.

— Et j'ai raison de le faire.

— C'est ce que tu crois.

Nous montons dans l'ascenseur. Les portes se referment sur nous. Avant même que nous n'entamions la montée, j'appuie sur le bouton afin de les garder bloquées et attrape Brianna par la taille. Une lueur surprise parcourt ses yeux tandis que je la tire à moi. Mon regard se perd dans le sien.

— Tu as tort, je souffle.

J'écrase mes lèvres contre les siennes et l'embrasse avec fougue. Ses miens viennent cogner contre mon torse sans grande conviction. Que sa raison le veuille ou non, son corps se laisse complètement aller entre mes bras. Tout en l'embrassant, je fais glisser mes mains sous ses fesses et la plaque contre le miroir du fond. Elle enroule ses jambes autour de ma taille et glisse ses mains derrière ma nuque. Ses hanches ondulent contre mon bassin dans des mouvements provocateurs. J'attrape ses collants et sa culotte que je lui retire à moitié de façon à pouvoir accéder au point sensible entre ses cuisses. Un gémissement étouffé s'échappe de ses lèvres, absorbé par notre baiser. Mes doigts se mettent à la caresser. Son corps s'électrise à leur toucher. Je relève la tête rapproche ma bouche de son oreille.

— Toujours prête à mouiller pour moi, je souffle d'une voix rauque.

— Tu ne respectes pas les règles, rétorque-t-elle une pointe d'accusation dans la voix.

Je ne peux réprimer le rire furtif qui s'échappe de mes lèvres à l'entente de sa remarque : la règle du « pas de sexe avant que nous n'ayons réglé la situation ».

— Tu peux parler. Tu te souviens de ta promesse de ne fuir en courant ?

Elle tente de répondre mais je pince son clitoris, avant que les mots n'aient le temps de sortir de sa bouche, envoyant une onde de plaisir à travers son corps.

— Ne compte pas sur moi pour être un bon garçon, vilaine fille.

Je cale ma tête dans le creux de son cou où je suçote la peau avec avidité. De ma main libre, je déboucle la ceinture de mon pantalon que je fais glisser le long de mes jambes en profitant pour me débarrasser de mon boxer par la même occasion. Mon pouce et mon index continue de s'acharner contre le clitoris de ma belle dont le corps est coincé entre le mien et le miroir. Une fois sûre qu'elle est prête, je retire ma main, la soulève et la pénètre d'un coup de rein vif. Un cri d'extase lui échappe tandis que je m'enfonce dans la profondeur de ses plis. Je ferme les yeux. Son souffle rapide vient caresser ma peau. Ni elle, ni moi ne bougeons.

Je reste parfaitement immobile après plusieurs jours passés sans la beauté et la simplicité de cette connexion qui, malgré les tourments, nous permet d'être au plus proche l'un de l'autre. Brianna s'impatiente et se met à onduler des hanches me forçant à en faire de même. Putain, que c'est bon.

Lorsque je relève la tête son regard noisette capture le mien. Je passe un bras autour de sa taille et la tire à moi tandis qu'elle se cramponne à ma nuque. Nos corps se mouvent l'un contre l'autre dans une harmonie lente et sensuelle. Nos souffles se heurtent.

Je sens mes lèvres s'étirer en un sourire malgré moi.

— Tu vois que l'abstinence n'est pas faite pour nous, je la charrie.

Elle lève les yeux au ciel. Je donne un coup de rein un peu plus puissant tout en faisant pression contre son point sensible à l'aide de ma paume. Elle crie, rejette la tête en arrière. J'accélère le rythme, le mouvement de mes hanches se calant sur celui effréné de mes doigts. Bree se met à trembler entre mes bras.

— Putain.

Ses jambes font pression sur ma taille de façon à me rapprocher au maximum d'elle. Ma bouche près de son oreille, je lui susurre des mots coquins qui la font frémir. Le bat de mon corps se met à me tirailler mais je prends sur moi afin de faire durer le plaisir. Ce n'est qu'une fois que le corps de Brianna se relâche que j'en fais de même me laissant aller en elle, envahi par l'onde de plaisir qui parcourt le moindre de mes muscles. Une fois de plus, je cale ma tête dans le creux de son cou, aux anges.

— Le sexe ne règle pas tout tu sais ?

Quoi ? Je relève la tête, les sourcils froncés.

— Tu n'es pas sérieuse ?

Elle ne répond rien se contentant de soutenir mon regard. Merde Bree. Je me détache d'elle et me rhabille à la va vite. Elle en fait de même visiblement décontenancée par ma réaction. Je passe nerveusement une main dans mes cheveux et me tourne face à elle.

— Ecoute, je sais que j'ai merdé d'accord ? Oui j'aurais dû être honnête avec toi et te dire la vérité quant au pari avant que Gwenaëlle ne vienne ajouter son grain de sel, malheureusement ça n'a pas été le cas. (J'appuie sur le bouton dans un coup sec et poursuis :) Maintenant, je ne peux pas non plus prétendre regretter toute la chose, car cela reviendrait à regretter chacun des moments passés avec toi, or ça n'est pas le cas.

Les portes s'ouvrent sur le corridor de l'étage des Andrews. J'attrape les bagages tout en jetant un coup d'œil à Bree par-dessus mon épaule et lui demande :

— Peux-tu en dire autant ?

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Au Premier Regard (tome 2) EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant