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Brianna

Les vibrations de mon téléphone résonnent à travers ma chambre. J'ouvre difficilement les yeux tout en grommelant. Un coup d'œil au réveil numérique posé sur ma table de nuit me fait savoir qu'il n'est ni plus ni moins que trois heures du matin. J'allume ma lampe de chevet et me redresse. Qui que ce soit, ils vont m'entendre. J'attrape mon téléphone. La surprise s'empare de moi tandis que le prénom de Hari s'affiche sur mon écran.

— Hari ?

Son rire habituel me parvient de l'autre côté de la ligne me faisant frémir.

— Salut, bébé.

Je me laisse retomber contre le matelas.

— Tout va bien ?

— Oui, enfin non... (Le doux bruit de fond derrière lui me fait savoir qu'il est probablement entrain de faire les cents pas.) Je n'arrivais pas à dormir. (Il soupire, se laisse tomber sur son lit.) Tu me manques, ajoute-t-il.

— Au point de me réveiller en pleine nuit ? je le charrie la voix pâteuse.

— Il y a eu du changement du côté de mon père et Hortense.

— Sérieux ?

— Hmmm mmm.

Je me redresse sur le coude, la curiosité piquée au vif.

— Quel genre de changement ?

— C'est compliqué à expliquer.

— Hari...

— Tu es seule ? demande-t-il changeant de sujet.

— Oui. Dans ma chambre.

— Bien.

Je l'entends prendre une longue inspiration.

— Allonge-toi sur le dos.

— Qu...

Sa voix autoritaire m'interrompt instantanément :

— Fais ce que je te dis.

Je m'exécute en bronchant. Il n'est pas possible.

— Et maintenant ?

— Ferme les yeux. (D'accord...) Baisse ton shorty. (Je soulève les hanches et retire le vêtement que je pose à côté de moi.) Laisse ta main glisser entre tes cuisses.

— C'est moi où cette conversation est en train de tourner en téléphone rose ?

— Chut, souffle-t-il dans un rire.

Je m'humecte les lèvres et inspire lentement. Mes doigts se posent sur mon petit bourgeon de chair entre mes cuisses. Un doux frisson me parcourt le long de la colonne vertébrale tandis que j'entends Hari grogner de l'autre côté du téléphone.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Exactement la même chose que toi, répond-il.

Sa voix est rauque, éraillée. Je frémis.

— Caresse-toi.

Je commence à bouger mon pouce et mon index en de petits cercles contre mon clitoris. Une onde de plaisir me parcourt le corps. J'aspire ma lèvre inférieure entre mes dents.

— Alors ?

Je lui réponds dans un gémissement, mes doigts accélérant la cadence. J'insère un index en moi et fais comme Hari à l'habitude de faire : caresser et pincer en même temps. Je l'imagine, me visualise sa tête entre mes jambes ses lèvres et sa bouche contre mon point sensible tandis qu'il me donne du plaisir. Ses râles rauques et saccadés me parviennent de l'autre côté de la ligne, presque comme s'il était là.

— Si je le pouvais, là tout de suite, je te baiserais à t'en faire tout oublier.

— Hari...

— Tu aimerais ça, pas vrai ? poursuit-il sensuellement.

Bordel. Bien sûr que oui. Nos corps l'un contre l'autre, nos cris emplissant la pièce autour de nous, son bras autour de ma taille, sa tête dans le creux de mon cou où il sucerait avidement la peau comme il sait si bien le faire. Je peux sentir mon corps se mettre à trembler rien qu'en imaginant la scène. Mes gestes se font plus vifs, plus rapides.

— Je suis sûr que tu en fantasmes autant que je fantasme de ta bouche autour de ma bite, poursuit-il.

J'enfouis mon visage dans mon oreiller de façon à étouffer mes gémissements de plus en plus incontrôlés.

— Jouis pour moi.

— Mmmm...

L'onde de plaisir me parcourt de la tête aux pieds. Mes muscles se contractent. Je peux l'entendre grogner une dernière fois tandis qu'il se laisse à son tour emporter par l'extase. Nos voix s'appellent à l'unisson. Mon corps se tend quelques instants avant de retomber contre le matelas. Un silence apaisant s'installe entre nous, interrompu de temps à autre par le bruit de nos respirations effrénées.

— Je sais que je te l'ai déjà dit, mais tu me manques, finit-il par souffler dans un murmure.

— Tu me manques aussi.

Je rouvre lentement les yeux et me redresse un peu.

— Un peu plus de deux jours et nous serons ensemble, je dis mes lèvres étirées en un sourire bien qu'il ne puisse pas le voir.

— Essaie de bien dormir d'ici là pour prendre des forces, parce que tu peux compter sur moi pour rattraper le temps perdu et te baiser jusqu'à plus soif.

Des images de nos différents ébats me reviennent en tête malgré moi me forçant à serrer les cuisses.

— Hari !

Il émet un petit rire.

— Oui, c'est bien le prénom que tu dois crier.

Je rouspète, exaspérée.

— Tu n'es qu'un per...

— N'oublie pas de rêver de moi entre tes cuisses les nuits qui viennent.

Il raccroche avant que je n'aie le temps de finir ma phrase.

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Au Premier Regard (tome 2) EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant