Hari

Lorsque je me réveille, Bree dort encore. Je m'extirpe du lit le plus discrètement possible et regagne la salle de bain où je prends une douche à la va vite avant de descendre. L'odeur du café et des croissants chauds envahit tous mes sens. Gladys s'active dans la cuisine tout en fredonnant et se déhanchant sur Dance the Night de Dua Lipa. Je me racle la gorge afin de lui signaler ma présence.

Elle se retourne dans un sursaut:

— Alors frangin, déjà debout ? me nargue-t-elle d'une voix faussement innocente.

— Je pourrais en dire de même à ton sujet, je rétorque.

— Sauf que moi, je ne me suis pas envoyée en l'air toute la nuit.

Je lève mon majeur et m'assoit au comptoir. Elle pose un mug de café plein ainsi qu'une assiette avec deux croissants au Nutella devant moi.

— Sérieusement, que fais-tu debout à une heure aussi matinale ? me demande-t-elle.

— Il faut que je passe au bureau pour commencer la paperasse et organiser une conférence de presse afin de faire part à ces fouines de paparazzis de mon intention de nommer Brianna Directrice Générale de Stanford Edition.

Ma sœur plisse les yeux, sceptique :

— Tu ne crains pas qu'ils essaient de découvrir ce que tu trames derrière ?

Je hausse les épaules :

— Nous leur dirons ce qu'ils souhaitent entendre et nous garderons sous silence ce qui doit le rester.

Gladys soupire tout en s'asseyant face à moi, son mug entre les mains :

— J'espère que tu sais ce que tu fais.

— Quand il s'agit de la sécurité de ma famille, oui.

— Si quelqu'un découvrait ce qui se cache sous la surface, tu pourrais atterrir en prison.

— Personne ne le découvrira. (Elle émet un rire amer, peu convaincue par mon affirmation.) Hé. (Son regard croise le mien. Je me penche vers elle, mes mains tendrement refermées sur les siennes.) Personne ne le découvrira. Je te le promets.

Je l'embrasse sur le front, finis mon café d'une traite et me lève de table. Je passe récupérer mes affaires, laisse une note à Bree et file à l'anglaise avant que cette dernière ne se réveille. Étant donné l'heure matinale, j'opte pour me déplacer par mes propres moyens afin de laisser un peu de répit à Owen.

Les rues new-yorkaises sont d'un calme impressionnant par rapport à d'habitude. J'en profite pour faire un crochet par Starbucks pour prendre un Café Verona duquel j'envoie une photo à Brianna alors que je franchis les portes du Hall de Stanford Edition.

Elena se lève un sourire enthousiaste aux lèvres :

— Bonne Année Monsieur Stanford !

— Merci Elena, à vous aussi. (Elle se rassoit.) Demandez à Lola et Kelly de me retrouver dans mon bureau, j'ajoute en regagnant les ascenseurs.

Mon téléphone vibre dans la poche de mon manteau. Je l'en extirpe non sans lever les yeux au ciel alors que le nom de mon demi-frère s'affiche à l'écran.

Maidin mhaith Curadh !

Dearthair, je le salue.

— Je ne te dérange pas longtemps. Je voulais juste t'informer que le transfert s'est passé sans encombre. Gwenaëlle et Hortense ont été installées temporairement dans des appartements surveillés le temps que nous finissions quelques travaux et je voulais te demander comment s'était passé votre retour aux États-Unis.

Au Premier Regard (tome 2) EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant