Brianna

Une fois arrivés, nous nous garons dans le parking souterrain afin de ne pas attirer l'attention, au cas où les journalistes seraient déjà là. Hari coupe le moteur.

— Prête ? me demande-t-il son regard croisant le mien à travers le rétroviseur.

J'inspire profondément avant de hocher la tête, déterminée :

— Prête.

— That's my girl, murmure-t-il avec un sourire charmeur.

Je lève les yeux au ciel, souriant à demi. Il descend de voiture et vient m'ouvrir :

— Mademoiselle.

En parfait gentleman, il m'offre une main dans laquelle je dépose théâtralement la mienne. Il en effleure délicatement le dos d'un baiser et m'aide à descendre. Je sens mon cœur faire des embardées, l'appréhension grandissante à l'idée de l'entretien à cœur ouvert qui nous attend avec la presse.

La posture raffermie, Hari glisse ma main autour de son bras, que je serre fermement.

— C'est parti pour le show.

D'un pas sûr, nous avançons ver les locaux. Heureusement pour nous, aucun journaliste ni photographe n'a eu l'audace de nous attendre dans le hall, où nous retrouvons simplement Elena, fidèle au poste. Cette dernière nous accueille de son sourire habituel.

— Les premiers journalistes sont déjà là. Lola et Kelly se sont occupées de les installer dans la salle de conférence du septième étage, nous informe-t-elle.

— Parfait, merci Elena.

Nous montons dans l'ascenseur en silence. Hari inspire et expire nerveusement. Me hissant sur la pointe des pieds, je l'embrasse furtivement, juste au moment où les portes s'ouvrent. Un flash surgit instantanément. Mon fiancé grommelle une insulte à peine audible, étouffée par notre baiser. Je me détache de lui à contrecœur. Mon regard croise celui marron-vert du journaliste qui nous fait face.

— Monsieur Stanford. Mademoiselle Andrews, nous salue-t-il en tendant la main.

Nous échangeons une poignée de main ferme et professionnelle. Hari, quant à lui, se contente de le fixer froidement sans prononcer un mot. Visiblement déstabilisé, le journaliste reporte son attention sur moi tout en s'humectant les lèvres.

— Voilà, je...

Avant qu'il ne termine, une porte s'ouvre à la volée. Je lève les yeux juste à temps pour voir Lola sortir en trombe de ce qui semble être la salle de conférence.

— Crétin de Blake Klingglöckchen ! vocifère-t-elle les yeux rivés sur notre interlocuteur.

L'intéressé se retourne, grimaçant. La secrétaire en chef d'Hari s'approche de lui d'un pas rapide et, à mon plus grand étonnement, lui assène une tape à l'arrière de la tête. Hari tente de réprimer un rire qu'il dissimule derrière une quinte de toux. Je lui donne un léger coup de coude dans les côtes.

— Monsieur Stanford, Brianna, permettez-moi de vous présenter Blake Klingglöckchen, mon abruti de cousin, tout juste diplômé de l'EFJ New York, rouspète Lola. (Puis, à l'attention de. Blake :) Je savais que ce n'était pas une bonne idée de te laisser venir.

— J'avais envie d'aller aux toilettes, se défend-il. (Le regard mitrailleur de sa cousine l'exhorte à ajouter, hésitant :) Avant de faire un petit détour.

Lola souffle, exaspérée :

— Abruti.

D'un geste sec, elle l'attrape par le bras et l'entraîne vers la salle de conférence.

Au Premier Regard (tome 2) EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant