36 - Confessions sur l'oreiller 2.0

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Je ne sais pas trop comment nous sommes arrivés à atteindre le hall de mon immeuble. Une masse de râles et de gémissements – voilà ce que nous formons depuis que j'ai embrassé Ian un peu plus tôt au beau milieu de la route, et qu'il a répondu à mon baiser de la façon la plus fougueuse qui soit. Ce moment qui a fait exploser un putain de feu d'artifice dans mon corps, et qui m'a fait perdre le peu de contrôle qu'il me restait. Une chance qu'un flic en patrouille n'ait pas traîné dans le coin à ce moment-là... Une nuit en cellule au lieu de ce qui s'annonce être la meilleure partie de jambe en l'air de ma vie ? Mes hormones ne me l'auraient jamais pardonné.

Après un énième coup de bassin qui failli cette fois me faire bel et bien sombrer dans la folie, je m'éloigne à contre cœur de lui, alertée par des grincements provenant du premier étage.

- Fais moins de bruits, s'te plaît...

Ian relève son visage qui était jusqu'à là niché dans mon cou. Ses lèvres sont rouges et gonflées de m'avoir embrassée... Mon bas-ventre s'anime.

- Quoi, tes voisins aiment se la jouer voyeur ? Tu crois qu'il y en a un qui nous observe depuis les escaliers, là ?

Un éclat de malice brille dans son regard tandis que mon dos s'entrechoque avec le mur. Shit.

- Pas mes voisins non, parvins-je à dire dans un souffle. En revanche, ma proprio qui n'attend qu'une seule occasion pour me virer de mon appart... à fond.

Il s'approche à nouveau, un sourire enfantin aux lèvres, mes paroles passant visiblement au-dessus de sa tête. Il est si beau, j'ignore comment je parviens à l'arrêter une seconde fois :

- Je déconne pas.

Cette fois, je ne lui laisse pas le temps d'exprimer un semblant de protestation et le guide à l'escalier, ma main accrochée à son poignet. Nous montons trois longs étages, d'un pas pressant qui en dit long sur ce que nous nous réservons l'un pour l'autre. Et ça ne manque pas. La porte de mon 20 m² n'a à peine le temps de se refermer derrière moi que mon dos rencontre une seconde fois le mur. Ian m'embrasse, sa main droite calée derrière ma nuque me tenant en place pendant que la gauche plonge sous mon tee-shirt large. Je fais de même avec le siens, le passant par-dessus sa tête d'un geste brusque, à la hâte. Il n'y a pas de place aux questionnements. Je laisse mes envies, mes sentiments enfouis et huit putains d'années de frustration s'exprimer.

Pourtant, je m'arrête en plein vol alors que mes doigts, qui se faufilaient entre ses abdominaux, rencontrent une fissure. Puis trois, et quatre. Mes sourcils se froncent, puis s'écarquillent en découvrant les cicatrices qui raturent sa peau juste en dessous son tatouage sur le pectoral. La plupart sont à peine visibles, datant probablement de plusieurs années, mais elles sont bien là. Partout. Elles prennent toute la place.

- Alex...

Je reprends mon souffle et l'observe à nouveau, dans les yeux cette fois. La gorge encore nouée. Silencieusement, avec un seul regard, il me supplie de laisser tomber – une situation similaire à notre toute première fois qui réanime la flamme qui s'était essoufflée durant un court instant. Ian rompt alors le contact en prenant d'assaut mon cou, mon tee-shirt touche le sol dans la même seconde, et j'oublie définitivement ce moment d'égarement.

Ses mains caressent mon corps de la tête aux pieds, son regard m'embrase, nos vêtements continuent de s'éparpiller sur le sol jusqu'à ce qu'il n'en reste plus aucun à retirer. C'est intense, délicieusement intense. Indescriptible. Mais lorsque je me retrouve allongée sur mon lit, vêtue de mon plus simple appareil, tout change. Soudain, je me sens beaucoup moins insouciante. Même carrément anxieuse. Je le sens que l'atmosphère prend une toute autre tournure. Ça devient sérieux... intime. Trop.

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