5 - Target

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En média : Monsters - Ruelle 

* * *

PDV LYNNA

« ... Les deux fugitifs ont disparu ce trente-et-un décembre dernier et n'ont toujours pas été retrouvé. Il s'agit là d'un jeune homme de vingt-et-un ans d'environ un mètre quatre-vingt, ayant la peau clair, des cheveux brun et des yeux marron, et d'une jeune fille de dix-neuf ans de taille moyenne, aux cheveux mi-long blonds et aux yeux gris. Si quiconque possède des informations à leurs sujets, merci d'appeler au...»

— J'ai toujours su qu'elle allait mal finir cette gamine, j'ignore pourquoi... un pressentiment.

— Ah ne m'en parle pas. Déjà au foyer elle était spéciale : toujours dans son coin, très peu bavarde, et puis il y avait cette lueur sombre dans ses yeux, presque sauvage... Sans oublier la fois où elle s'était mise à traîner avec ce voyou, celui qui a finit en prison ! On aurait dû faire plus attention Cameron, quand je pense au nombre de fois où elle est venue dormir à la maison... j'en ai froid dans le dos.

— Ne t'en fais pas va, je te garantie qu'elle et son copain ne pourront plus remettre les pieds dans l'Etat de New-York sans s'attirer un tas de flics au cul.

— Non mais vous vous entendez ?

Je m'étais promise de ne pas intervenir, de ne pas envenimer ma relation, déjà bien sensible ces derniers temps, avec mes parents adoptifs. Mais c'est plus fort que moi. L'absence d'Alex est déjà suffisamment dure à supporter au quotidien, je n'ai pas besoin en plus d'écouter ces horreurs à son sujet. Surtout venant d'eux.

Cameron dépose sa tasse de café sur la table basse du salon, tout en me fixant curieusement. Et ça me rends hors de moi.

— Oh, on parle d'Alex là ! Celle que vous considériez comme votre deuxième fille il y a encore trois mois !

— Non, tu es notre fille nuance, me rectifie Meredith, Alexia était simplement une amie à toi qui logeait de temps à autres chez nous, certes sympathique mais...

— Mais qui s'est avéré être une vraie sociopathe !

Horrifiée, je regarde mon « père » enfiler de nouveau sa veste de boulot, embrasser sa femme et m'adresser un signe de la main avant de quitter la pièce, le tout mine de rien. Sans le moindre remords vis-à-vis de ce qu'il vient de prononcer.

Alors c'est à ça qu'ils pensent depuis le début ? Toutes ces fois où nous mangions avec la télévision en fond sonore, et qu'aucuns de nous n'osaient faire un commentaire sur ce que l'on entendait ? Enfaîte, ils ne pensaient pas moins que les journalistes. Ils faisaient mine d'être compatissant à mon égard alors qu'ils étaient, en réalité, bien soulagés qu'elle ne fasse plus partie de nos vies. Et voilà presque un mois que ce cirque dur.

J'aurai préféré que nous n'abordions jamais ce sujet. Maintenant, j'ai l'impression de ne plus les connaitre.

— Dit donc, tu ne saurais pas où est-ce qu'elle se cache par hasard ? me demande soudainement Meredith, le fer à repasser dans ses mains.

Nickel. Et maintenant on me suspecte ? Ça m'apprendra tiens à rentrer à la maison durant la pause du midi. Pour une fois, j'aurais peut-être dû me contenter du restaurant universitaire et de sa version totalement infâme du porc au caramel.

— Non je ne le sais pas. Mais même si je le savais, crois moi après ce que je viens d'entendre, vous seriez les dernières personnes à être au courant.

Sans un mot de plus, j'enfile mon long manteau d'hiver, attrape mon sac de cours et file vers la porte d'entrée. Je l'entends soupirer dans mon dos.

OUTSIDERSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant