Chapitre 6 : Dixon

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Chapitre 6 : Dixon                                               ♪ Friends like this – Rhodes ♪

Après plus d'une heure de route, je parviens enfin à la salle. Le type qui m'a vendu les équipements était certes très gentil, mais il n'arrêtait pas de parler. Discuter avec les gens ne me dérange pas, néanmoins ce monsieur était quelque peu ennuyant. Je n'avais qu'une seule envie : retrouver mes clients au plus vite.

Tandis que je descends du véhicule, une silhouette familière retient mon attention. Ses formes, la longueur de ses cheveux me rappelle cette fille que j'ai failli écraser. Pour autant, la probabilité que ce soit le cas est faible. Il doit y avoir des milliers de femmes avec une apparence similaire dans tout New York. Mon ventre se serre tout de même, l'espoir que ce soit bien elle est présent, mais je tâche de ne pas avoir de faux désirs.

Je secoue la tête pour retrouver mes esprits et pénètre dans la salle à la recherche de Max. L'accueil est vide, ce qui est inhabituel, je le trouve finalement près de l'une des machines. Il essaie sans succès de la remettre en marche. À mon avis dans quelques instants, un grognement d'énervement va franchir ses lèvres. Celui-ci se produit plus rapidement que je ne le pensais. Max est un éternel impatient, cela m'étonne même qu'il ait tenté de la réparer.

— Tu abandonnes aussi vite ? lui demandé-je.

Max sursaute et se cogne contre le bord de la machine, il ne m'a sûrement pas entendu arriver. Je ne peux m'empêcher de ricaner quand je vois le regard sévère qu'il aborde.

— Putain, tu es trop con Dix ! s'énerve-t-il, une main frottant son coude.

Mon rire s'intensifie, je commence même à avoir des douleurs dans le ventre. Faire peur à mon meilleur pote est une de mes passions. Max n'est pas le plus courageux d'entre nous, mais il est celui qui a le plus grand cœur.

— Ex... excuse-moi, lui dis-je en reprenant mon souffle.

— Tu as pu récupérer les nouvelles machines, celle-ci vient de rendre l'âme, enchaîne-t-il pour me calmer.

Notre matériel est vieux, il date d'avant l'ouverture de notre salle. Étant tous les trois jeunes au moment où nous avons décidé de créer cet endroit, nous manquions de moyen pour acquérir des équipements neufs. Alors, nous avons écumé les petites annonces et racheté à des particuliers leurs anciens biens. Au fil des années, la plupart on était changé, il ne restait qu'une relique, et désormais nous avons même pu en prendre deux supplémentaires pour satisfaire un maximum de clients.

— Oui, les trois sont dans la remorque. J'aurai besoin de ta contribution pour les décharger.

— J'arrive, je vais mettre l'autre dans la réserve en attendant d'aller à la déchetterie.

Malgré sa silhouette athlétique, Max ne pourra pas soulever cette imposante machine. Encore contrarié par ma petite blague, il essaie de s'abstenir d'avoir recours à mon aide.

— Arrête, on va le faire à deux pour éviter de se blesser, lui proposé-je soucieux qu'il le fasse seul.

D'une moue boudeuse, il finit par accepter ma suggestion. Nous la portons vers la réserve, qui se trouve derrière les vestiaires. Elle paraissait moins lourde dans mes souvenirs. Les nouvelles sont bien plus légères, ce qui va nous simplifier la tâche. Après l'avoir déposé, nous partons vers son pick-up pour récupérer les autres. À deux en seulement dix minutes, nous parvenons à les amener à l'intérieur. La mise en marche est facile, ce que j'aime la technologie !

Je repense à cette nana que j'ai cru apercevoir, l'envie de cuisiner Max pour en savoir plus me démange.

— Dis-moi Max, tu connais la fille qui est sortie un peu avant mon arrivée ?

Ses yeux se plissent, d'habitude ce n'est pas mon genre de poser ce type de question, ou même de m'intéresser à une femme de la salle. Alors Max doit se douter que mon interrogation n'est pas innocente.

— Non pas plus que ça. Elle est étudiante et souhaitait avoir des renseignements sur les cours de self défense. Je lui ai proposé la combinaison de la boxe et de la self et ça semblait lui convenir, m'indique-t-il en me tournant le dos repartant vers l'accueil.

— Des cours de self défense ? On en fait plus depuis plusieurs mois.

— Justement, ce n'est pas la première fois que j'ai cette demande et je pense que ça serait une idée intéressante de les remettre.

Cette discussion a déjà eu lieu il y a quelques semaines, et j'imaginais que nous étions d'accord de les arrêter pour notre bien à tous les deux.

— Si on les a stoppés, c'est pour une bonne raison. La charge de travail devenait trop importante pour nous deux, annoncé-je tout en m'éloignant agacé.

— J'ai aussi réfléchi sur ce point, et peut-être que l'on devrait engager un troisième salarié.

Max a beau être mon meilleur ami, parfois, j'ai envie de lui mettre mon poing dans la figure. Il sait pertinemment pourquoi je ne souhaite recruter personne. Cela est trop dur, je ne suis pas prêt à faire face à l'arrivée de quelqu'un. J'aurais l'impression de trahir Riven en embauchant une autre personne.

— Tu veux vraiment avoir à nouveau cette conversation. Je t'adore, néanmoins la réponse reste et restera non. On a fondé cette salle à trois et personne ne pourra remplacer Riven.

— Dix, on est surchargé de travail, regarde ce matin, j'ai dû venir te filer un coup de main. En plus, le nombre d'abonnements ne cesse d'augmenter et bientôt on ne pourra plus assurer un service de qualité.

Son argumentaire est bon, pourtant, je ne parviens pas à imaginer l'arrivée d'une tierce personne qui n'a aucun rapport avec la création de cette place.

— La réponse est non Max, affirmé-je sans appel.

Il a beau m'expliquer que nous allons prochainement crouler sous les demandes. Je ne reviendrais pas sur ma décision.

— Si j'ai dit oui à cette fille, c'est parce que j'ai senti la peur dans son regard. Je te connais par cœur, et si tu avais été là, tu aurais pris la même décision.

Il est rusé cet idiot. Max sait pertinemment que le seul moyen de me faire changer d'avis, c'est me culpabiliser, et il y parvient brillamment. Le doute s'installe, donner des cours de self-défense me manque. Durant toute mon adolescence, j'ai pratiqué la boxe et enseigner l'art de se protéger aux autres a été une véritable révélation pendant plusieurs années. Pourtant, l'absence de temps et la charge de travail commençaient à devenir trop importants pour nous deux, alors nous avons dû arrêter.

De nombreux abonnés ont été déçus, et mon refus catégorique d'embaucher une troisième personne nous a causé du tort. Pour arranger ça, je me suis remis à bosser comme un malade pour fidéliser à nouveau notre clientèle. Un boulot qui paie aujourd'hui, et cela ne serait peut-être pas plus mal d'avoir un coup de main supplémentaire. L'envie de donner des cours de self-défense refait surface, les paroles de Max sur cette fille m'atteignent. Connaissant l'instinct de mon meilleur ami, je vais devoir reconsidérer cette option.

— J'y réfléchirais, lui annoncé-je incertain quant à la décision que je dois adopter.

— Penses-y vite, parce que cette femme va revenir, elle a besoin d'aide je le sens. Même si elle a essayé de ne rien laisser paraître, sa gestuelle, son regard évasif, sa timidité presque maladive sont des signes à prendre au sérieux.

Je suis perdu, donner sa confiance à un inconnu ne va pas être facile. Pourtant, cette fois-ci, il ne s'agit pas que de moi, mais aussi d'elle. Qui suis-je pour refuser d'aider quelqu'un qui semble en avoir cruellement besoin ? Tout ça parce que je suis terrifié à l'idée d'intégrer une personne étrangère, qui ne connaissait pas Riven. Ma nuit s'annonce longue de remise en question...

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Hey, 

Je ne pensais pas qu'une vidéo sur tiktok puisse me faire avoir autant de lecteurs d'un coup. J'en suis ravie. Ce nouveau chapitre un peu une transition pour le prochain ou petit à petit les choses sérieuses vont commencer. En espérant que cela vous plaise. N'hésitez pas à me faire votre retour sur ce chapitre. 

Pour le moment qui est votre personnage préféré ? 

Bye Bye.

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant