Chapitre 37 : Dixon

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Chapitre 37 : Dixon

Dix jours. Dix putains de jours à me morfondre comme un gosse de dix ans. Jamais je n'aurais pu imaginer la douleur que je ressens. Comme si un seul de mes poumons me permettait de respirer normalement. Et à en juger par les échos que j'ai eu de la part d'Ava, Ambre est dans le même état. Elle se plonge dans les cours corps et âme. Les séances chez le psychologue lui sont aussi bénéfiques.

Même si notre séparation me fait un mal de chien, je ferais n'importe quoi pour qu'elle puisse enfin se sentir en paix et mener une vie normale et heureuse. Et si pour ça, c'est moi qui dois souffrir ainsi soit-il ! Ces derniers jours, le sport m'a permis de me défouler et de passer le temps. L'ancien Dixon est de retour, je viens tôt le matin pour repartir à la nuit tombée.

Le petit nouveau est arrivé il y a quelques semaines et je dois bien l'admettre son aide nous est indispensable. C'est un étudiant qui rêve de devenir boxeur, alors je lui ai proposé de l'entraîner quelques fois. Il en veut et ne compte pas ses heures de travail lorsqu'il est ici. Bien évidemment, nous avons aménagé ses horaires en fonction de ses cours, mais je dois bien l'avouer Max avait raison d'insister.

— Dixon, Max t'appelle à l'accueil apparemment quelqu'un demande à te voir, m'annonce Jordan tout en portant des poids à travers la salle.

Le petit brun est un bon garçon et en quelque sorte je le prends sous mon aile. Quel retournement de situation pour une personne qui ne voulait personne d'autre dans cette salle. Seulement, j'ai compris grâce à Ambre qu'on ne peut pas éternellement vivre dans le passé et dans les souvenirs.

Je ne m'attends pas à recevoir la moindre visite, mon père n'est pas encore installé dans les alentours donc je me demande bien qui cela peut être. Pendant un instant, je m'imagine voir Ambre, mais mon espoir est vite réduit à néant lorsque j'aperçois la chevelure flamboyante de sa meilleure amie. Cette dernière et Max se regardent d'une manière autre qu'amicale ce qui attire d'autant plus mon attention.

— Ava qu'est-ce que tu fais dans les parages ? Quelque chose est arrivé à Ambre, dis-moi qu'elle va bie...

— Non tout va bien Dixon, Ambre va aussi bien que possible dans cette situation. Je suis venue parce que j'ai reçu une lettre de menace. Et je crois bien que cet individu essaie de passer par moi pour atteindre Ambre.

— Explique-moi exactement où tu as reçu cette lettre et ce qu'elle contenait.

— Je suis rentrée chez moi il y a deux heures à peu près et ce courrier se trouvait dans ma boite aux lettres. Il était marqué que je devais faire attention à moi et que ça serait dommage de payer les pots cassés d'Ambre.

— Et merde, il a récidivé, murmuré-je plus pour moi-même que pour Ava.

Pourtant, elle semble parfaitement avoir entendu ma phrase à en juger par son air étonné. On dirait bien que Ambre a dissimulé quelques petits trucs aux filles.

— Comment ça « recommencé », je croyais qu'il n'y avait eu qu'une note il y a plusieurs mois.

— Et bien non il y a eu des lettres, des SMS, je pensais qu'elle vous en aurait parlé, mais apparemment il n'y a pas qu'à moi qu'elle a caché des choses.

La surprise laisse place à la tristesse. Ava doit sûrement se demander pourquoi sa meilleure amie ne lui a rien dit. Je pose une main sur son épaule pour la réconforter.

— Tu sais, Ambre est secrète avec tout le monde, tu ne dois pas le prendre personnellement. Elle doit penser qu'elle nous protège en nous dissimulant la vérité, mais ce n'est pas le cas.

— Merci, Dixon, pour tes mots, j'ai l'impression d'être une très mauvaise amie surtout depuis votre séparation. Elle tente de faire comme si de rien n'était, mais je vois bien qu'elle souffre de ton absence.

— Ce n'est pas de mon ressort Ava, elle doit prendre le temps nécessaire pour être enfin en paix avec elle-même.

Nous continuons à discuter jusqu'à ce qu'elle reçoive un message d'Ambre pour passer une soirée entre filles. Comme quoi, le destin sait réagir quand il le faut. Elle finit par me saluer et quitter la salle, non sans dire au revoir à Max à l'accueil. Ce dernier la regarde d'une manière que je connais un peu trop bien. Je fronce les sourcils, étonné par ce comportement. Une discussion entre meilleurs amis s'impose.

— Quoi, s'insurge-t-il alors que je n'ai pas encore prononcé le moindre mot.

Je lève les mains en l'air en signe de paix. Pourtant, je le connais ce regard. C'est celui d'un gars bien trop attiré par une fille. Et la petite rouquine est totalement son genre. Je ne suis même pas étonné à vrai dire. Je pensais qu'il aurait eu un crush sur elle bien plus tôt.

Alors que nous étions sur le point d'en parler, le bruit d'un crissement de pneu soudain et des hurlements nous précipitent dehors. Ce que j'aperçois me glace le sang. Mon meilleur ami pousse un cri en découvrant Ava étendue par terre du sang s'écoulant de sa tempe. Une femme présente avant nous est au téléphone avec les urgences et leur décrit la situation. Dans ces moments-là, le temps paraît si long avant que les secouristes n'arrivent.

Max pose ses doigts dans son cou et lâche un souffle de soulagement. Un autre passant s'apprête à la déplacer pour que la circulation puisse reprendre, mais c'est sans compter sur mon meilleur ami qui lui lance son poing dans la figure. C'est dans les instants d'urgence que la vraie nature des gens se révèle et peut montrer le pire des Hommes.

Les sirènes des secours se font entendre et lorsqu'ils arrivent un véritable chaos s'abat sur mes épaules. Elle devait se rendre chez Ambre, cela veut dire que je dois lui annoncer la nouvelle. La police est également présente sur les lieux et c'est à cet instant que je réalise qu'aucune voiture ne porte de marques d'une collision. Pas de pare-chocs déformé ou de pare-brise cassé, pas la moindre trace de sang. Le coupable s'est sauvé comme un putain de lâche. Les policiers interrogent tous les témoins les uns après les autres pendant que la scène de l'accident est passée au peigne fin. Je m'avance alors vers les officiers en poste pour les informer que le timing entre cette lettre et ce qui vient de se produire est bien trop suspect, je dois leur en faire part.

Le téléphone entre les mains depuis plus de dix minutes maintenant, je cherche le courage de l'appeler. Cela fait près d'une heure que l'accident est survenu et elle doit se demander pourquoi sa meilleure amie n'arrive pas. Après réflexion, je ne peux pas lui annoncer cette nouvelle par téléphone. Je la connais et cela risque de la briser encore un peu plus et je veux être présent pour elle.

Par chance, son appartement est proche de la salle, alors il ne me faut pas bien longtemps pour y parvenir. Et cette fois-ci, je me souviens du numéro sur l'interphone de son immeuble. Sans plus tarder et avant de perdre le peu de courage que j'ai, j'appuie dessus. Il ne faut même pas une sonnerie pour que sa voix se fasse entendre dans l'interphone :

— Vas-y Ava rentre, je pensais que tu n'arriverais jamais, plaisante-t-elle tout en raccrochant avant que je ne puisse lui dire quoi que ce soit.

Je monte les marches trois par trois, ces quatre étages ne sont qu'une formalité et je me retrouve devant sa porte bien trop vite. Mon poing cogne sur la porte rapidement et la porte s'ouvre à la volée. Son sourire se referme en un instant, et la peur envahit son visage instantanément.

— Qu'est-ce que tu fais là Dix ? J'attendais Ava, pas toi, du moins je veux dire, je suis contente de te voir, mais...

— Ava a eu un accident, elle est à l'hôpital Ambre.

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Hey, 

Je ne voulais pas vous faire patienter davantage pour la suite de l'histoire, bien qu'il soit possible que vous m'en vouliez pour cette fin de chapitre à nouveau frustrante. 

Bye bye.  

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant