Chapitre 8 : Ambre

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Le choc me bloque totalement, ne m'attendant pas à retrouver cet inconnu. Même si une silhouette lui ressemblant m'avait interpelé lors de ma première venue, je n'osais pas imaginer que cela soit possible. Les mots s'emmêlent dans ma tête, je ne parviens pas à réfléchir correctement. Maintenant que je peux le voir à la lumière du jour, je me rends compte qu'il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Je retrouve ce regard froid, et je peux même y déceler une note de tristesse. Il est l'archétype du sportif, des muscles saillants, un corps dessiné à la perfection. Je crois que mon inspection n'est pas passée inaperçue, les sourcils de Max se froncent d'incompréhension. Quant à Dix, ou Dixon si je me rappelle bien du prénom que son collègue m'avait dit, ses mâchoires sont serrées, lui donnant un charme qui ne me rend pas insensible. Heureusement pour moi, Max vient stopper mon observation :

— Vous vous connaissez ? intervient-il, incertain du comportement à adopter.

— Et bien... je.. enfin...

Je ne sais pas si c'est ma timidité, ou le fait que ces deux hommes imposants m'intimident, mais je ne parviens pas à aligner deux mots. Expliquer la situation m'est tout simplement impossible. Pourtant, je n'ai rien fait de mal, alors je ne devrais pas être gênée, seulement, c'est plus fort que moi.

— Tu te souviens de la fille que j'ai failli renverser ? Et bien la voilà !

Il dit cette phrase presque avec de la colère dans sa voix ce qui me déstabilise. D'un autre, nous avons Max qui reste sous l'effet de l'étonnement. Sa bouche est ouverte, comme si nous l'avions mis sur pause.

— Pour une surprise, c'en est une ! répond Max un brin choqué par cette révélation.

Médusée, je le suis également, prenant enfin conscience que Dixon se souvient de moi. Nous nous regardons tous dans les yeux sans qu'un seul mot franchisse nos lèvres. C'est lui qui engage la conversation d'un ton qui me déplaît.

— Pourquoi es-tu ici ? Tu me suis ? me lance-t-il de manière incisive.

— Non, je.... je suis étudiante et en cherchant une salle à mi-chemin entre mon appartement et ma faculté, celle-ci semblait parfaitement convenir. Je ne savais pas que tu travaillais là, et en plus quand je suis venue la première fois tu n'étais pas présent. Je ne pensais pas à mal en revenant.

Un de mes défauts principaux, c'est de manquer de courage pour m'affirmer. Très clairement, je me suis écrasée devant lui. Sa stature est si impressionnante, que je n'ose pas l'affronter. Je suis légèrement essoufflée après ma longue tirade. Ma justification est plus importante que je ne le voulais. Leurs regards se croisent puis semblent se perdre dans le vide. Peut-on se faire renvoyer d'une salle avant même d'y avoir mis les pieds ? Il se pourrait bien que ce soit mon cas aujourd'hui.

— Vous allez me virer ? demandais-je d'un ton inquiet

— Bien sûr que non...

— Ambre, je m'appelle Ambre, bégayé-je en guise de réponse.

— Ambre.

Ce murmure sort de la bouche de Dixon sans qu'il ait le temps de le réaliser, réveillant en moi une sensation de chaleur. Sa prononciation était presque sensuelle. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Je dois surement délirer et me faire des idées.

— Tu es la bienvenue dans notre salle, n'est-ce pas Dix ? demande-t-il à son ami qui semble désormais bien plus détendu que lors de mon arrivée.

Le coup de coude de Max n'est pas aussi discret qu'il le pense. Dixon secoue la tête pour revenir dans notre conversation. Il me fixe intensivement, je ne parviens pas à maintenir son regard. Mes bras se couvrent de frissons, une réaction que mon corps n'a encore jamais connue. Il finit par acquiescer sous la menace silencieuse de son ami, mais je reste mal à l'aise face à ces deux colosses.

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant