Chapitre 2 : Dixon

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Étant enfant, j'accompagnais souvent mon père à la salle de boxe. Il m'apprenait des gestes, des techniques, qu'il avait lui-même appris de son père. Ces moments-là étaient les plus précieux à mes yeux. Aujourd'hui seul, je combats en amateur dans de petits tournois pour extérioriser ma colère. Parce que la boxe est une partie essentielle de ma vie, sans elle je ne suis plus rien.

La salle de sport dans laquelle je travaille quotidiennement a été fondée avec mes deux meilleurs amis, Riven et Max. Désormais, il ne reste plus que Max et moi, la vie ne nous a pas épargnés, il a fallu surmonter l'épreuve la plus dure : perdre un proche. Mon ami me connaît sur le bout des doigts depuis la plus tendre enfance, nos parents étaient de grands amis avant même notre naissance. Il me semble qu'ils étaient au lycée ensemble, alors notre amitié était inévitable. Max s'occupe plus de la partie gestion de notre affaire, de tout ce qui touche aux finances dans les grandes lignes et de la publicité.

Marlee est notre comptable, au début, je ne souhaitais pas qu'une autre personne intègre l'entreprise, mais avec son succès, nous n'avons pas eu le choix. Elle s'est présentée à l'accueil après avoir écumé des dizaines de sociétés sans réussite, son parcours de vie assez chaotique a eu raison de Max. Son propriétaire l'avait jeté à la rue avec son bébé, sans travail et sans domicile, on peut dire que le destin l'a placé sur la bonne route en croisant notre chemin. Son bureau se trouve dans un coin caché, ce qui me laisse l'impression que nous ne sommes que deux dans la salle.

Il gère également l'accueil des clients et leur abonnement. Les chiffres ne sont pas faits pour moi. Les seuls nombres que j'apprécie, ce sont ceux sur mon compte bancaire. Ils témoignent que nous avons bien fait de créer cette entreprise, et de collaborer. Vous devez vous demander quel est mon rôle au sein de cette salle. J'ai la responsabilité de la pratique des sports, j'aide les clients avec le fonctionnement des machines et leur montre comment s'entrainer pour devenir toujours plus performant. Autant dire que ma deuxième maison, c'est ici. Avec Max, nous devons bosser plus d'une quarantaine d'heures par semaine. Un emploi du temps très chargé, mais pour le moment il nous convient. Nous sommes encore célibataires, alors, j'en profite pour rester travailler.

J'aimerais trouver la femme de ma vie, celle pour qui je pourrais tout donner. Oui, je sais, il est rare de le dénicher de nos jours. Nous vivons dans un monde à cent à l'heure et faire des rencontres durables est difficile. Et pour le moment, ce n'est pas gagné, des filles, il y en a la pelle ici. Cependant une fois qu'on enlève les femmes mariées, celles avec une famille, les bimbos dont l'intérêt principal est de draguer et les adolescentes qui souhaitent pour se tailler un physique de rêve pour l'été, le choix n'est pas très important.

Peu de femmes viennent pour faire du bien à leur corps, elles se déplacent uniquement pour travailler certaines parties qui attirent le regard des autres. Je sais ce que vous devez vous dire, mais dans le questionnaire d'abonnement on demande les objectifs que les clients espèrent atteindre en s'entrainant dans notre salle et le résultat est souvent le même. Cette culture du "Summer Body" quelle belle connerie. Elles croient toutes que grâce à cela, elles auront plus de chance de séduire sur les plages. Je suis un homme et je peux vous dire que cela marche cinq minutes, seulement lorsque l'on creuse plus loin que le physique, on se rend vite compte de la finalité de la rencontre.

Ce genre de fille m'insupporte, même si parfois je me suis laissé aller avec l'une d'entre elles, je ne veux plus le faire. Tout cela pour vous dire que parmi toutes ces personnes, la femme de ma vie n'est pas encore arrivée. Et puis qui sait peut-être que je ne le croiserais pas ici. Je passe les trois quarts de mes journées dans cette salle, je devrais sûrement ralentir le rythme. Peut-être qu'en sortant plus, je trouverais celle qu'il me faut. Max me le répète depuis plusieurs mois déjà, mais je n'avais pas vraiment envie de me rendre compte que ma vie était plate et insignifiante.

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant