Chapitre 39 : Dixon

292 28 4
                                    


Chapitre 39 : Dixon

Je jette un coup d'œil vers Max, sans doute pour essayer de me rassurer, mais rien n'y fait. Si je lui dis, je sais pertinemment ce qui va se passer. Elle va penser que tout ça est de sa faute. Le timing entre la venue d'Ava pour m'avertir de cette lettre et son accident est bien trop court pour que ce soit seulement une coïncidence. D'ailleurs la police ne devrait pas tarder à arriver à l'hôpital pour prendre nos dépositions. Nous sommes partis un peu trop vite de la scène.

— Je vais te le dire, mais sache que rien n'est de ta faute.

Ses sourcils se froncent, cherchant sûrement à savoir pourquoi je lui dis ça.

— Dis-le-moi Dix. Je veux découvrir ce qu'elle t'a appris.

— Ava a reçu une lettre de menace, du même genre que celle que tu as reçue.

Pendant mon discours, elle se lève précipitamment et se prend la tête entre les mains. Puis un instant de rage la traverse et la poubelle en fait les frais. Dans la seconde qui suit, Max lui tend ses bras et Ambre vient s'y glisser. La voir dans ses bras me procure une sensation désagréable. Il s'agit de mon meilleur ami et je sais très bien que jamais il ne la regardera autrement qu'amicalement. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'un autre homme l'étreigne dans ses bras. Je le laisse la rassurer, parce qu'en réalité, il en a autant besoin qu'elle.

Une fois la tension redescendue, Ambre se rassoit et ne cesse de répéter les mêmes paroles. Elle prie pour que son amie s'en sorte. La voir dans cet état me fait une peine immense. Cette fille est une vraie perle qui ne méritait pas ça.

Au loin, j'aperçois un docteur s'avancer dans la salle d'attente en tenant un bloc de papier.

— Des membres de la famille d'Ava Collins sont-ils présents ?

Ambre se lève d'un coup et s'approche du médecin, tremblante de peur.

— Sa famille ne sera pas là avant demain soir, ils habitent loin. Je suis sa meilleure amie, je vous en supplie, dites-moi comment elle va, demande-t-elle d'une voix implorante.

— Je n'ai pas le droit de communiquer avec d'autres personnes que sa famille, mais je vais faire une exception aujourd'hui. Outre quelques côtes cassées qui ne m'inquiètent pas, ce qui pose réellement problème, c'est l'hématome qui comprime son cerveau. Lors de l'accident, sa tête a tapé le sol fortement.

Ambre recule face à ce diagnostic, sentant la préoccupation du médecin, elle manque de tomber une nouvelle fois. Le professionnel l'a fait asseoir pour éviter un malaise.

— Nous allons devoir patienter, il n'y a rien que nous puissions faire pour le moment. L'équipe médicale fera des examens plusieurs fois par jour pour voir si l'hématome se résorbe. Si cela se produit, nous devrons attendre son réveil afin de savoir si votre amie a des séquelles neurologiques.

Je hoche la tête en signe de compréhension pourtant, je suis terriblement inquiet et Max l'est d'autant plus. Je remarque à cet instant qu'il tient à elle un peu plus que je ne le pensais. Pendant toutes ses semaines, je suis resté concentré sur ma petite personne sans voir que mon meilleur ami était tombé sous le charme de cette belle rousse.

— Je sais que ces nouvelles ne sont pas celles auxquelles vous vous attendiez, mais il ne faut pas perdre espoir. Exceptionnellement, jusqu'à ce que sa famille arrive, je vais vous autoriser les visites. Les patients dans le coma entendent souvent leur proche alors n'hésitez pas à lui parler.

Nous acquiesçons et je propose à Ambre d'y aller en première. Max est aussi d'accord avec cette idée. Nous suivons le docteur qui nous amène jusqu'à cette pièce austère, blanche du sol au plafond et sans âme. L'ambiance est froide et triste dans cette pièce. Tu m'étonnes que les proches doivent rapporter de la joie pour les patients, parce que ce ne sont pas les chambres qui vont le faire.

Elle parcourt les derniers mètres jusqu'à une chaise posée à proximité du lit. Un pincement au cœur me saisit lorsque je vois sa meilleure amie allongée dans ce lit. Des dizaines de tubes sont reliés à son corps et lui permettent de rester en vie. Les souvenirs de ma mère à l'hôpital me font suffoquer et mon besoin de sortir d'ici est immédiat. Une fois à l'extérieur, je prends une grande bouffée d'air et me remets enfin à respirer. Une tape sur mon épaule me surprend, mais je reconnais bien-là mon meilleur ami. J'essuie les larmes qui menaçaient de couler et me tourne vers lui.

Son regard attire mon attention, je crois bien ne l'avoir jamais vu aussi triste que depuis le départ de Riven.

— Alors comme ça tu as flashé sur la petite rousse ? plaisanté-je pour essayer de détendre cette atmosphère lourde.

Un petit rictus apparaît sur son visage, signe que ma courte phrase l'a amusé. Je dois réparer mes erreurs, l'avoir délaissé pour ma relation amoureuse n'était pas une bonne chose. Je suis passée d'un Dixon qui était présent du matin au soir à la salle sans rencontrer personne à un mec fou amoureux d'une fille qui restait tout le temps avec elle en abandonnant son frère. Mon histoire avec Ambre est la première relation sérieuse que j'ai vécue, celle qui vous donne des frissons au moindre échange de regard. J'ai voulu à tout prix passer chaque instant avec elle au détriment de Max, alors il est temps que je me rattrape.

— Ouais depuis notre sortie en boite de nuit, nous nous envoyons pas mal de messages et nous sommes allés prendre un café une fois, mais j'avais un peu peur vis-à-vis de ta relation avec Ambre.

— Comment ça ? lui demandé-je curieux d'en apprendre plus sur leur histoire cachée.

— Je craignais que cela ne change les choses entre vous à cause de notre rapprochement alors j'ai préféré l'interrompre avant que les sentiments ne soient trop forts. Devine quoi ? Ils le sont devenus sans que je puisse les contrôler et maintenant elle est dans un putain de lit d'hôpital, blessée et je ne peux rien faire pour changer ça.

— Max, jamais au grand jamais je ne souhaite pas que tu arrêtes de vivre une histoire à cause de moi. Tu aurais dû m'en parler et je suis sûr qu'Ambre aussi aurait été d'accord parce que la seule chose que l'on veut, c'est que nos amis soient heureux. Alors tu as intérêt de te bouger le cul et de rattraper ça.

— Ah oui et comment gros malin, j'ai tout foutu en l'air, me lance-t-il en tirant sur ses cheveux.

L'angoisse est perceptible, elle émane de lui sans qu'il ne puisse la contrôler. Il faut que je parvienne à lui faire entendre raison. La vie est dure et certaines décisions sont irrémédiables, mais entre eux, rien n'est définitif. Je l'ai bien vu à la salle tout à l'heure.

— Crois-moi vu le regard que vous vous êtes échangé à la salle, rien n'est réellement terminé.

Un sourire apparaît enfin sur ses lèvres et me remplit de joie. Max mérite d'être avec une femme aussi gentille, drôle et exubérante qu'Ava.

________________________________________________________________________________

Hey, 

Je suis vraiment désolée de mon absence, après avoir fini l'écriture de ce roman, j'ai commencé à remettre en question toute mon histoire ne la trouvant pas à la hauteur des autres histoires publiées sur la plateforme. Mon rêve est d'être édité, et j'ai fini par comprendre que cette histoire aussi importante soit-elle pour moi, n'est pas encore au niveau. Une fois ce constat fait, je me suis reboostée et je vais vous partager les derniers chapitres de leur histoire. En espérant que vous aimiez. 

Bye bye. 

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant