Chapitre 13 : Dixon

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— Est-ce que tu veux que je te raccompagne chez toi ? Je dois... je.. j'ai un truc à faire que j'avais oublié, mais on peut se revoir demain ou mercredi pour aller manger un bout ? annoncé-je, complètement déstabilisé.

Je vois son regard changé et son hésitation se fait longue, comme si elle s'interrogeait sur mon changement d'humeur soudain. Moi-même, je suis totalement perdu par ce rendez-vous, Ambre me plait énormément. Un peu trop même, depuis que son attention s'est posée sur mes lèvres, je tente par tous les moyens de dissimuler mon envie de l'embrasser. Je ne veux pas aller trop vite.

— Ça va aller Dixon, je... je pense pouvoir me débrouiller pour rentrer, énonce-t-elle tout en détournant le regard.

Son ton si affirmatif me laisse perplexe, j'espère ne pas l'avoir blessée en mettant fin brusquement à notre rendez-vous. Je suis trop con, pour une fois qu'une fille me plait autant, je me comporte comme un ado empoté qui ne sait pas résister à l'appel d'un baiser et qui est obligé de se sauver.

— Tu es sûre ? J'ai l'impression que tu ne te sens pas très bien !

— Tout va bien, promis, assure-t-elle tout en jetant un coup d'œil à la fenêtre.

À s'y intéresser de plus près, cela fait plusieurs fois qu'elle ne cesse de guetter dehors, comme si elle avait remarqué quelqu'un ou quelque chose. Cela m'interpelle. Après la scène à la salle de sport, je sais qu'un traumatisme subsiste en elle. Je ne peux m'empêcher de penser que la personne qui le lui a causé est peut-être encore dans les parages. Non, cela ne peut pas être possible, elle n'arrive pas de New York, nous avons discuté de ses parents tout à l'heure. Je suis totalement à l'Ouest.

— D'accord, on se revoit demain ou mercredi alors ! lui indiqué-je tout en me levant.

— Je ne sais pas si je viendrais à la salle.

L'atmosphère entre nous semble plus froide qu'il y a quelques minutes, il faut absolument que je trouve un moyen de me rattraper, je ne voulais pas que notre rencontre tourne court.

— Oh que si, tu as plutôt intérêt ma belle, lui affirmé-je sur un ton plus léger.

— C'est moi qui décide si j'ai envie d'y aller ou non, mais je vais y repenser.

— Tu mens, je commence à te cerner, ma belle.

Le surnom que j'utilise l'a fait rougir, je devrais le dire bien plus souvent, parce que j'aime voir ses joues se colorer.

— Peut-être que oui, peut être que non, déclare-t-elle en haussant les épaules, avec son petit rictus en coin de lèvres.

Je finis de payer pour nous deux malgré le regard étonné d'Ambre. On dirait que c'est la première fois qu'un garçon l'invite, et je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait plaisir.

— J'en étais sûr, tu peux plus te passer de moi.

Sa bouche s'ouvre devant mon arrogance à peine dissimulée, l'unique chose que je souhaite c'est lui redonner le sourire et détendre à nouveau l'atmosphère.

— Vantard, non en réalité, ce dont je ne peux plus me passer, c'est du sport !

Sa réplique me fait rire intérieurement, sachant pertinemment qu'elle me dit un bobard. J'ai beau ne pas la connaître depuis longtemps, si je sais un truc c'est que pour le moment le sport est plutôt une torture pour elle qu'un plaisir.

— Dis, tu as décidé de dire un mensonge à chaque nouvelle parole ?

— J'arrêterais de mentir le jour où tu arrêteras de te glorifier.

J'apprécie de plus en plus son répondant. Un éclat de rire franchit mes lèvres tout en sortant du café. Je crois que j'aime bien l'embêter, voir ses joues se colorer, et sa bouche s'incurver.

— Je crains que ça n'arrive jamais dans ce cas.

J'entends son amusement, il semblerait que je ne sois pas si mauvais que cela pour dédramatiser une situation. On dirait même qu'elle se lâche de plus en plus en ma présence.

— Merci Dixon, pour cette après-midi. J'ai passé un très bon moment avec toi, même si j'ai l'impression que c'est déroulé si vite, murmure-t-elle en finissant sa phrase.

— On pourrait aller manger un morceau ensemble demain soir si tu es d'accord.

Je ne pouvais m'empêcher de voir le sourire orner ses lèvres lorsque j'ai dit que j'avais eu une super journée avec elle. Ses traits sont apaisés, je la sens heureuse après cette sortie.

— Avec plaisir, je ne pensais pas dire cela, mais tu es un garçon intéressant.

Ses joues chauffent signe qu'elle est dans l'embarras, ma belle parait troublée et gênée de sa confession.

— Et toi tu es tellement mignonne quand tu rougis.

Je vois ses mains venir se poser sur ses joues pour s'assurer de ce que je lui dis. Mon envie de l'embrasser refait surface. Je ne sais pas si je devrais tenter de lui faire comprendre ou si je dois m'enlever cette idée de la tête.

— Arrête ! Je vais me retourner et disparaître avant que la gêne me submerge davantage. Et toi tu vas faire pareil, nous nous reverrons demain.

— J'ai hâte d'être à demain dans ce cas, lui affirmé-je en lui faisant un clin d'œil.

Je la regarde une dernière fois avant de regagner ma voiture. Même si je souhaitais sincèrement la raccompagner, je respecte son choix. Au fond de moi, je regrette de ne pas lui avoir fait comprendre que j'avais vraiment envie de poser mes lèvres contre les siennes. Tandis que je m'apprête à monter dans mon bolide, j'entends sa voix au loin m'appeler :

— Tu es toujours là ?

— Toi aussi !

Mes yeux plongent dans les siens et plus rien ne parait exister autour de nous. Progressivement, mon regard descend pour tomber sur ses lèvres, elles sont un appel aux baisers. Je finis par détourner ma vision de ce visage, il faut que je parte maintenant !

— Cette fois-ci, je rentre vraiment Dixon.

— À plus tard ma belle, soufflé-je, peinant à baisser mon regard.

Je monte dans mon véhicule, mais je ne démarre pas tout de suite, tentant de reprendre mes esprits après tout ça. Les yeux fermés, je crois entendre sa voix à nouveau, je suis sans doute un peu trop mordu. Ce n'est que lorsqu'elle toque à la fenêtre que je prends conscience de sa présence. Descendant doucement de la voiture, je me rends compte que les gens se sont arrêtés et nous observe sûrement après qu'Ambre ait crié mon prénom.

— Qu'est-ce qu'il y a, ma belle ?

J'aime ce surnom, je n'en ai jamais donné à une fille avant elle et pourtant je ne pense pas pouvoir m'en passer.

— Ta proposition de me ramener tient toujours ?

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Hey, 

Voici un petit chapitre pour introduire la suite de l'histoire qui commence à évoluer entre nos deux personnages. 

J'espère que vous allez aimer ce chapitre. 

Bye bye. 

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant