Chapitre 41 : Ambre Run to you – Lea Michele
Quinze jours que nous sommes séparés et cinq qu'Ava à eu son accident. Et rien n'a bougé depuis. Nous ne parlons plus avec Dixon et Ava est toujours plongée dans le coma. Les médecins ont dit que son hématome avait considérablement diminué et cela est bon signe. Pourtant, je ne parviens pas à me réjouir de cette situation.
J'ai fini un nombre bien trop important de boites de mouchoir en à peine quelques heures et rien que d'y repenser, les larmes se forment aux coins de mes yeux. Tout est de ma faute et je le sais pertinemment. Comme dans la plupart des livres ou des films à l'eau de rose, je suis installée sur mon canapé dans un pot de glace dans les mains. Habituellement, dans ces séries américaines, il y a toujours la meilleure amie de l'héroïne qui vient la soutenir. Cependant, ici, je suis seule ce qui rend cet instant encore plus triste.
Les jours sont interminables, mon envie de sortir est proche du néant. Les cours sont une véritable torture, parce qu'ils nous demandent sans cesse de nous dévoiler et en ce moment, mon corps est vide d'émotion. Le sort s'acharne sur mes amis et moi, cela ne suffisait pas d'avoir détruit ma vie il y a deux ans. Il faut que ça recommence ici !
Même si Dixon m'a assuré que l'accident d'Ava n'était pas de ma faute, je ne cesse de me sentir coupable. Après tout, mon harceleur m'en veut à moi, pas à mes amis. Et même si j'essayais de m'en convaincre depuis le début, je sais pertinemment qui est derrière tout ça. Seulement, je ne suis pas assez forte pour appeler mon avocate et lui demander s'il a été remis en liberté. Comme il le dirait si bien : je l'ai juste touchée, mais elle n'a pas dit non. Je n'ai peut-être pas verbalisé mon refus, mais mon corps à parler pour moi cette nuit-là. Lorsque ses mains se sont mises à toucher mon corps dénudé, je me suis sentie mourir de l'intérieur. Je n'ai cessé de le repousser, mais il était bien trop fort pour moi. Alors comment peut-il dire ça ! Et le pire ce sont les jurés, comment ont-ils pu lui donner que cinq ans de prison pour une agression sexuelle et possiblement l'avoir fait sortir au bout de deux ans.
La seule manière de découvrir la vérité se trouve devant moi. Mon téléphone est à portée de main et il me suffit de la chercher dans mes contacts. Et mon cerveau semble avoir pris la décision, me voilà en train d'attendre qu'elle décroche. Tandis que cet appel à l'air vain, une voix féminine se fait entendre et la chair de poule traverse mon corps.
— Ambre vous allez bien ? Votre appel est surprenant.
Mon numéro semble toujours enregistré dans ses contacts ce qui m'étonne, mais très vite je repense à la raison de mon appel.
— Bonjour maître, je.. j'ai besoin de savoir, il a été libéré n'est-ce pas ?
Le silence me laisse présager le pire. Cette attente paraît interminable jusqu'à ce que sa voix se fasse à nouveau entendre.
— Oui, il est sorti il y a trois semaines pour bonne conduite, j'en suis vraiment navrée Ambre.
J'accuse le choc, me laissant glisser le long de mon canapé. Les larmes coulent sur mon visage et je tente de rester calme.
— Pourquoi personne ne m'a-t-il prévenu ? lui demandé-je sur un ton suppliant.
— Un courrier a été envoyé chez vos parents, mais ce qui m'inquiète davantage c'est la raison de votre appel. Si vous vouliez savoir s'il était sorti, c'est que vous avez de nouveau eu affaire à lui, n'est-ce pas ?
— Je reçois depuis plusieurs mois des lettres ou des sms de menace. Mais s'il est sorti il y a seulement trois semaines alors il ne peut pas avoir été l'auteur direct de tous ces courriers. La prison contrôle la moindre lettre.
— Effectivement Ambre, avez-vous prévenu la police ?
— Oui, mais cela fait plusieurs semaines, depuis j'en ai reçu d'autres, mais la police ne semblait pas déterminée à m'aider. Tant qu'il ne passe pas à l'action, je suis livrée à moi-même.
— Vous devriez peut-être retourner auprès de vos parents quelque temps.
La peur de le revoir est bien présente, mais je ne veux plus sacrifier ma vie pour lui. Je me suis construit une vie ici et il est hors de question de le laisser gagner une deuxième fois.
— Je ne veux plus le laisser m'effrayer, je ne suis plus la jeune adolescente que j'étais.
Je mets alors fin à cette conversation avant de regretter mes propos. Mes paroles étaient sincères , je ne vais pas renoncer, mais mon corps n'est pas tout à fait du même avis. Les premiers signes d'une crise d'angoisse pointent le bout de leur nez.
Je me remémore les paroles de mon psychologue. « Il vous suffit de fermer les yeux et de prendre une grande respiration, de faire le vide dans votre esprit et tous vos démons s'envoleront ». Cette phrase marchait très bien quand j'avais 17 ans, mais maintenant j'ai beau suivre en boucles toutes ces étapes, rien ne fonctionne.
Je me sens infiniment vide, comme si plus rien n'avait de sens. C'est lui qui donne du sens à ma vie, lui qui me sort la tête de l'eau. Sans lui j'ai l'impression de me noyer, de ne plus pouvoir reprendre ma respiration. Pourtant, je l'ai repoussé lorsqu'il ne cherchait qu'à m'aider.
Je croyais être capable de gérer cette crise de panique seule, mais il n'en est rien. Ma respiration est bien trop laborieuse pour que je puisse la gérer seule. Et l'unique personne qui peut m'aider est loin de moi.
Le souffle saccadé, les mains tremblantes, cette situation de panique me submerge complètement. Je sais que l'on vient de se séparer, mais je dois l'appeler. J'ai besoin de lui.
Je saisis mon téléphone sur la table basse. Mes doigts sont comme tétanisés et c'est avec un mal fou que je compose son numéro. Je colle mon portable contre mon oreille et prie intérieurement pour qu'il décroche.
Une sonnerie, puis une deuxième, et enfin il décroche. J'ai eu la sensation de patienter des heures. Seul son souffle me parvient, aucun autre son ne sort de sa bouche attendant sûrement un signe de ma part.
— Di.. di... dixon, peiné-je à prononcer.
Un infime son sort de ma bouche, j'ai du mal à reprendre mon souffle et cela me panique d'autant plus.
— Ambre, tout va bien ?
Malgré notre séparation, il semble être inquiet pour moi.
— Non
C'est l'unique mot que je peux prononcer.
— Ambre, tu as besoin d'aide ? me demande-t-il d'une voix paniquée.
Oui, bien sûr que oui j'avais besoin de son aide, pourtant, je ne suis pas fichue d'aligner deux syllabes.
— J.. Je crois qu.. que je fa.. fais une cri..crise de pan..panique.
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Hey,
Une suite qui s'est fait attendre mais je reviens en force, avec plusieurs chapitres à vous poster très bientôt.
Bye bye.
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Il est mon avenir
Romance« Je vais te retrouver, te hanter, te traquer, jusqu'à ce que tu perdes tout, Ambre... » À dix-neuf ans, Ambre est une jeune femme comme les autres, mais elle ne s'assume pas. Loin du cliché de la parfaite bimbo, l'étudiante reflète la réalité et se...