Chapitre 10 : Ambre

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Pour la troisième fois en cinq minutes, je jette un œil au réveil, espérant secrètement changer l'heure. Celui-ci indique quatre heures quarante. Depuis deux jours, mes nuits sont très courtes, trop courtes. Je me suis même assoupie hier en plein cours. La raison à cela ? Un cauchemar !

Encore et toujours le même, je ne parviens pas à enlever ces images, qui me hantent, de la tête. Mes mains commencent à trembler, ma gorge se noue, signe qu'une crise d'angoisse va bientôt apparaître. Je déteste cette situation, elle me fait paraître si faible, si insignifiante. Apaiser cet élan de panique est plutôt compliqué, d'ordinaire mes parents étaient là pour m'épauler. Surement une des raisons pour laquelle ils ne voulaient pas que je parte étudier à New York. Peut-être avaient-ils vu juste.

La technique pour les stopper, c'est de calmer ma respiration. En inspirant fortement par le nez et en expirant doucement par la bouche, répétant plusieurs fois ces gestes. Du moins, en théorie, en réalité, la situation est bien plus complexe. Ma maman avait l'habitude de me préparer du chocolat chaud avec du miel pour dompter l'anxiété. Elle me caressait le dos lorsque je le buvais, un signe de tendresse tellement important pour moi. Le tout combiné réduisait considérablement mon trouble. Seulement, aujourd'hui, personne n'est présent pour m'épaule et je dois trouver une façon de m'en sortir seule.

Ma psychologue a elle aussi essayé de m'aider, me donnant diverses techniques toutes moins concluantes les unes que les autres. Pourtant je suis seule à plusieurs heures de chez moi, et exceptées Ava et Lizzie, mais, je ne vais certainement pas les déranger à un moment si tardif de la nuit. C'est dans ces conditions que je me remets à penser à Dixon, ce garçon qui m'envoute bien plus qu'il ne le devrait. Il possède un charme inégalable, un corps sculpté tel un dieu grec, mais avec un caractère de cochon. Ce combo suffit à me faire sourire, m'apercevant par la même occasion que la crise de panique semble s'être envolée.

La fatigue elle aussi a déserté mon corps, la seule idée qui me passe par la tête c'est d'aller me réconforter avec un généreux chocolat chaud. Je me lève pour me rendre dans la cuisine, et me concocter la fameuse recette de ma maman. Pour la plupart des gens, une bonne journée débute par succulent café, pour moi, c'est le chocolat chaud qui comble mes mâtinés.

Je me pose dans mon canapé, la tasse fumante d'un délicieux nectar à proximité, décidant de travailler un énième portrait. Le crayon en main, je commence par dessiner le contour d'un visage, sans réellement réfléchir, mes doigts insistent sur certains traits faits avec la mine. Petit à petit en accentuant sur la mâchoire, je me rends compte que je suis partie sur un portrait de Dixon. Il est peu plus ancré dans ma tête que je ne le pensais. Les minutes défilent à toute allure, mon réveil programmé à six heures trente sonne, mettant fin à ma session artistique. C'est fou comme je suis plongée dans un autre monde lorsque je dessine.

Je finis de me préparer et prends tout le matériel nécessaire pour me rendre en cours. L'envie de retourner me coucher était bien présente, mais je ne peux pas louper de cours dès le début de l'année.

À mon arrivée, Ava et Lizzie sont déjà installés, mais elles m'ont gentiment gardé une place. Ce cours n'est pas un de mes favoris, car il aborde l'histoire de l'art et bien que j'aime ce domaine, la partie historique m'emballe un peu moins, du moins la monotonie du professeur y est surement pour quelque chose. Les secondes semblent être des heures tellement son ton est mou, j'ai presque envie de me lever et de le secouer pour lui redonner de l'énergie. Les filles à côté de moi sont dans le même état. Je préfèrerais être dehors avec elles et leur raconter l'évolution de mon histoire avec Dixon.

– Enfin ! Je commençais à penser qu'il allait nous retenir en otage, annonce Ava tout en bâillant, nous entrainant toutes à sa suite.

– Et si nous allions prendre un café, le prochain cours n'est que dans une heure et nous n'avons pas grand-chose à faire, suggère Lizzie avec enthousiasme.

Il est mon avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant