Chapitre 8

85 4 0
                                    


⚠️ TW : ce chapitre contient des mentions d'auto mutilations

————

-Nash-

Je n'avais pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. Il avait fallu que je gère tout. Je n'avais pas encore révélé l'identité du traître à Harold, il fallait que je trouve avant tout une explication pour lui cacher ma mission avec Aria.

J'avais établi un plan, demain dès que possible, nous nous rendrons à Richmond. Il y aurait plus de six heures de route. Plus tôt nous serons arrivés plus tôt nous serons un peu plus en sécurité.

Mes pensées ne s'arrêtaient pas, je réfléchissais à tout ce que je devais faire : acheter de quoi manger, réserver un hôtel, acheter des habits, des affaires de toilette, oh et tellement d'autres choses !
J'avais mal à la tête à force de réfléchir, je voulais mettre mon cerveau en mode off.

***

Le lendemain, je me levais et entrais dans la chambre d'Aria pour la réveiller. Il était un peu tôt mais il fallait mieux partir avant dix heures. Quelle fut ma surprise quand je la trouvai endormie sur le ventre, ses fesses parfaites recouvertes d'une lingerie fine noire.

Il faut que j'aille prendre une douche moi.

Oubliant mes pensées plus qu'intéressantes comprenant le corps de cette fille, je décidai de la réveiller.

- Allez debout ici ! Criais-je. Aria réveille-toi on part dans moins d'une heure !

Pour seule réponse, j'eus le droit à un "humm". Satisfait je redescendis. Aria avait tiré la gueule depuis qu'elle était entrée dans ma voiture. C'était compréhensible vu la tournure des événements.

Je ne voulais pas donner d'explications sur tout, elle paniquerait vraiment si elle savait que j'étais un criminel. Et encore plus si elle apprenait que je faisais partie de l'attentat, mais du côté des méchants.

-Aria-

Il était huit heures du matin, comme l'indiquait la grosse et bruyante horloge du couloir. J'entrai dans la grande salle de bain et pris ma douche pour me réveiller. La douche en damier noir et blanc, s'accordait parfaitement avec le sol noir et la couleur doré de la robinetterie.

Quand je sortis, je m'observais dans le miroir s'étalant sur le mur entier. J'observais ces cicatrices ornant mes cuisses, elles avaient l'air de dire quelque chose mais qui ne voulaient rien dire.

Ces traces d'auto sabotage me faisaient honte. Je n'ai jamais compris mon geste, que j'ai pourtant répété machinalement pendant des semaines. Je crois que je ne me suis pas fait ça dans un but précis, je n'en sais rien.

Tout ce que je sais aujourd'hui c'est que je regrette. Personne n'a jamais vu ces traces. Pas même les hommes qui ont partagé des moments intimes avec moi, à qui je demandais systématiquement d'éteindre la lumière.

Je regrette ces gestes dès que je vois les dégâts qu'ils ont commis. C'est des gens comme moi, qui décrédibilise la parole et le combat de ceux qui ont réellement besoin d'aide. Je sais que j'ai souffert, moi aussi. Mais pas de là à me faire du mal. Je crois que c'était plutôt une vengeance, une façon de crier au monde que tout ça était de leur faute mais en le gardant pour moi-même.

Mes marques disparaissent peu à peu, mais jamais elles ne le feront totalement. Les larmes ne coulent pas, elles restent bloquées et serrent ma gorge, je ne suis pas triste pour moi, je le suis pour celle qui allait assez mal pour sauter le pas.

Puis, je baisse le regard comme je le fais toujours. J'enfile mes habits d'hier et descends.

***

Million spotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant