Million spot

Chapitre 32

Hello, j'arrive avec un nouveau chapitre un peu tard !

Bonne lecture !

📚

-Aria-

Je ne sais pas où on va, ils ne prennent même plus la peine de me répondre. Nous roulons depuis si longtemps. Une heure, peut-être deux.
Le temps passe sûrement trop lentement car je suis en transe, paniquée à l'idée de finir enfermée dans une prison pour femme. Je ne suis pas faite pour un endroit pareil, à être entourée de vraies criminelles, alors que moi... je serais incapable de... faire mal ?
Et même si la culpabilité s'empare de moi, la culpabilité de tous ces morts que j'ai laissés après mon passage sans même avoir appuyé sur la gâchette, je ne sens pas que ma place est en prison. Je finirais sûrement en enfer pour toutes les morts que j'ai causées alors autant être libre dans le monde des vivants.

Le véhicule s'arrête devant ce que je reconnais être un commissariat, et je ferme immédiatement les paupières pour chasser les larmes qui embuent mes yeux. Les hommes me sortent de la voiture qui me tenait au chaud quelques secondes auparavant. Je n'ai toujours pas rouvert les yeux. Je suis incapable de faire face à l'horreur qui m'attend. Et pourtant, mon instinct me crie de les ouvrir. Alors, je l'écoute, mais rien d'alarmant. Nous avons pénétré dans un bâtiment aux murs fades et on me mène à une salle sans même que je n'ai eu le temps de me rendre compte que j'étais sortie de la voiture.

Cette salle est comme dans les films, c'est une salle d'interrogatoire. Je suis assise à une table en métal, sur laquelle mes menottes sont attachées. En face de moi, se reflète mon portrait dans un miroir sans tain. Je jurerai voir une dépressive face à moi. Mes cernes sont noirs et mes cheveux blonds sont relevés en un chignon totalement défait. La tristesse est peinte sur mon visage et cela me procure encore plus de peine. Je me doute que c'est probablement fini pour moi et je ne demande qu'une chose : retrouver ma joie de vivre. Juste être heureuse. Innocente et heureuse.

Un inspecteur s'assied bruyamment sur la chaise opposée à la mienne. Son regard noir perçant, ne lui donne pas un air commode. De part sa posture qui se fait imposante, il se veut intimidant. Et ça marche... Je suis mal à l'aise.
J'attends juste de savoir quel va être le marché. Car il va y en avoir un n'est-ce pas ?

- Aria, je ne vous liste pas tous les chefs d'accusations qui sont retenus contre vous, commence-t'il, me prenant de haut. On va faire un truc : soit vous balancez monsieur Nash Davis ainsi que toutes les informations sur votre père, soit vous finissez votre vie en prison.

Je crois défaillir. Je... je., mon père. Nash. Ou...prison. J'assimile tous les mots que j'ai entendus il y a quelques secondes. L'inspecteur n'a rien dit depuis, il se contente de me regarder me torturer l'esprit.

- Je...je veux parler à un avocat, déclarais-je, la voix tremblante.

Mais sa réponse me fait rater un battement. Elle me sidère. L'homme se met à rire grassement. Il se paye ma tête. Dos au miroir sans tain, il se retourne probablement pour jeter un regard complice et hilare avec un ou peut-être même plusieurs de ses collègues spectateurs qu'il ne peut même pas voir à travers.

- Ma chère... crois-tu vraiment que ça marche comme ça pour des affaires de ce genre ?

Et il se remet à rire.

Il essaye de se reprendre, colle ses mains devant lui en formant en triangle. Il tente d'inspirer profondément, mais la seule chose qu'il parvient à faire, c'est renifler bruyamment. Puis, il reprend calmement :

- Si tu veux un avocat, notre petit deal ne tient plus. En revanche, si tu renonces à ce droit et si tu jactes suffisamment, demain, tu es dehors.

Mon cerveau est en ébullition. Je sais qu'il faut que je prenne une décision, mais laquelle ? Il me faut du temps... Je vais devenir folle ! Comment prendre une décision comme elle, à la hâte ? Je sais que parler ne sera en rien bénéfique ni pour Nash ni pour mon père. Le choix qu'on me propose est tout sauf loyal.