Destintion

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                                      Irène



Je regarde le paysage défilé sous mes yeux, cela va faire environ 1h que nous sommes arrivés à destination, lorsque j'ai vu où je me situe, je fus choquée, la musique, les coutumes ainsi que les traditions italiennes m'ont toujours intéressées mais de là à ce que je me retrouve en Italie, je n'arrive toujours pas à y croire, heureusement que j'ai pris des cours d'italien en étant jeune, fin je n'avais pas le choix mon père exigeait que l'on ait une éducation correcte, tout ce qui concerne la culture générale, connaissance des langues cela était primordiale pour lui, je ne parle pas couramment l'italien, mais je sais que je me débrouille pas mal, et que je le comprends.
Nous sommes en route vers la maison dans laquelle nous allons vivre ? je suppose, ma vie ici sera meilleure ? on pourrait dire que je trouve une autre page comme on dit « don't turn the chapter but burn the book » j'espère que ce célèbre dicton s'avère réel au moins, mon enfer a donc une issue ? j'espère profiter un peu de mon « séjour » avant de voir madman ? rien que penser à lui des frissons m'accaparent, je ne le connais pas mais depuis ce que mon oncle et ce que j'ai lu sur lui, ma crainte de le voir s'agrandit.

J'entends Rodrigue se racler la gorge, suite à cette intervention je tourne ma tête instinctivement vers lui, et ce que je vois me rend perplexe je ne comprends pas, son regard glacial regarde la route face à lui, sa mâchoire est contractée, sa main gauche est sur le volant qu'il sert avec force il exerce une certaine force au vu de ses phalanges blanches, sa main droite sur le levier de vitesse qui ne fait qu'accélérer petit à petit, soudain il brisa le silence :

-         C'était quoi ? me dit-il d'un ton neutre.

Étant en incompréhension totale je garde le silence.
-         Répond.
Mais il veut quoi bordel comment il veut que je sache quoi répondre sachant que je n'ai aucune idée de ce qu'il veut savoir et d'où il veut en venir, étant donné qu'il est sous les nerfs je décide d'ouvrir ma bouche pour la première fois depuis que je suis entrée dans le véhicule.
-         Je ne sais pas où tu veux en venir. Dis-je calmement.
Du coin de l'œil je remarque que ma réponse ne le satisfait pas, au vu de sa posture et son attitude qui n'ont pas changé d'un poil, mais il lui arrive quoi ?

-         Tout à l'heure dans l'avion pourquoi gémissais-tu pendant ton sommeil et gigotais dans tous les sens ? me questionne-t-il comme s'il savait.

Dès qu'il finit sa phrase un hoquet muet de surprise me prit, je sens déjà mes joues chauffer, elles doivent sûrement être rouge pourpre actuellement, je fuis directement son regard il a dû le remarquer, la honte est le principal sentiment qui me submerge, non non non, je ne voulais pas je ne veux pas et je ne voudrais pas qu'une autre personne que moi assiste à mes propres cauchemars qui me hantent, qui me suivent depuis mon plus jeune âge le fait qu'il mentionne ça, les images de mon souvenir vécu durant mon cauchemar resurgissent se défilant tel un film, la chambre froide, la cuillère, la torture, le fouet, le sang, ma robe de princesse qui a finit gorgée de sang, les mots durs de mon père, son insensibilité, ma respiration est saccadée j'ai du mal à respirer, mon cœur se serre, une envie soudaine de rejeter me vint, je sens des gouttes perlées sur mon front, putain de merde pourquoi faut-il toujours que je fasse des crises de merde au pire moment.
-         Hey ça va.

Non non-bordel je vais très bien ce n'est pas comme si je suis entrain de faire une putain de crise ça ne se voit pas à ma gueule peut être mais je suis bel et bien en train de mourir.
-         Irène regarde-moi. Me dit-il d'un ton calme en une pointe de colère.
Je ne l'écoute plus, je ne l'entends plus, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état critique et gênant à la fois, tout ce que j'espère n'arrive jamais, c'est mon secret, c'est mon intimité je me sens trahis, comme volée, ce qu'il m'arrive depuis à peu près 9 ans, personne autre que moi ne le savait et le fait que Rodrigue ait assisté à mon cauchemar me rends distante envers lui et envers tout ceux qui veulent entrer dans mon enfer moi seule y participe depuis jeune moi seule souffre, moi seule désespère, en silence, je préfère mourir que l'on me voit au moment où je suis le plus vulnérable.
La voiture se gare au bord de l'autoroute, et de là je m'extirpe du suv et me mets à rejeter toute la nourriture ingérée à l'avion, je sens des mains relever ma crinière pour que je n'en foute pas sur eux, mais je pense que c'est peine perdue car j'en ai mis partout.

Dès que ma partie de vomissement se termine, je me relève mais mes jambes sont fébriles et j'ai du mal à me tenir sur celles-ci, au moment où je me sens tomber pour former des magnifiques hématomes aux jambes, le bras de Rodrigue s'enroule autour de ma taille afin de me stabiliser, je me laisse aller sur lui le laissant me mener à mon siège, il le fait avec une telle délicatesse que je me demande si réellement cet homme tue des gens à longueur de journée,

Étant confortablement assise ma tête posée sur la vitre, le goût du vomi en bouche me répugne.

-         Tiens. En me tendant une bouteille d'eau.

Comme par magie, c'est comme s'il a lu dans mes pensées, je lâche un maigre merci et prend la bouteille d'eau, dès que l'eau entre dans ma bouche et traverse le long de ma trachée une satisfaction me prend, je bois la bouteille d'une traite, j'étais assoiffée, avec tout ce que j'ai vécu seulement durant le voyage cela fait beaucoup déjà, je n'imagine même pas en étant arrivée à destination ça sera mieux ou pire, je chasse cette pensée je ne veux pas stresser.

Je vois que Rodrigue a l'air moins tendu fin du moins je pense, mais je men fou je n'y prête pas plus attention, je suis déjà assez fatiguée, on passe donc le reste du trajet dans le plus grand des calmes.

                                       §§§§§§§§§


Rodrigue se charge de décharger le coffre avec l'aide de ses coéquipiers, je m'avance et admire la magnifique baptise qui se trouve face à moi, elle est littéralement incroyable, ça change de celle de Londres, elle a un style totalement différent, malgré qu'elles soient toutes les deux aussi belle que l'autre, celle-là est plus mhh, comment dire Italienne ? le style italien ressort parfaitement les briques, la couleur beige domine l'extérieur de la villa, deux immenses palmiers se trouvent des deux côtés de chaque de la porte principal.

je ne m'y attarde pas plus et entre dedans, à l'entrée un immense salon avec cuisine américaine se trouvent, comme à l'extérieur le beige et un blanc crème sont les plus présents, des énormes canapés en cuire beige foncé s'y disposent des deux côtés des murs une immense télévision colée au mur domine le mur en face des canapés, je m'avance vers la cuisine c'est la pièce qui m'intéresse le plus, je crève de faim, après avoir tout rejeté tout à l'heure, la seule chose qui me reste est que mon estomac crie famine, la cuisine est tout aussi magnifique que le reste, contrairement au salon, la couleur dominante de la cuisine est le blanc ainsi qu'un beige crème, tout est clair et beau malgré cela le style italien y ressort fortement c'est ce qui fait son charme, je me mets à chercher dans les placards un trucs à manger mais rien tout est vide, je tourne sur moi-même et voit le frigidaire une personne normale aurait commencé par ça mais moi je suis un cas à part putain, je tiens les poignées du frigo et prie intérieurement qu'un truc à manger s'y trouve, là j'ouvre et bien évidemment il n'y a rien.

Je m'apprêtais à lâcher l'affaire et continuer mon excursion, mais un bruit vers l'îlot m'alerta je me retourne et vois mon oncle qui se tient face à l'îlot entrain de déposer des sacs de nourriture ? depuis quand aime-t-il les fast food en Angleterre il détestait ça et nous interdisait d'en manger bien sûr je le faisais en cachette mais là je ne vais pas mentir que ça me surprend, il lève le regard vers moi et me fait signe de tête de m'avancer ce que je fais, arrivée à son niveau, il me tend un hamburger ainsi qu'une barquette de frites et une boisson, je ne demande rien et m'attaque à mon repas, je croque dans mon sandwich et ce goût de burger m'avait tant manqué purée, je mange dans le plus calme des silences avec mon oncle tous deux.

-          Demain tu sortiras avec Amanda qui va t'aider à choisir de vrais vêtements.
Je hoche de la tête contente de faire une sortie pour demain j'ai hâte de me promener dans les rues de la Sicile, mais ce qu'il me dit par la suite me fait manquer de m'étouffer.
-         Au moins tu seras à peu près présentable devant ton époux, même si cela ne changera rien. Dit-il en un rire moqueur.

Comment ai-je pu être contente je n'en ai pas le droit putain, si je sors m'acheter des fringues ce n'est pas pour moi mais pour faire bonne figure, jamais je ne pourrais être moi-même sans que l'on me commande...

Coucou nouveau chapitre guys bonne lecture à vous.

                                                        A.

MilzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant