🍀Chapitre sept 1/2.🌿

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On frappe une nouvelle fois. Nathanne s'empresse d'ouvrir la porte, affichant un très grand rictus qui n'atteint pas ses yeux. Il stresse où je rêve ?

Deux hommes à la chevelure argentée mi-longue font leur apparition. L'un porte un costume noir et l'autre similaire à celui de Nathanne, leurs visages sont marqués par le temps. Ils échangent des salutations rapides avec mon patron. Dès qu'ils entrent et posent leur regard sur moi, tous deux me sourient comme s'ils n'avaient pas aperçu de jeune femme depuis bien des années. Ils s'avancent dans ma direction et me donnent une poignée de main bien ferme.

C'est moi qui stresse, maintenant.

— Je vous en prie messieurs, asseyez-vous. Victoria ?

Quoi?

Il me scrute puis lève un sourcil parfait en me foudroyant du regard quand il voit que je ne réagis pas.

Mais bien sûr, les collations. Suis-je bête?

— Vous voulez boire quelque chose, messieurs ?

— Oh oui. Je veux bien un thé, s'il vous plaît, mademoiselle, me dit l'homme au costume noir.

Un thé pour un homme, c'est la première fois que j'entends ça, puis j'observe le deuxième.

— Et vous, monsieur ?

— Un café serré, s'il vous plaît.

Je hoche la tête et commence à partir quand, soudain, un raclement de gorge retentit. Je me retourne.

— Un café, Victoria !

— D'accord, monsieur Trivia.

Merci, s'il vous plaît, la politesse, il connaît?  Je m'énerve! Mais ça m'attire! C'est moi qui mérite des claques!

Une fois dehors, j'inspire profondément pour me calmer. J'appuie sur le bouton d'appel et une fois à l'intérieur de l'ascenseur, j'actionne le 4e étage où se trouve la cafétéria.

J'avance près du comptoir et souris à cette femme, qui met encore inconnu, entrain de nettoyer des tasses. Lorsqu'elle lève les yeux et me croise, son visage durcit. Mais qu'est-ce qu'elle a elle aussi ?

— Deux cafés serrés et un thé, s'il vous plaît.

— D'accord, quelle saveur ?

Oh merde, je n'ai pas demandé ce qu'il souhaite comme goût, putain.

Je la regarde, embêtée.

— Bon fait vite s'il te plaît ! s'impatiente-t-elle.

— Bien, il ne m'a pas dit, est-ce que cela vous dérange si je vous prends tous vos sachets ?

Elle fait non de la tête en haussant les yeux au ciel, puis dépose tout sur un plateau.

— J'imagine que je mets ça sur le compte des Trivia ?

— Oui.

Elle regarde l'écran en mâchouillant son chewing-gum. J'ai l'impression d'avoir la sœur de Rébecca devant moi.

Comme j'ai envie de la secouer, je n'ai pas le temps!

Une fois les commandes payées, je me précipite vers les ascenseurs. Mais, lorsque j'arrive devant, je réalise que j'ai les mains prises.

Par chance, les portes s'ouvrent et une femme en sort pour se diriger vers la cafétéria, j'en profite pour me ruer à l'intérieur. L'appareil s'arrête au cinquième étage. Un homme me rejoint, le très grand directeur, Clément Trivia, le père de Nathanne. Il hoche la tête en guise de salutation. Un bel homme pour son âge, il donne l'air de prendre soin de lui. Un crâne rasé, une barbe argentée, un visage strict, mais quand il sourit, tout disparaît. D'ailleurs, cela me fait penser que Nathanne ne lui ressemble pas, rien, pas même le sourire, ou la forme du nez, des yeux ou des lèvres contrairement aux deux autres. Il se place à mes côtés, juge mon plateau puis se met à rire.

LES YEUX DU SCANDALE. DARKROMANCE. (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant