💚Chapitre 31 💙

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Une douce caresse longe le long de mon bras, me sort de mon sommeil, s'ensuit un baiser chaud contre mon cou.

J'ouvre les yeux en m'étirant et me tourne vers lui. Il est accoudé d'un côté afin de pouvoir me faire face. Son regard intense est accompagné d'un sourire charmeur, il finit par me saluer. Voilà pourquoi j'ai cédé.

La beauté n'est qu'une enveloppe, une carapace, elle est l'ombre des ténèbres. Méfie-toi toujours ma fille, me racontait mon père. Nathanne fait-il partie de ces personnes-là ? Beau à l'extérieur, mais pourri à l'intérieur ?

Et pourtant malgré cette pensée, je ne l'empêche pas de m'embrasser.

      —      As-tu bien dormi ? demande-t-il.

      —      Oui, je me sens mieux d'ailleurs. Et toi ?

Il opine du chef, enfui son visage dans mon cou, et inspire profondément mon parfum naturel.

      —      Tu sens bon, je pourrais mourir pour cette odeur, chuchote-t-il.

      —      Quoi ?

      —      C'est une métaphore Victoria, m'assure-t-il alors qu'il me serre tel un python prêt à m'étouffer afin de m'avaler.

De mes doigts, je viens frôler ses tatouages magnifiques sur ses bras.

      —      Ils ont une histoire tes dessins ? je le questionne tandis que je continue mon chemin caressant une horloge romaine brisée en trois parties.

      —      Oui, chacun d'entre eux en a une.

Poursuivant mon exploration, j'effleure une croix où deux roses fanées s'entrelacent, descends et parcours le prénom de sa mère en italique.

Mes yeux s'attardent sur une pivoine où trône au centre la lettre v en majuscule.

      —      Mon père m'en offrait à chaque saint Valentin, enfant, je ne jurais que par elles, raconté-je un long creux douloureux dans la poitrine lorsque des souvenirs me reviennent de lui.

      —      De quoi parles-tu ?

      —      Les pivoines. Je les aime grâce à lui. Et pour toi, que représente-t-elle, pourquoi en as-tu tatoué une ?

      —      Ma mère. Comme pour ton père, je lui octroie à chaque saint Valentin cinq pivoines. Elle me disait qu'elles lui portaient bonheur, me divulgue-t-il l'attention perdue quelque part, surement dans ses souvenances.

Comment j'aimerais pouvoir lire en lui?

      —      Ah ! Je comprends mieux le V au milieu alors.

Il se retire de mon étreinte tout en faisant agitant la tête, s'assoit en tailleur et plonge son visage entre ses mains.

C'est à mon tour de me lever pour le regarder, car il a de nouveau changé d'humeur.

      —      Ça va ?

      —      Oui, ne t'inquiète pas.

Son corps pivote vers moi avec un large rictus, ses mains viennent sur ma hanche. D'un mouvement brusque, Nathanne me tire pour m'allonger et se positionne sur moi, baise mon front avant de poursuivre :

       —      Je pars en déplacement en Europe, j'ai quelques soucis avec certaines de mes entreprises là-bas. Veux-tu m'accompagner ?

       —      Euh...

Je reste stupéfaite par sa proposition.

      —      Tout est pris en charge, tu n'as rien à débourser.

J'ai besoin de souffler, du recule sur toute cette situation, je ne préfère pas.

      —      Merci, mais ce jeudi c'est Thanksgiving. Ma mère compte un peu trop sur moi, surtout que mon frère ne vient pas cette année. D'ailleurs, je ne sais pas comment cacher ça.
Heureusement d'ailleurs !

De mon doigt, je lui indique les marques laissées par son frère. Ses dents se plantent dans sa lèvre et il touche ma joue délicatement.

      —      Je vais te prendre rendez-vous avec une maquilleuse professionnelle.

      —      Attends, ton intention est louable, mais je dors sur place.

      —      Dis-lui que tu ne p...

      —      C'est un rituel, je ne peux pas décliner, le coupé-je.

Les traits de son visage se durcissent brusquement.

      —      Quoi ?

      —      Rien, lâche-t-il en se relevant.

      —      Pourquoi tu ne communiques jamais ? Dis ce que tu ressens réellement !

      —      J'ai été élevé ainsi. Montrer sa faiblesse est une porte ouverte à l'ennemie. Tu devrais en faire autant.

Il se met debout, avance en direction de mon fauteuil face à mon lit, où se trouvent nos vêtements secs d'hier.
Des bribes de cette soirée me reviennent et je dois serrer mes jambes pour chasser ce frisson qui se logent entre elles.

Tandis que mon coeur repart de plus belle au galop, mon visage chauffe, signe que je vire au rouge.

      —      Bien, si tu veux que j'aie foi en nous, il faut que tu te confies plus.

Tout en boutonnant sa chemise, Nathanne m'examine silencieusement, pendant qu'un sourire se peint sur ses lèvres.

Il se penche dans ma direction, s'installe à mes pieds, ensuite cajole ma joue en finissant par embrasser encore une fois mon front, et se relève aussitôt.

      —      Je dois partir. Promets-moi de faire attention, me demande-t-il tout en soulevant mon visage vers lui. Appelle-moi à n'importe quelle heure.

      —      Je ne crains rien. Je ne serais pas seule demain ni jeudi du coup. Juste maintenant, mais je ne compte pas sortir. Vue ma joue violacée. Je reste cloitrée à dévorer Friends et des friandises toute la sainte journée. Rassuré ?

Son rictus répond à sa place, pose un baiser fugace sur ma bouche en entrelaçant mes cheveux dans ses mains pour m'empêcher de reculer.

      —      J'y vais, m'annonce-t-il entre deux bisous.

Ensuite, opère un demi-tour, sort de ma chambre et de mon appartement. J'ai ce stupide sourire béat accroché à mon visage. Je me laisse retomber sur le coussin, regrettant aussitôt, car une légère douleur me vient au niveau de mes joues.

      —      Aiiiiiee !

LES YEUX DU SCANDALE. DARKROMANCE. (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant