🌿Chapitre 41 🍀

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Je monte les escaliers au bout de ma vie, les larmes aux yeux. Ma mère se fige lorsqu'elle voit ma tête, accompagnée de Pantoufle dans sa cage, et de la grosse valise rose. Son sourire s'efface et son air joyeux laisse place à l'inquiétude.

      —       Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as un souci  ?

Je pose mon chat et lui saute dans les bras en sanglotant.

      —      Qu'est-ce qui t'arrive mon cœur ? demande-t-elle d'une voix inquiète.

      —      Je peux rester chez toi quelque temps ? répond-je en hoquetant.

      —      Mais oui, bien sûr. Mais raconte-moi, tout va bien ?

      —      Oui, lui dis-je en me retirant d'elle pour prendre mes affaires et libérer Pantoufle.

      —      C'est un problème de cœur ? Me demande-t-elle en se penchant et m'aide à prendre ma valise.

Comment puis-je lui dire que ce n'est pas réellement à cause d'une peine de cœur, mais que l'on me veut du mal ?

      —      En un sens, oui, on peut dire ça.

      —      Ah les hommes ! S'exprime-t-elle, secouant sa tête. Je vais nous faire des chocolats bien chauds et on va s'installer devant un bon film de Noël. C'est pour ça ton changement de couleur ? ça te va très bien mon cœur. 

Je lui souris, et d'un geste approbateur, je hoche la tête et m'engage dans le couloir, ma mère me suivant de près, refermant la porte derrière nous. Lorsque mon minou sort, il se prélasse avec nonchalance, laisse sa queue effleurer les murs. Rien ne le perturbe, quelle chance il a ! J'envie sa tranquillité... Ne pas avoir à affronter les tourments de ma vie telle qu'elle est devenue aujourd'hui, un véritable chaos.

Ma valise à la main, je rejoins le couloir où mon ancienne chambre se trouve. Lorsque je pousse la porte puis allume, une douce chaleur émane de la pièce. Je m'assois sur mon lit d'adolescente.

Elle n'a jamais touché à ma décoration. Pourtant, ça fait un moment que je suis partie. J'ai habité avec Ben pendant deux ans, puis chez Alison quelques mois et après, dans mon appartement.

Je vais tenter d'appeler à nouveau Alison. Une première sonnerie, une deuxième et... messagerie. Je commence à m'inquiéter de plus en plus. J'espère qu'elle va bien. Ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas donner de nouvelles plus que ça, ou répondre rapidement à nos textos.

Puis c'est autour de Nathanne, mais lui, il est toujours éteint. Je décide de lui laisse un message le corps tremblant.

Car mon timbre de voix est étranglé. Je lui dis que j'aimerais qu'il me rappelle que j'ai rencontré Lisandro donc Chloé a eu un étrange comportement juste après.

Une fois fait, j'inspire profondément pour chasser cette peur agglutinée à mon œsophage. Est-ce une bonne idée ? Du calme, tu es en sécurité maintenant.

Une fois vêtu, j'observe mon lit, me rapproche et me laisse tomber sur le matelas en scrutant le plafond avant d'entendre au loin ma mère m'appeler. Je pars la rejoins sur le canapé. Elle a préparé comme toujours lorsque je n'allais pas bien, un plaid et un plateau garni de confiseries, et Happy New Year qui apparaît à l'écran !

J'adore ce film mais je ne sais pas si j'ai le cœur pour ça.

Je m'en frotte les mains et m'installe à ses côtés en prenant mon chocolat, même si la nausée est présente, je me force à rester positive et me passe sur le corps le plaid. Et elle finit part le mettre en route.

Plus tard dans la soirée, lovée dans mes draps imprégnés de l'odeur de la lessive qu'utilise ma mère, je repense à Chloé et Lisandro, cette situation me chamboule encore. Ça façon à lui d'agir et à elle de réagir, me fait encore frissonner. Pourquoi tout l'entourage de Nathanne est si.... Étrange. Il a fait une connerie d'accepter que tu travailles au sein de l'entreprise !
La voix de Chloé resonne dans ma tête. Je ferme les yeux, des larmes que je n'avais pas vue monter, ruisselle le long de mes tempes jusqu'à qu'ils imprègnent dans le tissue de mon coussin. Je viens consulter mon téléphone s'il ne m'aurait pas rappelé, mais ce n'est pas le cas. Six heures depuis que je lui ai dit.

J'ai peur et il n'est pas là ! En même temps, c'est moi qui lui aie dit de déserter... Mais, vue ce que Chloé m'a dit sur Lisandro, j'aurais crue qu'il s'inquiéterais. Mais vue le silence...

J'éteins mon iPhone et le lance loin de moi. Comprenant rapidement mon erreur, je regarde où il atterrit, et par chance, il se trouve au pied de mon matelas. J'attrape un coussin et enfouis ma tête en hurlant toute cette douleur que je ressens. Mon cri sort du tréfonds de mes entrailles, étouffé par l'objet qui écrase mon visage. Je me déteste, je le hais.

LES YEUX DU SCANDALE. DARKROMANCE. (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant