BILLY.Arrivé, j'avance d'un pas rapide dans sa direction. Fils de pute ! Sauf que je m'arrête, lorsque j'approche le bureau où elle travaille. Je frôle de mes doigts le bois, remonte sur son clavier tandis que derrière moi le bruit d'un coulissement de porte retentit. Je me tourne et découvre sa silhouette d'homme fier, ce qui me met dans une rage démesurée.
Inopinément, je me jette sur lui, lui fous mon point dans la gueule. Le contact de son visage contre mes phalanges me fait un bien fou. Ma poigne lui fait perdre légèrement l'équilibre et j'en profite pour continuer. Un deuxième, puis un troisième sans qu'il se rebelle.
Surpris, je me stoppe, le regarde souffler, je saisis qu'une fois encore, j'ai retenu ma respiration. Nathanne se tient seulement le nez plein de sang sans rien faire, et il finit par se redresser. C'était si facile ? Quelle couille molle ce type ! Enfaite à part fouiner dans les affaires des autres, il ne sait rien faire de plus. Pathétique !— Je ne veux plus que tu l'approches, compris ? craché-je en me baissant vers lui. Si j'apprends que tu l'as touché, j'en parlerai à son frère et je t'informe qu'à deux on te mettra sous terre, l'avertis-je, mais ce malade se met à rigoler.
Je l'amuse ?
— Ça te fait rire ?
Il pose enfin son regard sur moi — je dois admettre que c'est un bel homme, mâchoire carrée, une bouche pulpeuse, une peau sans aucun défaut et ses yeux n'en parlons pas, je comprends pourquoi Victoria est accro. Si ce n'était pas un gros fils de pute et un hétéro, j'aurais succombé.
Sauf qu'au lieu de me répondre, il tourne sur lui-même pour se diriger à son bureau et c'est à ce moment-là que je remarque sa vue, Manhattan en contre bas, dans cette nuit étincelante.
— On ne se fait pas chier. Je comprends pourquoi tu te sens puissant, tu as l'impression que New York t'appartient, comme Victoria. Sache que je la surveillerais maintenant, lui avoué-je en détachant mon attention pour le poser sur lui.
Un mouchoir en main, il vient essuyer son nez avec ce sourire sur sa gueule. Son comportement m'agace. Sans pouvoir me retenir, je me précipite sur lui, serre le poing. Cependant, il se relève tout d'un coup, m'attrape par le col de ma veste et il finit par me pousser contre la baie vitrée.
Ahuri par une telle force, j'en perds ma respiration. Mon cœur explose dans ma poitrine, accompagné d'une vague de frisson regrettant mon geste. Sans me lâcher, son regard froid, dur et autoritaire plonge dans le mien :— Personne ne dicte ma vie, murmure-t-il d'une voix grave. Je t'ai laissé décharger ta haine, mais ça suffit.
Son étreinte se resserre de plus en plus, assez pour m'intimider.
— C'est à elle de faire son choix. Si elle veut continuer notre relation, ça ne la concerne qu'elle, si elle ne le désire plus, ça ne regardera toujours qu'elle. Victoria n'est que ton amie, rien d'autre, compris ?
Je peine à respirer et essaye de déglutir pour avaler la boule qui s'est agglutinée à ma gorge, il le remarque et un nouveau sourire de dédain se crée.
— Je pense que tu l'as compris.
Suite de ça, Il me relâche enfin et je reprends l'air que j'ai manqué tant qu'il me faisait peur. Dans quoi as-tu mis les pieds Victoria ? Il est bien pire que j'imaginais.
Du coin de l'œil, je le vois se diriger en direction de plusieurs fauteuils et d'une imposante armoire qu'il ouvre pour sortir quelque chose. Mais aux perceptions du tintement, je comprends qu'il attrape des verres et une bouteille. Je me relève doucement, toujours essoufflé.
— Un Macallan * ? me propose-t-il comme si de rien n'était.
Sérieux ?
Je l'observe s'installer, tandis qu'il me dévisage en se servant un whisky qui coûte bien plus qu'un bras.
— Va te faire foutre ! craché-je.
Ses lèvres s'étirent encore d'un rictus tout en agitant la tête. Je me dirige vers sa porte pour partir alors que sa voix m'interpelle :
— Si tu dis quoique ce soit à Victoria pour l'éloigner de moi...
Lentement, je me tourne sur lui, le voyant maintenant appuyer contre le dossier du fauteuil. Il marque exprès une pause pour me perturber et ça marche. Il boit une autre gorgée. A-t-elle peur de lui ? La menace-t-il ? C'est sûrement pour ça qu'elle ne s'en détache pas !
— Tu me trouveras chez toi, Billy. Et ce n'est pas ce que je souhaite.
Mon cœur rate plusieurs battements, sans qu'il me lâche de ses yeux, il poursuit :
— C'est à Victoria de prendre la décision, si elle ne veut plus de moi, sois en rassurer, je ne la retiendrais pas.
Il se tait une fois encore pour avaler son whisky, et revient :
— Ne te méprends pas, je tiens à elle plus que tu le crois.
C'est à moi de rire.
— Lorsque l'on tient à quelqu'un, on ne lui fait pas ça. Violer sa vie privée, ce n'est pas un élan d'affection pour moi, bien au contraire. C'est un comportement de pervers, de malade. Et je n'aime pas que tu tournes autour d'elle, comme un vautour.
— Comment j'entretiens ma relation avec ton amie, ne te concerne pas.
Une fois encore, il apporte le cristal à sa bouche, un sourcil interrogateur levé, il réitère une demande silencieuse pour que je l'accompagne :
— Tu penses que je vais trinquer avec toi, tranquille ?
Au même moment, la porte s'ouvre dans mon dos, je me tourne pour découvrir l'un de ses frères, je ne sais plus son prénom. Ils ont des traits similaires mais tout autant différant.
— Nous avons de la visite ?
— Il était sur le point de partir, rétorque-t-il tout en me toisant.
— Dommage, réplique-il, il le rejoint, prends le verre qui m'était destiné pour le remplir de ce liquide ambré.
Ce dernier le vide d'un coup sec, tandis que Nathanne se penche en avant toujours les yeux braqués sur moi :
— Nous avons terminé, partez, m'ordonne-t-il.
— Qui est-ce ? requiert-il en m'observant.
— Rien de très important.
Sans répondre, je fais un pas en arrière et sors de là rapidement.
*une marque de whisky. 🥃
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🔪Alors vous en pensez quoi de ce chapitre ? Du comportement de Nathanne ? 🔪
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LES YEUX DU SCANDALE. DARKROMANCE. (réécriture)
Romance⚠️ DARKROMANCE ⚠️ Le jour où Victoria Williams a posé un pied dans l'entreprise Maria's, tout son quotidien s'est vu totalement chamboulé, se retrouvant au coeur d'innombrables ennuis, de mystères, de menaces et d'un inconnu qui ne cesse de l'harcel...