Chapitre 6 Première altercation

5.9K 430 10
                                    

Il était évident que personne ne se souvenait des capacités d'un renard. Ils étaient très prudents et leur capacité de réaction très vive leur permettait de chasser. Ils avaient une excellente vision nocturne, un odorat et une audition efficace et étaient extrêmement intelligents. Mais ce qui faisait d'eux de très bons prédateurs était leur cruauté.

Dylan devait passer avant la meute. Elle pouvait sentir l'odeur de l'Alpha et son souffle chaud sur sa nuque. Ah oui, les renards avaient aussi peur des loups. Elle sentait ses ongles lacérer la chair de ses paumes ce qui lui rappelait qu'elle était encore en vie. Il sentait tellement bon, un mélange de musc et de bois sauvage. C'était enivrant. Elle se reprend, qu'est-ce qu'il lui arrivait ?  

- Tu sens toujours mauvais. Lui dit Hugo.

Elle tressaille. Sa voix profondément grave provoquait des frissons pour la troisième fois dans le bas de son ventre. Elle ne répond pas, elle préférait l'ignorer car ce genre de commentaire était vraiment puéril. Décevant venant d'un mâle Alpha tel que lui. Au final il ne valait pas mieux qu'un mec puéril âgé d'une vingtaine d'années. 

- Tu n'as pas ta place dans cette école. Insiste-t-il.

Elle ne répond toujours pas. Mais ce genre de pique, ajouté à toutes celles qu'elle c'était prise dans la figure depuis ce matin la mettait hors d'elle.  

- Tu vas te faire écraser comme le petit prédateur insignifiant que tu es.

Elle se tourne vers lui, les yeux flamboyants. Ils avaient tendance à prendre une teinte jaunâtre quand le renard en elle prenait le dessus. 

- Tu te crois malin en m'insultant, mais sache que j'ai autant ma place que toi dans cette école ! Epargne moi tes insultes dignes d'un enfant de 10 ans, même mon petit frère le fait mieux que toi!

Elle se retourne en lui fouettant le visage avec sa queue-de-cheval. S'il n'aimait pas son odeur, il allait être servit! Un grognement derrière elle lui aurait donné la chair de poule si elle n'avait pas été aussi en colère. Puis ce fut son tour. La rage au ventre, elle avance d'un pas décidé vers la ligne de départ en se mettant en position. Ses fesses remontaient vers le chef de meute qui jura en les voyant.

Le professeur donna le départ. Concentré, Dylan courut comme une flèche vers le premier obstacle qui était une échelle de corde. Elle monta comme le ferait une araignée. Elle se jette dans le vide et se réceptionne en attrapant un anneau en fer. Elle bondit d'anneaux en anneaux jusqu'à la poutre d'équilibre qu'elle traversa sur la pointe des pieds et sauta au sol. À quelques kilomètres qu'elle parcourut en quelques secondes, elle se jeta à plat ventre et se faufila sous les cordages électriques qui avaient électrifié plus d'un de ses camarades. Mais son agilité à se faufiler partout l'aida à traverser sans toucher le fil dont le courant vibrait dans ses oreilles.

Il lui resta à parcourir une grande distance jusqu'à la ligne d'arrivée qu'elle franchit enfin. Elle était essoufflée, mais se concentra pour ne pas le montrer. Jimmy souriait à pleines dents alors que les autres la regardaient de travers mais sans faire de commentaires.

- Une minute et quarante secondes ! Clame le prof à l'autre bout du terrain.

Elle avait fait un meilleur temps que quelques lynx. La panthère qui avait le plus mauvais score plissait le nez énervé. Dylan lui sourit et dit d'une voix claire :

- Une panthère court à une vitesse de 58 km,h, les renards 70 avec de l'entraînement. Alors qui de nous deux retardent les autres ? 


Dans le vestiaire, aucune des métamorphes ne lui adressa la parole. Elles étaient à court d'arguments, se disait Dylan qui se glissa sous la douche une fois seule. Elle n'avait qu'une heure pour déjeuner et ses amis l'attendaient sûrement. Mais elle n'aimait pas se laver parmi les autres femelles aux langues acérées.

Elle avait les cuisses en feu, mais ça valait le coup. Le prof lui avait fait un signe de tête satisfait à la fin du cours. Son premier cours avait été un succès, une consolation à côté des regards indiscrets des autres élèves.

Un bruit interpelle son ouïe toujours sur le qui-vive. Celui de la porte du vestiaire qui claqua. Des éclats de voix, venant d'une femme créèrent la panique chez elle. Elles étaient revenues pour lui faire un mauvais tour. Elle prend sa serviette et s'enroule dedans. Le cœur battant, elle pose la main sur la clenche de la cabine de douche quand quelqu'un s'y adosse violemment. Elle recule et percute le mur derrière elle. Elle pouvait voir l'ombre de deux paires de chaussures. La voix féminine gloussait tandis qu'une voix masculine lui demanda fermement de la fermer. C'était la voix d'Hugo.

Les gloussements cessèrent et firent place à des gémissements qui ressemblaient a aux plaintes d'une petite souris. Puis la porte trembla de plus en plus, les gémissements de la femme dévirent des cris puis des hurlements et le souffle rapide de l'Alpha. Dylan se boucha les oreilles horrifiées. Elle n'était pas experte dans ce genre de pratique, mais ils étaient bien en train de faire des choses contre une porte derrière laquelle elle se trouvait.

Puis plus rien. Elle attendit qu'ils quittent le vestiaire pour sortir de sa cachette. Sa main serrait sa serviette alors qu'elle trottait vers son vestiaire. Elle reconnut l'odeur qu'elle avait sentie lors de la fête des Jaguars. Elle était mélangée avec celle de la femme et l'odeur de muscs du lycan qui planait encore dans les airs.

Elle ouvre son casier et enlève sa serviette pour s'habiller rapidement. Mais une main puissante ferme la porte de son casier et se colle contre elle. Elle lâche un petit cri plaintif et tente cherche sa serviette des yeux, paniquée. Ses cheveux cachant sa poitrine et ses mains son intimité, elle tremblait comme une feuille.

- Retourne-toi. Lui ordonne Hugo.

- Non. Refuse Dylan, la voix tremblante.

Il grogne. Elle ferme les yeux.

- Laisse-moi tranquille. Lui supplie-t-elle.

- Retourne-toi.

Sa voix était beaucoup plus grave. Elle se retourne doucement en cachant sa poitrine avec son bras, cette fois, elle regardait droit devant elle. Le torse du lycan se soulevait rapidement, son souffle était puissant comme s'il venait de courir un marathon.

- Regarde-moi.

Elle lève les yeux vers son visage. Son magnifique visage dont la mâchoire était contractée au maximum. Ses pupilles étaient dilatés au point où on ne voyait presque plus la couleur brune de ses yeux.

- J'espère que tu as apprécié ce que tu as entendu.

- Je n'ai rien entendu. Lui répond Dylan.

- J'ai senti ton odeur de l'autre côté. Dit-il en baissant les yeux vers le bras qui peinait à cacher sa poitrine.

- Je n'ai rien entendu. Répète la jeune femme en tentant de maîtriser ses tremblements.

- J'ai senti ton odeur. Répète le lycan, comme plongé dans un état second.

Une sensation de chaleur mêlée à la peur envahissait le corps de la jeune femme. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle n'avait jamais ressenti ça. Son pouls s'emballa, le lycan sembla le remarquer, car il approcha sa main vers le visage de la jeune femme. Elle ferme les yeux s'attendant à ce qu'il l'étrangle ou lui arrache la gorge. Mais un frisson hérissa son cuir chevelu.

Quand elle ouvrit les yeux, il tenait une mèche de ses cheveux entre ses doigts.

- Hugo, s'il te plaît, laisse-moi tranquille. Je ne dirais rien.

Il lève les yeux vers elle. Il lâche sa mèche de cheveux et part sans rien dire. 

L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant