Chapitre 23 : Le rapprochement du loup

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Hugo la cherchait. Il était en colère, car la jeune femme lui avait encore tenu tête. Sa tendance à vouloir avoir le dernier mot l'agaçait fortement. Elle ne lui avait pas laissé le temps de riposter qu'elle s'était déjà barré vers la forêt. Il s'était fermement opposé quand les gars ont proposé de l'héberger pour garder un œil sur elle. Elle avait investi sa chambre, sa tranquillité en étalant ses affaires un peu partout et cette horreur qui ne ressemblait à rien dans son lit.

Pourtant, son odeur le rendait fou. L'avoir dans son lit le rendait fou. La savoir nue dans sa salle de bain le rendait fou. Depuis l'imprégnation, il n'arrêtait pas de penser à elle. Il détestait qu'un autre homme s'approche d'elle avec des intentions malsaines comme ce salopard de métamorphe qui bavait dès qu'il la regardait. Cette vision le rendait dingue. C'est un comportement qu'il détestait chez lui, elle l'avait rendu possessif. S'il le pouvait, il la haïrait pour ce qu'elle a fait de lui. Mais pourquoi il n'y arrivait pas?

Il avait senti son odeur à travers la forêt et suivait sa trace en ruminant. Elle le désespérait avec ses petites manies d'étudiante parfaite. Mais quand elle devenait sauvage, il voulait la posséder immédiatement. Mais il ne le ferait pas, pas tant qu'elle l'aura décidé. Jamais il n'aura le cœur à la forcer. Mis à part ce baiser qu'il lui avait arraché. Elle avait fait ressortir l'animal qui était en lui. Depuis, il s'était dit qu'en nuit de pleine lune, elle devra se tenir loin de lui.

Après dix minutes de marche, il sentit une odeur métallique. Celui du sang et pas n'importe lequel. Le sien. Une colère assourdissante envahit son corps et son esprit. Il courut en direction de l'odeur en question. Elle était encore en vie, sinon le lien aurait été coupé instantanément. Ses frères ont dû sentir la panique qui lui serrait les entrailles, car ils débarquèrent en courant derrière lui. Quand ils arrivèrent sur les lieux, il n'y avait personne, mais l'odeur du sang était toujours là. Il y en avait partout, une autre odeur de pourriture était mélangée à la sienne.

- Un zombie. Crache Edgard.

Hugo grogne en serrant les poings. Les zombies étaient des humains asservis par les vampires en quête d'immortalité. Entre la vie et la mort, ils leur servaient de nourriture et de larbins. Ils étaient dotés de la force surhumaine de leur maître, mais seulement pour un temps. Le temps d'attaquer sa petite renarde. La colère brouillant sa vision, il tournait en rond.

- Hugo ! Cria Meiko au loin.

Ils coururent vers le jeune lycan qui était accroupit aux côtés d'un corps nu, recouvert de boue et de sang. Dylan était assise contre un arbre en tenant ses côtes et cachant sa poitrine avec ses mains. Elle avait du sang autour de la bouche et les yeux encore jaune. La douleur qu'elle ressentait était les derniers effets de la transformation. Elle y avait eu recours pour se défendre et tuer le zombie qui gisait à deux pas d'elle. Hugo se précipite vers elle et prend son visage dans ses mains.

- Il t'a blessé ? Montres moi !

- Non, je n'ai rien. Juste des égratignures et des courbatures. Répond Dylan, la voix rauque.

- Nolan, Meiko, retournez là-bas, inventez n'importe quoi, mais il ne faut pas qu'ils sachent qu'elle s'est transformé. Amal, va chercher ses affaires. Ordonne Hugo.

Ses frères s'exécutèrent en partant chacun de leur côté. Boris examina Dylan, elle n'avait rien à parts quelques ecchymoses sur le visage qui disparaîtra d'ici quelques petites minutes.

- Il m'a attaqué par surprise. Il disait que son maître allait le récompenser s'il me tuait. J'ai aussi entendu deux filles parler des Hakers, ils savent pour moi. Dit-elle entre deux grimaces.

- Je ne suis pas étonné, les vampires sont tous issus de lignée royale ayant combattu contre la royauté métamorphes. Les Hakers sont leurs enfants, l'un d'eux a dû avoir l'oreille curieuse. Dit Boris en l'aidant à se redresser.

Ses jambes tremblèrent légèrement. Hugo se plaça devant elle pour la soutenir et surtout cacher sa pudeur. Amal revient très vite avec des vêtements de sport. Hugo l'aida à s'habiller et ils repartirent vers la salle de classe.

- J'ai eu beaucoup de mal à te retrouver, car tu as utilisé du sang et de la boue afin de te dissimuler. Ayant paniqué, j'ai appelé mes frères afin de m'aider. Il avalera ça. Dit Hugo à Dylan qui hocha la tête. 

Le professeur accepta leur histoire, même s'il ne semblait pas y croire. Dylan allait avoir une très belle note et personne ne saura jamais ce qu'il s'était passé. Hugo fut très impressionné par sa capacité à encaisser la douleur juste pour les apparences. Ils avaient enterré le corps et enlevé un maximum de sang autour de la bouche de Dylan. Ses vêtements recouverts de boue, le prof n'y avait vu que du feu.

Les élèves, déjà partis manger, les vestiaires étaient déserts. Hugo emmena Dylan qui ne protesta pas quand il l'aida à se déshabiller pour qu'elle puisse passer sous la douche. Elle ne protesta pas non plus quand il entra avec elle tout habillée afin de l'aider à enlever la crasse. Il appliqua le shampoing sur ses magnifiques cheveux et les rinça en les démêlants avec ses doigts. L'eau qui coulait à leur pied était noire de sang et de boue, elle retrouva bientôt la couleur laiteuse de sa peau.

- Merci. Chuchote la jeune femme quand il essora ses cheveux dans une serviette.

- Je vais t'apprendre à te transformer sans douleur, les cours de cet idiot de lynx ne servent à rien.

- C'était ma cinquième fois. Je n'ai pas l'habitude de me transformer à part quand je me sens en danger.

- Tu t'es senti en danger avec moi ? Lui demande Hugo en faisant référence à cette fameuse nuit lors de la fête des Hakers.

- Non. Répondit honnêtement la jeune femme.

- Je ne ferais jamais de mal Dylan.

Dylan fut surprise d'entendre son prénom sortir pour la première fois de la bouche d'Hugo. Elle se tourne vers lui et lui sourit. Déstabilisé, il fronce les sourcils en détaillant son beau visage du regard. Elle était tellement belle quand elle souriait, il ne l'avait jamais remarqué jusqu'à maintenant. Peut-être parce qu'il ne l'avait jamais fait sourire.

- Je préfère quand tu m'appelles petite renarde. Lui avoue-t-elle.

- Putain, tu me rends dingue.

Il s'empare de sa bouche. Elle ne le repousse pas et lui rendit timidement son baiser. Elle n'avait pas cette assurance que beaucoup de femmes avait quand ils les embrassaient et il adorait ça. Son innocence, sa beauté féroce quand elle avait tenté de le repousser. Elle fondit contre lui en gémissant quand il passa la barrière de ses lèvres avec sa langue. Il sourit contre sa bouche et la souleva sur ses hanches en la plaquant doucement contre le carrelage de la douche qui ouvrit le robinet. De l'eau brûlante tombait en cascade sur eux, mais ils ne firent pas attention.

Hugo enleva la serviette de Dylan et la jeta par terre. Sa peau était tellement douce, parfaite. Il remonta sa main à sa poitrine qu'il prit dans sa main en grognant de plaisir. Puis il intensifia ses baisers contre la ligne de son cou. Dylan gémis tellement fort qu'elle se surpris elle-même. Jimmy l'avait déjà embrassé là, elle n'avait pas aimé ça. Pourtant, elle gémissait bruyamment alors que Hugo suçotait sa peau avec sa langue et encore plus fort quand il s'attaquait à son sein.
Il remonta vers elle, le regard voilé de désir.

- Je ne veux pas faire ça ici, tu mérites mieux que ça. Dit il.

- Je ne comprends pas.

Il sourit et l'embrasse sur le front.

- Il faut que tu manges, habilles toi.

Dylan, encore troublée par leur rapprochement si soudain obéit. Il avait été tellement doux, tellement gentil. Mais pour combien de temps?

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