Chapitre 12: La chemise et la robe déchirée

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Elle n'avait pas repris sa forme animale depuis très longtemps. Les cours de métamorphose était essentiellement basée sur de la théorie, il était interdit de se transformer dans l'enceinte de l'établissement. Elle traverse la forêt en bondissant, mettant de la distance entre elle et Hugo. Arrivée au bord, il allait falloir qu'elle soit prudente si elle ne voulait pas être vue et dénoncée auprès de la directrice. Elle longea le mur du château en restant sur ses gardes, son ouïe et son odorat en alerte.

Il n'y avait personne, mais des élèves se promenaient souvent le vendredi soir. Ils avaient quartier libre jusqu'à trois heures du matin. Elle traverse la cours limite à plat ventre quand un groupe de sorcières passèrent par là. Face contre terre, les oreilles rabattues, elle savait qu'elle allait être vue d'un moment à l'autre. Elle se maudit d'être aussi nulle sur le moment.

Des mains l'attrapent par les flancs et la soulèvent. Elle pousse un gémissement, surprise.

- Fermes là si tu ne veux pas qu'elles t'entendent. Gronde Hugo en la portant contre lui.

Les sorcières passèrent à côté d'eux. Hugo leur tournait le dos et l'emmenait en direction du dortoir des métamorphes. Recroquevillée dans les bras du lycan, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas trembler. Les renards avaient peur du loup et Hugo était un loup en puissance.

Arrivée près du dortoir, il longe le mur à l'abri des regards et la dépose avec douceur par terre. Hugo regardait la renarde au pelage de feu le regarder avec méfiance. Sa queue formait des boucles rousses rappelant ses cheveux flamboyants. C'était la première fois qu'il en voyait un. Il croise les bras et s'adosse contre le mur.

- Tu vas rester longtemps à me regarder comme ça ? Lui demande-t-il.

Elle redresse ses oreilles et penche la tête sur le côté.

- Il va bien falloir que tu reprennes ta forme humaine si tu veux rentrer au dortoir.

Elle s'assoit sur son derrière et grogne en plissant ses yeux verts presque jaunes. Elle l'exaspérait, même sans ouvrir la bouche. Puis il comprend qu'elle avait le même problème que lui quand il reprenait sa forme humaine. Il soupire et enlève sa chemise et détourne le regard.

Un craquement semblable à des os brisés suivit d'un gémissement animal lui indiqua qu'elle n'était pas encore habituée à prendre forme animale. Puis il sentit des doigts délicats prendre sa chemise. Quand il tourna la tête vers elle, elle était en train de boutonner la chemise qu'il lui avait prêtée. La voir ainsi, nu dans son vêtement ses jambes dévoilées lui donna envie de la toucher. Juste pour voir si sa peau était aussi douce que sa fourrure.

- Merci. Dit-elle en tirant dessus pour cacher ses cuisses fermes.

- Tu n'avais pas besoin de fuir comme ça.

- Tu étais en train de perdre les pédales.

- Jamais je ne te ferais de mal. Dit-il sans réfléchir.

Elle lève un regard étonné vers lui. Ses yeux redevenu verts brillaient dans la pénombre. Il serre les poings et retient sa respiration. Son odeur. Elle le faisait vriller.

- Rentre, tu me rendras ma chemise plus tard. Dit-il en mettant ses mains dans les poches de son jean.

La jeune femme avait les yeux braqués sur son torse puissant. Ses pectoraux se gonflaient à chaque respiration. Il était à couper le souffle, elle devait le reconnaître.

- Arrête de me regarder comme ça. Dit-il, la voix rauque.

Elle ne répond pas et le quitte en longeant le mur du dortoir. Elle tirait sur sa chemise en trottant vers l'entrée. Mais Hugo pouvait voir ses fesses rebondir à travers sa chemise. Il tire sur sa braguette en jurant.

Dylan entra dans sa chambre et s'adossa à la porte en soupirant de soulagement. Elle venait d'enfreindre une règle capitale et Hugo l'avait aidé alors qu'elle s'était enfuie afin de s'éloigner de lui le plus loin possible. Elle avait le corps courbaturé, elle ne s'était transformé que très rarement et elle en souffrait à chaque fois.

Elle traîne les pieds vers son lit et se glissa sous sa couette. La chemise d'Hugo sentait son odeur, mais elle était trop fatiguée pour la retirer. Et quelque chose en elle ne voulait pas s'en débarrasser. Elle avait ressenti sa chaleur contre sa peau, elle frissonna alors qu'elle repensait à sa façon de la tenir dans ses bras. Sa façon de la regarder.

Elle se retourne dans son lit en repensant à ce qu'il lui avait dit dans la forêt. 

Je ne peux pas, c'est impossible.

Ce n'était pourtant pas difficile de laisser une personne que l'on ne peut pas saquer.

Elle caresse les boutons de la chemise qui portait son odeur. Être nue en dessous lui donnait un sentiment étrange et se rendit compte que c'est lui qu'elle aurait préféré embrasser plutôt que Jimmy.

- Ne sois pas idiote. Dit-elle en se cachant sous sa couverture.

Elle s'endormit, épuisée la tête sous son oreiller. 

Le lendemain, une migraine la réveilla. Elle savait que ça se produirait le lendemain d'une transformation, renforcée par le punch des vampires. Un grognement mêlé à des gémissements sortit de sa bouche alors qu'elle tentait de se défaire de sa couette. Elle émerge de dessous son oreiller quand deux yeux jaunes la surprirent.

- Margot ! S'exclame-t-elle en se cachant sous son oreiller.

Margot saute sur elle et lui arrache son oreiller. Assise à califourchon sur son amie elle jette l'oreiller par terre.

- Toi, tu as beaucoup de choses à me raconter ! Dit-elle, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Oh, s'il te plaît ! J'ai mal au crâne !!!

- S'il te plaît ! Des gens t'ont vu partir avec Jimmy ! C'était chaud !!!

- J'ai besoin d'une douche !

Margot ne bouge pas pour autant. Ses yeux descendent sur la chemise de Hugo. Elle hume l'air, ses yeux s'arrondissent et son sourire allait craquer son visage.

- Elle n'est pas à Jimmy ! Qui c'est !!! Oh la coquine !!!

Dylan se rappelle qu'elle portait la chemise d'Hugo et sentit la chaleur colorer ses joues. Puis elle se rappela de la robe de Margot qui gisait sûrement dans la forêt.

- Margot, ta robe !

- Oh, ne t'inquiète pas ce n'est rien !

- Non, tu ne comprends pas ! Je l'ai perdue dans la forêt si jamais quelqu'un tombe dessus, je suis virée !

- Pour avoir forniqué avec un mec dans une forêt, je ne vois pas pourquoi tu serais viré.

- Margot, tu me promets de ne rien dire ? Je t'en supplie même pas aux autres!

- Qui c'est ? Un vampire ? Non, ça sent beaucoup trop fort. Oh, putain, c'est l'Alpha, c'est ça ???

- Je me suis transformé dans cette forêt Margot. Si jamais quelqu'un tombe sur la robe, ils vont s'en douter et je risque de me faire virer !

- Personne n'est censé savoir que c'est à cause d'une transformation relaxe ! Et puis pourquoi tu t'es transformé ?

Dylan répond en marmonnant.

- Je n'ai rien compris.

- J'ai tenté de fuir Hugo.

Elle lui raconta ce qu'il s'était passé depuis son baiser avec Jimmy jusqu'au sauvetage in extremis du lycan. Margot se laisse tomber à côté de Dylan et soupire en regardant le plafond.

- Et bah.

- Je dois retourner dans la forêt retrouver la robe et surtout me débarrasser de son odeur sur moi sinon ça va jaser encore plus. Dit la jeune renarde.

- Je vais me charger de la robe, ne t'inquiète pas. Pendant ce temps-là, tu vas lui rendre sa chemise. Si tu ne veux pas qu'il te revendique comme partenaire, il va falloir que tu le lui fasses comprendre.

- Merci Margot.

La féline passe un bras autour de la taille de Dylan et la prends dans ses bras.

- Tu es trop mignonne, petit poussin, mais s'il te plaît, fais attention à toi. 

L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant