L'Alpha

Chapitre 34: La faiblesse d'Hugo Parker

Elle se concentra en utilisant les cours de métamorphoses. Se transformer en sprintant n'était pas aussi évident. Elle tituba et perdit l'équilibre alors que les os de son corps étaient en train de se briser et de se ressouder afin de former son corps animal. Sa vision nocturne était plus nette et son ouïe beaucoup plus aiguisée. Elle se redressa sur ses quatre pattes et se remit à courir quand une forme gigantesque la percuta de plein fouet.

Ils roulèrent à travers les arbres. La force avec laquelle Hugo empoigna sa queue afin de l'envoyer valser contre un arbre lui coupa le souffle. Quand elle reprit ses esprits, elle évita une autre attaque en bondissant sur le côté. Le lycan grogna en montrant ses crocs. Bien qu'il était impressionnant, elle bomba le dos et grogna en retroussant ses babines. Elle ne s'était pas transformée depuis son initiation. Elle était beaucoup plus grande, ses sens étaient plus aiguisés et elle se sentait plus forte que jamais.

Cette confiance l'aida à attaquer le lycan en lui sautant à la gorge. Mais il restait toujours plus fort et la frappa au visage. Un jappement s'échappa de sa gorge. Hugo ne la laissa pas retomber et l'attrapa par la gorge pour la plaquer contre un arbre. Le choc l'ébranla, elle redevient humaine instantanément. Il allait falloir retravailler ce côté-là aussi. Et merde.

Du sang coula dans son œil. Elle ferma plusieurs fois les paupières en suffoquant. Il la maintenait avec tellement de force qu'elle eut peur qu'il lui brise la nuque.

- Lâches moi. Dit-elle avec difficulté.

Hugo grogna, ses crocs aiguisés près de son visage. Elle ne ferma pas les yeux, ce n'était pas le moment d'être faible face à lui. Il était un alpha, mais elle aussi en était un. Ils étaient égaux, qu'il soit d'accord ou non avec ça.

- Hugo, je te demande de me lâcher, maintenant.

Il serra plus fort.

- Hugo, tu me fais mal. Lâches moi s'il te plaît.

Un éclair de lucidité passa dans le regard blanc du lycan. Il desserra son emprise et la relâcha.

- C'est bien. Maintenant, tu vas te calmer, d'accord ?

Son torse puissant se soulevait au fur et à mesure qu'il la regardait, nue devant lui. Dylan ressentait son désir envers elle, c'était puissant et effrayant à la fois. Elle s'avance vers lui, les mains tendues en signe d'apaisement et les posa sur son torse. Il frissonna, mais se laissa faire.

Ses muscles bougèrent sous ses mains. Elle sentit ses os craquer et remodeler le corps d'Hugo qui reprenait forme humaine comme s'il était en train de changer de vêtements.

- C'est très bien. Dit-elle à voix haute.

Nu lui aussi, son corps luisait de sueur comme s'il venait de courir un marathon. Mais ses yeux restèrent blancs, ils scrutaient ceux de Dylan qui ressentit son propre désir se mêler à celui d'Hugo. Il passa sa main sur le visage de la jeune femme. Une balafre lui barrait le front en traversant son œil. Il aurait pu l'éborgner. Quand elle aperçut la souffrance et la culpabilité soudaine qu'il éprouvait, elle tenta de le rassurer.

- Ce n'est rien !

- Je t'ai promis de ne jamais te faire de mal.

- Tu ne m'as rien fait.

Il serra ses cheveux dans ses mains. Elle l'en empêcha en les prenant dans les siennes.

- Je vais bien, regarde ! Elle aura disparu demain ! Dit-elle en portant les mains du jeune homme sur son visage.

- Non, elle ne disparaîtra pas. Merde !

Elle serra ses poignets en l'obligeant à la regarder.

- Je m'en fiche, Hugo. Regarde-moi ! Je m'en fiche !

Il caressa ses pommettes, son regard s'adoucit. Elle était sa compagne, son alpha et ce soir plus que jamais. Non, elle n'était pas candide et faible. Elle était forte et assez courageuse pour l'attaquer de front. Ce sentiment, qui le terrifiait resurgit plus fort qu'avant. Tellement fort, que les yeux de Dylan s'agrandirent. Il avait baissé ses défenses mentales devant elle et lui montrait ses faiblesses.

- Tu n'as pas a avoir peur de montrer ce que tu ressens quand on est que tous les deux. Dit-elle en se rapprochant.

Sa poitrine toucha son torse, les poils de ses bras s'hérissèrent. Elle se met sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes. C'était un baiser timide, la douceur enivrante de ses lèvres le rendit encore plus dingue d'elle. Elle recula son visage et lui sourit.

Il jura et écrasa ses lèvres sur les siennes. Elle gémit, surprise et se laissa aller contre lui. Il la porta et la plaqua contre un arbre en grognant comme un animal. Dylan serra ses jambes autour de ses hanches, consumé par le désir qu'il la brûlait de l'intérieur. Elle passa ses mains dans les cheveux d'Hugo qui lui mordit le lobe de l'oreille.

Dylan planta ses ongles dans ses épaules quand il mordilla son cou et serra encore plus fort ses hanches en se dandinant contre lui. Hugo comprit ce qu'elle voulait et entra en elle en une seule poussée. Elle hurla de plaisir en s'agrippant à lui alors qu'il allait et venait sans douceur. Sa rudesse l'embrasait toute entière, l'urgence de son désir l'avait poursuivit à chaque fois qu'il posait ses yeux sombres sur elle.

Ils ne faisaient qu'un autant physiquement que mentalement. Leurs corps se complétaient parfaitement, leur désir urgent les consumait sous le regard de la lune. Les gémissements de la femme qu'il était en train de posséder le rendaient fou. Sa force, son caractère et sa façon de hurler son nom quand elle s'approcha de la jouissance eurent raison de lui. Mais il voulait la voir jouir pour lui, elle était tellement belle qu'il en eut le souffle coupé.

Une vague déferlante remonta ses reins, elle hurla une énième fois son nom en jouissant contre ses lèvres. Hugo vient en elle en plaquant sa bouche contre la sienne.

- Je suis désolée de t'avoir crié dessus. Murmure t'elle, essoufflé.

- Si a chaque fois ça se finit comme ça, tu peux même me frapper. Dit-il.

Elle le fusille du regard et le frappe à l'épaule en provoquant l'hilarité de son compagnon. Il lève les yeux sur sa balafre qui commençait à se refermer, la culpabilité pris le dessus.

- Les gars vont me tuer quand ils verront ça. Dit-il en caressant sa future cicatrice.

- Possible. Mais je ne les laisserais pas faire, je suis leur alpha moi aussi. Dit-elle, le sourire coquin.

- Je suis tellement désolé. Dit-il en l'embrassant sur le front.

Cette facette de lui, lui réchauffa le cœur et la rassura. Elle l'avait percé à jour dans un moment intense, et même s'il ne lui en parla pas, elle savait que Hugo Parker était capable d'éprouver quelque chose pour elle.