Chapitre 28: Une journée avec Parker et Charley partie 2

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Ils arrivèrent dans la cuisine déserte. Les autres étaient déjà partis en cours. Hugo va fouiller dans le frigo et sort une boîte avec un mot dessus.

- Boris savait que tu aurais ta première gueule de bois. Il t'a fait de la soupe. Dit-il en la versant dans une casserole.

- Il est tellement gentil. Il a essayé de me protéger hier soir. Dit-elle en s'installant à table.

- C'est son devoir envers toi.

- Je crois que pour eux, ça n'a pas d'importance. Ils ont le cœur sur la main, ce sont des gentils garçons.

- Ils t'aiment bien, ça, c'est certain.

- Pourquoi je ne ressens pas ce lien avec toi ? Lui demande t-elle soudain.

- Seul le mâle le ressent. Une fois la revendication effectuée, l'âme soeur ressentira ce lien et pourra établir une connection avec la meute en cas de danger.

- L'âme sœur, rien que ça. Dit-elle en souriant.

- Oui, ça fait un peu eau de rose, mais c'est ça.

Elle goûta sa soupe et soupira de bonheur. Elle était délicieuse, ce mec était un vrai cordon bleu.

- Boris a des mains en or. Souffle t-elle.

- Il en fallait bien un quand on fait partie d'une meute d'affamés. Plaisanta Hugo.

Quelques semaines, plus tôt, elle n'aurait jamais pensé passer un bon moment avec lui. Il paraissait tout le temps aigri et ne montrait jamais ses émotions. Quand il sortait de cette maison, il enfilait un masque d'indifférence. Ce qu'elle faisait quand elle sortait au grand jour afin d'affronter le regard persécuteur des autres. Ils n'étaient pas si différents, harcelés, moqués par leur différence. Elle le petit prédateur et lui l'alpha sans promises.

- Parle moi de ton grand-père. Dit-elle soudain.

Hugo grimaça. Il paraissait tendu et elle regretta aussitôt ses paroles. Le visage fermé, il s'assoit face à elle.

- Mon grand-père est à la tête de notre clan, il dirige la totalité des meutes du pays depuis des décennies. Suite à la mort de mes parents, je suis devenu son seul successeur.

- Antoine t'a demandé d'arrêter de faire honte à ton clan. Se souvient Dylan qui avait été vexée par les paroles du lycan.

- Il me reproche d'être trop laxiste avec les gars et ne me lâche plus depuis. Mon grand-père tient au prestige de chacune de ses meutes, elle se base sur sa complétude. C'est en partie pour ça que je suis dans cette université.

- Il espère que tu puisse trouver ta promise parmis les jeunes lycans.

- Sauf que ce n'est pas ce qu'il s'est passé et il y a un risque pour que ça ne lui plaise pas. La légende du roi métamorphe issue d'une union entre un renard et un loup met notre clan en danger. Le pacte entre les vampires et les lycans devient de plus en plus fragile. En intégrant un renard dans notre meute, il y a un risque pour que les vampires tentent un génocide au sein de notre clan. Ils désirent notre servitude depuis des millénaires, ton arrivé est un bien pour nous, mais aussi un mal pour notre pacte.

- C'est pour ça qu'un lycan a tenté de me tuer.

- C'est une possibilité. Quand je suis allé le voir durant les vacances d'automne, il a nié avoir tenté à ta vie.

- Il est donc au courant.

- Oui, il l'est, même s'il n'a rien dit quand nous nous sommes vus. J'ai bien vu que ça ne lui plaisait pas et je pense qu'il attend de te rencontrer pour se faire une idée. 

Dylan ressentit une profonde angoisse à l'idée de rencontrer le grand patriarche. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il fasse la demande à Hugo et elle ne s'était pas encore décidé à devenir l'alpha d'une meute. Elle s'y était fermement opposée, mais aujourd'hui, elle voyait Hugo sous un autre jour et elle aimait ce qu'elle découvrait. Mais leur union était un risque et elle ne voulait pas provoquer une guerre.

- Ne t'inquiète pas, je ne te le présenterais que si tu acceptes la revendication. Il est hors de question que tu le vois avant. Être ma promise te protège, être ma compagne te rends intouchable.

- Tu me laisses le choix ? S'étonne Dylan.

- Il n'a jamais été question de te l'imposer.

- Pourtant, si je suis ici, c'est parce que tu me l'as imposé.

- Tu es là parce que tu me l'a demandé.

- J'étais dans les vapes.

- Tu es toujours là pourtant.

- Je peux partir maintenant.

- Mais tu ne le feras pas.

- Arrête de lire dans mes pensées Parker.

- Je ne lis pas dans les pensées, je sais juste que tu ne partiras pas. 

- Tu ne sais rien Parker.

- Arrête de m'appeler comme ça.

- Sinon tu feras quoi ? 

- Je peux faire tellement de choses Charley. Rétorque Hugo, la voix profondément grave.

- Pas si je refuse. Répond Dylan, la voix tremblante.

Le regard du Lycan se voilait alors qu'elle se dandinait sur sa chaise en serrant les cuisses. Elle maudissait ce lien qui la trahissait alors qu'elle se troublait face à la beauté bestiale du lycan qui serrait les poings. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, elle avait rarement senti ça et à chaque fois, c'était en sa présence.

- Tu n'as qu'un mot à dire. Dit-il en se levant.

Il fait le tour de l'îlot et l'enveloppe de son corps, ses deux bras frôlant les côtes de la jeune femme quand il posa ses mains de chaque côté des siennes, sur la table. Son souffle chatouilla sa nuque, elle frissonna et maudit son corps pour la seconde fois. Sa chaleur lui donnait ce sentiment de bien-être dont elle raffolait.

- Je me sens bizarre. Je ne sais pas ce que c'est. Souffle t'elle, ses ongles grattant les joints de la table.

- Je peux t'aider à te sentir mieux, il faut juste que tu me donnes ton accord.

Dylan ferma les yeux. Elle avait la chair de poule, les questions qu'elle se posaient embrouillaient son esprit. Une délicieuse douleur emprisonnait son être qui ne demandait qu'à être soulagé.

- D'accord. 

L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant