Je suis réveillée par des éclats de voix. J'ai aussitôt le réflexe d'ouvrir les yeux, mais ma tentative échoue et me rappelle que je suis toujours prisonnière de mon corps. Je m'applique donc à tendre l'oreille afin de capter le nombre d'individus présents dans la pièce, ainsi que leur identité. Deux voix me parviennent très nettement, à quelques centimètres du lit où je repose.
— Encore combien de temps ?
— D'ici quelques minutes, maximum une heure, ce devrait être bon. Cesse de t'impatienter comme ça, Angie ! râle une voix masculine.
Je suis pratiquement sûre qu'il s'agit de Zéphyr. Sa présence ne me pose aucun problème, mais j'aurais aimé que ce soit Apolline qui l'accompagne. Et non Angie. Je ne lui fais pas du tout confiance. Si la jeune femme n'avait pas été là, il aurait violé toute ma vie en l'espace de quelques secondes. J'ose espérer qu'il n'a rien tenté durant mon sommeil.
— Ça ne pourrait pas aller plus vite ? s'impatiente Angie.
— Elle n'a pas la capacité de contrôler son corps à guérir plus ou moins vite face au poison. Je te trouve dur avec elle ! Ça aurait pu être beaucoup plus long, mais elle guérit étrangement vite. Alors je pense que tu devrais te calmer un peu, souffler un bon coup et prononcer à haute voix que tout va bien. Vas-y, répète après moi !
Zéphyr s'éclaircit la gorge avant de déclarer :
— Tout va b...
— Tu rêves, le coupe sèchement Angie. Si tu crois une seule seconde que je vais me plier à ta foutue thérapie des mots, c'est que tu me connais mal.
— Le contraire m'aurait étonné, soupire Zéphyr. Est-ce qu'un jour tu daigneras devenir plus aimable, ou bien...
— Je daignerai devenir plus aimable lorsqu'elle daignera se réveiller ! le coupe-t-il à nouveau.
Mon Dieu qu'il m'exaspère ! Sa manie de couper la parole aux autres est franchement énervante, mais cela n'a pas l'air de poser problème à Zéphyr. C'est comme s'il en avait l'habitude.
— Mais qu'est-ce que ça peut bien te faire, qu'elle se réveille maintenant ou dans une heure ? On n'est pas pressé, détends-toi !
— On n'est même pas sûrs qu'il s'agisse bien d'elle ! Peut-être qu'on perd notre temps et qu'elle n'est rien d'autre qu'une humaine banale.
— Si c'était réellement le cas, elle ne porterait pas le tatouage qu'elle arbore à l'épaule droite, le contredit Zéphyr.
Le tatouage... En quoi les intéresse-t-il ?
***
Nous sommes vendredi. Je retourne finalement en cours après m'être foulé la cheville quatre jours plus tôt, suite à cette fichue porte. J'aurais pu ne pas y aller, mais mes amis se sont montrés assez convaincants. Résultat, je suis accueillie par une horde d'applaudissements de leur part, puis nous nous rendons en cours. C'est notre dernier jour, alors c'est plutôt crêpe party et films à gogo. Après avoir commencé par une bataille de Nutella dans la salle de français, d'où Mélodie en est sortie grande gagnante, je décide de prendre mon courage à deux mains et de me lancer. La classe est calme, je suis assise à côté de ma meilleure amie qui tente de retirer la pâte à tartiner de ses cheveux, et je pense que c'est le bon moment pour rétablir la vérité. J'ai fait croire à Mélodie que je n'étais pas venue au lycée ces derniers jours parce que j'étais malade. Mais c'est faux. Je ne supporte pas de lui mentir. On se dit toujours tout, aucun secret l'une pour l'autre. Alors j'ouvre la bouche et les mots sortent les uns derrière les autres, en parfait bazar. Après plusieurs minutes, la tête de ma meilleure amie se décompose, puis elle s'écrit :
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Surnaturels Tome 1 : Mystères.
Fantasy«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je te veux, Évalina. J'en ai plus qu'assez de te laisser filer entre mes doigts. » Comment réagiriez-vous, si subitement, le monde autour de vou...