Une voix. Je l'entends. Elle me parle, elle murmure mon prénom. Se glisse dans les limbes de mon sommeil. Caresse mes paupières, m'intimant l'ordre de les ouvrir. J'ai envie de dormir, mais j'obéis. J'ouvre les paupières, lentement, pour ne pas être éblouie par les rayons du soleil matinal. Cependant, ce n'est pas sur ma chambre que mes yeux s'ouvrent, mais sur un espace sombre. Froid. Sans vie. Mes pupilles peinent à se dilater pour tenter d'apercevoir quelque chose. Après plusieurs secondes, je parviens à distinguer une forme au loin. Je plisse les yeux. À première vue, on dirait un lit. Mais il me semble bien trop petit pour accueillir un adulte, ou même un enfant.
En revanche, il est idéal pour un bébé. C'est un berceau. Un vieux berceau qui semble avoir subi les conséquences du temps. La peinture du bois est écaillée, et quelques planches sur le côté manquent à l'appel. Mais il est là. Toujours debout, tout au fond, dans un coin. Ce berceau abandonné donne un aspect lugubre à la pièce. Un frisson glacé me parcourt alors le dos. Je ne sais pas où je suis, ni comment j'ai atterri là, mais je veux partir. Je tente de me lever, mais je n'y parviens pas. Quelque chose me retient. Je baisse les yeux sur mes jambes. Elles sont attachées. Ficelées à une chaise par de solides cordages. Mes bras ont subi le même sort.
— C'est quoi ce délire..., murmuré-je, tirant sur les cordages, sans résultat concluant.
Je suis coincée, sans possibilité de m'échapper. Et je ne comprends toujours pas comment je suis arrivée ici. Le dernier souvenir qu'il me reste, c'est lorsque je me suis endormie avec Ethan dans mes bras. Je tire d'un coup sec sur les cordes. Rien à faire. J'essaie de faire appel à mes pouvoirs, mais ça ne semble pas fonctionner. J'ai l'impression d'être pleine d'énergie mais d'en être vidée à la seconde même où je tente de l'utiliser. Comme si quelque chose m'en empêchait...
— Enfin ! Ce n'est pas trop tôt, je commençais à m'ennuyer ! s'exclame une voix reconnaissable entre mille.
Je la regarde sortir de l'ombre, l'air menaçant, vêtue cette fois-ci d'une robe rouge lui arrivant à mi-cuisse. Une longue ceinture noire marque sa taille, la boucle descendant jusqu'à ses pieds. Elle est juchée sur de grandes bottes noires, les talons claquant sur le sol froid de la pièce. Ses cheveux bruns tombent en cascade de boucles sur sa poitrine, et ses yeux luisent d'une couleur rouge. Comme par magie, l'obscurité de la pièce se lève petit à petit. Je peux distinguer son teint pâle, si blanc qu'il semble presque cadavérique. Et tandis que je la regarde marcher jusqu'à moi, je ne peux pas m'empêcher de la comparer à celle qu'elle était avant. Et sincèrement, je peine à trouver des points communs.
— Qu'est-ce que je fais ici ? lui demandé-je. Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce que tu me veux ?
Mélodie me sourit de toutes ses dents et caresse sa fourche du bout de ses doigts vernis de rouge, un sourire satisfait plaqué sur son visage.
— Pourquoi suis-je attachée à une chaise ?
Ses doigts continuent leur ascension sur l'arme. Lorsqu'ils accentuent leur pression sur les bouts tranchants, quelques gouttes de sang apparaissent. Mélodie ne grimace pas. Elle regarde sa main et sourit, satisfaite du résultat. Le rouge de ses yeux disparaît petit à petit pour laisser place à une couleur brune, presque noire. La même qu'à l'Imposant, quand je l'avais aperçu sans son masque. Leur véritable couleur. J'ai toujours pensé qu'elle les avait bleus, mais il faut croire que je me suis trompée. Je ne sais plus rien d'elle. Rien du tout.
— Comment suis-je arrivée ici ?
Cette fois-ci, elle relève la tête et me dévisage. Comme si l'espace d'un instant, elle avait oublié ma présence.
— Evalina, soupire-t-elle. Toujours en train de poser des questions. C'est fatigant.
— Et que veux-tu que je fasse d'autre ?
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Surnaturels Tome 1 : Mystères.
Fantasy«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je te veux, Évalina. J'en ai plus qu'assez de te laisser filer entre mes doigts. » Comment réagiriez-vous, si subitement, le monde autour de vou...